A propos du «stalinisme» et d’autres choses
by Nikos Seretakis
Dans le document de la conférence nationale de 1995, où figure une première approche des facteurs qui ont déterminé le renversement du système socialiste en Europe, il est mentionné ceci: «Avec la notion danalyse du ‘stalinisme’, l'impérialisme a montré sa haine de classe envers la formation du système socialiste après la Seconde Guerre mondiale.»
Il est aisé de voir que la constatation ci-dessus ne concerne pas seulement le passé, mais aussi la croisade anticommuniste menée en Europe sous le drapeau du mémorandum anticommuniste, soumis à la discussion dans l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Le texte même de la résolution est révélateur des inquiétudes, mais aussi des objectifs et des préoccupations qui l’ont dicté.
Egalement révélatrice est l'attitude des structures de l'opportunisme, du Parti de la gauche européenne et de ses forces dirigeantes, qui s’identifient ouvertement avec les arguments de M. Lindblad et ses homologues, qui ne diffèrent pas particulièrement de la propagande après la guerre civile dans notre pays.
Le Parti de la gauche européenne, muet comme une carpe pendant des mois à ce sujet, «désapprouve» la résolution du Conseil de l'Europe avant de clarifier immédiatement (pour qui en vérité ?) que bien sûr... «Tout autre chose est la nette condamnation des crimes du stalinisme, lesquels sont absolument à l'encontre de l'idée de base du socialisme.» Donc il applaudit l'argumentation du mémorandum et n’a d’opinions divergentes que sur la procédure ! A ses côtés, le Parti communiste français, souligne surtout qu’il a accompli à temps son virage : «Le PCF n’a pas attendu la chute de l’URSS pour condamner les violations des libertés qui ont si longtemps bafoué et, parfois, continuent de bafouer les principes humanistes et démocratiques qui sont le cœur du projet communiste.» A ses côtés, l’Aurore clame son «indignation»: «Aleka défend le stalinisme»...
Tout cela ne nous étonne pas. L'hostilité envers le mouvement communiste et le socialisme que nous avons connu au 20ème siècle en Europe et en URSS est la physionomie caractéristique du Parti de la gauche européenne (PGE). N'oublions pas que le Parti de la gauche européenne est celui qui a ouvert la discussion au sujet de la «condamnation du stalinisme», qui pratiquement coïncidé (est-ce bien un hasard?) avec l’attaque anticommuniste majeure à l’occasion du 60e anniversaire de la victoire antifasciste, prouvant ainsi que, dans ses orientations idéologiques, il est en harmonie et s’identifie avec le courant anticommuniste moderne.
L’absence criante d’une quelconque initiative de réaction aux manœuvres antidémocratiques et anticommunistes ou de soutien à la lutte anti-impérialiste n’est pas un hasard. On n’a pas non plus entendu leurs voix ou leur réaction au fait que des partis communistes d’Europe soient interdit, que des communistes soient exclus d’élections, emprisonnés ou poursuivis, que leurs symboles soient interdits.
Et comment pourrait-il en être autrement lorsque, selon son président du PGE, Fausto Bertinoti, «le rejet du stalinisme appartient à notre identité politique» (Conseil exécutif du PGE, Berlin, 8-9 janvier 2005 – alors que le PC de Bohême et Moravie, parti observateur dans le PGE, a presque été soumis à l’inquisition).
«La chose avec laquelle il faut marquer une rupture, c’est le stalinisme. Si nous ne le faisons pas, ceci sera la fin du PGE», a déclaré à la même rencontre Wolfgang Gerke, du PDS allemand. Michael Schuman, également du PDS, a clarifié à la même rencontre les derniers doutes au sujet de qu’ils entendent par la «condamnation du stalinisme»: Pour M. Schuman, le stalinisme est «toute l'expérience d'un ex-pays socialiste», et il précise que «les stalinistes se nommaient marxistes-léninistes».
Il faut rendre justice à Claudio Grassi, de la tendance communiste du Parti de la Refondation Communiste, lorsqu'en critiquant l’«antistalinisme» du congrès fondateur du Parti de la gauche européenne à Rome en 2004, il constate que bien sûr, pour ces gens, le problème n'est pas Staline. «Le problème, c’est la Révolution d’Octobre, le problème, c’est le Lénine et l'expérience des communistes au 20e siècle et qu’il ne faut pas jeter.»
Lors des «années de pierre», renier Staline signifiait sortir de prison. La déclaration moderne de repentance se traduit par un brevet délivré par Monsieur Lindblad et ses homologues (point 4 du projet de résolution: «L’Assemblée reconnaît que malgré les crimes des régimes communistes totalitaires, certains partis communistes européens ont travaillé à la réalisation de la démocratie.», et à la limite, à l’accès à quelques denniers de la Commission européenne attribués aux «partis européens». A chacun la place qui lui revient!
Rizospastis, 22 janvier 2006
Il est aisé de voir que la constatation ci-dessus ne concerne pas seulement le passé, mais aussi la croisade anticommuniste menée en Europe sous le drapeau du mémorandum anticommuniste, soumis à la discussion dans l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Le texte même de la résolution est révélateur des inquiétudes, mais aussi des objectifs et des préoccupations qui l’ont dicté.
Egalement révélatrice est l'attitude des structures de l'opportunisme, du Parti de la gauche européenne et de ses forces dirigeantes, qui s’identifient ouvertement avec les arguments de M. Lindblad et ses homologues, qui ne diffèrent pas particulièrement de la propagande après la guerre civile dans notre pays.
Le Parti de la gauche européenne, muet comme une carpe pendant des mois à ce sujet, «désapprouve» la résolution du Conseil de l'Europe avant de clarifier immédiatement (pour qui en vérité ?) que bien sûr... «Tout autre chose est la nette condamnation des crimes du stalinisme, lesquels sont absolument à l'encontre de l'idée de base du socialisme.» Donc il applaudit l'argumentation du mémorandum et n’a d’opinions divergentes que sur la procédure ! A ses côtés, le Parti communiste français, souligne surtout qu’il a accompli à temps son virage : «Le PCF n’a pas attendu la chute de l’URSS pour condamner les violations des libertés qui ont si longtemps bafoué et, parfois, continuent de bafouer les principes humanistes et démocratiques qui sont le cœur du projet communiste.» A ses côtés, l’Aurore clame son «indignation»: «Aleka défend le stalinisme»...
Tout cela ne nous étonne pas. L'hostilité envers le mouvement communiste et le socialisme que nous avons connu au 20ème siècle en Europe et en URSS est la physionomie caractéristique du Parti de la gauche européenne (PGE). N'oublions pas que le Parti de la gauche européenne est celui qui a ouvert la discussion au sujet de la «condamnation du stalinisme», qui pratiquement coïncidé (est-ce bien un hasard?) avec l’attaque anticommuniste majeure à l’occasion du 60e anniversaire de la victoire antifasciste, prouvant ainsi que, dans ses orientations idéologiques, il est en harmonie et s’identifie avec le courant anticommuniste moderne.
L’absence criante d’une quelconque initiative de réaction aux manœuvres antidémocratiques et anticommunistes ou de soutien à la lutte anti-impérialiste n’est pas un hasard. On n’a pas non plus entendu leurs voix ou leur réaction au fait que des partis communistes d’Europe soient interdit, que des communistes soient exclus d’élections, emprisonnés ou poursuivis, que leurs symboles soient interdits.
Et comment pourrait-il en être autrement lorsque, selon son président du PGE, Fausto Bertinoti, «le rejet du stalinisme appartient à notre identité politique» (Conseil exécutif du PGE, Berlin, 8-9 janvier 2005 – alors que le PC de Bohême et Moravie, parti observateur dans le PGE, a presque été soumis à l’inquisition).
«La chose avec laquelle il faut marquer une rupture, c’est le stalinisme. Si nous ne le faisons pas, ceci sera la fin du PGE», a déclaré à la même rencontre Wolfgang Gerke, du PDS allemand. Michael Schuman, également du PDS, a clarifié à la même rencontre les derniers doutes au sujet de qu’ils entendent par la «condamnation du stalinisme»: Pour M. Schuman, le stalinisme est «toute l'expérience d'un ex-pays socialiste», et il précise que «les stalinistes se nommaient marxistes-léninistes».
Il faut rendre justice à Claudio Grassi, de la tendance communiste du Parti de la Refondation Communiste, lorsqu'en critiquant l’«antistalinisme» du congrès fondateur du Parti de la gauche européenne à Rome en 2004, il constate que bien sûr, pour ces gens, le problème n'est pas Staline. «Le problème, c’est la Révolution d’Octobre, le problème, c’est le Lénine et l'expérience des communistes au 20e siècle et qu’il ne faut pas jeter.»
Lors des «années de pierre», renier Staline signifiait sortir de prison. La déclaration moderne de repentance se traduit par un brevet délivré par Monsieur Lindblad et ses homologues (point 4 du projet de résolution: «L’Assemblée reconnaît que malgré les crimes des régimes communistes totalitaires, certains partis communistes européens ont travaillé à la réalisation de la démocratie.», et à la limite, à l’accès à quelques denniers de la Commission européenne attribués aux «partis européens». A chacun la place qui lui revient!
Rizospastis, 22 janvier 2006
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