Le peuple doit renforcer le KKE et s’allié à lui. C’est la seule perspective qui peut porter espoir.
Un grand rassemblement
de masse a été organisé par le KKE vendredi soir place Syntagma.
Ce rassemblement s'est produit quelques heures avant le vote de confiance
pour le gouvernement, qu'il a obtenu (avec 153 voix sur les 300 députés
au parlement) en faisant la promesse qu'il rechercherait à partir de
maintenant le consensus le plus large avec les autres partis bourgeois.
L'oratrice
principale lors de ce grand rassemblement du KKE fut la secrétaire-générale
Aleka Papariga qui a insisté sur les points suivants :
« A bas
le gouvernement et les partis qui servent la ploutocratie, ainsi que
ces partis qui entretiennent sciemment des illusions parmi le peuple
sur le fait qu'un autre gouvernement avec participation de ces partis
résoudrait le problème.
Nous ne
cachons à personne le fait que la lutte de classes doive être dirigée
vers un seul but, la conquête du pouvoir ouvrier, un pouvoir qui soit
au service de la classe ouvrière et des couches populaires.
Ils mentent
sur le fait que le calendrier imposerait le vote de l'accord sur le
prêt avant les élections. Nous demandons un gouvernement de transition
et des élections dans les vingt jours afin que le peuple
puisse être en mesure d'exprimer sa volonté par le vote. La faillite
contrôlée a déjà été convenue tandis qu'il existe une possibilité
sérieuse de faillite incontrôlée, elle n'a pas été effacée par
les plans négociés avec l'UE, ni par la coopération du centre-gauche
ou du centre-droit. »
Concernant
les prochaines élections, Aleka Papariga a fait remarquer : « Les
élections se dérouleront dans un climat d’intimidation sans précédent
avec à son épicentre les prétendus plans de soutien de l'UE avec
la menace d'une faillite incontrôlée, dans un climat d'anti-communisme
intense et de provocations qui sont le moyen par lequel on va tenter
de mettre le peuple dans une position de supplication.
Que voulons-nous
dire par anti-communisme ? Des attaques physiques contre les communistes
et d'autres militants. Les exhortations à ce que nous changions nos
orientations et devenons un parti du système. Le soutien et le financement
de la propagande anti-communiste sur le fascisme rouge-brun, avec des
appendices qui seront chargés de faire le sale boulot afin que les
partis bourgeois ne soient pas officiellement exposés.
Nous l'affirmons
haut et fort, vous ne pourrez pas nous faire rompre, nous sommes trop
forts ».
La secrétaire-générale
du comité central du KKE a fait observer par rapport au nouvel accord
de prêt : « L'argent qu'ils seraient censés nous donner est en fait
notre argent, il a été arraché au travail de notre peuple. Le peuple
ne doit rien, en fait c'est eux qui lui doivent tout »,
et elle a ajouté sur les difficultés que rencontrent les partis bourgeois :
« Ils sont dans une situation difficile car, à cause de la crise, la
concurrence entre les Etats-membres de cette alliance prédatrice et
les grands groupes économiques s'intensifie pour atteindre des niveaux
inquiétants. Les partis politiques bourgeois et leurs collaborateurs
ont peur car il y a de nombreux signes en Grèce qui vont dans ce sens
tout comme la cohésion de la classe bourgeoise même risque de voler
en éclats ».
Ils sont
même inquiets en ce qui concerne une possible phase de reprise dans
tous ces pays. Car la reprise ne serait qu'anémique étant donné,
comme nous l'avons déjà affirmé, qu'elle ne ferait qu'ouvrir la voie
à une nouvelle crise potentielle (…)
La crise
en Grèce n'est pas le seul problème ni même le principal. Leur problème,
ce sont les divergences importantes qui apparaissent entre les puissances
impérialistes dominantes de l'UE sur la manière dont l'endettement
de l'Espagne et de l'Italie doit être traité, afin qu'une crise majeure
ne se produise pas en France.
Ils sont
inquiets des contradictions entre les États bourgeois, les groupes
monopolistes en Europe ainsi que de leurs contradictions avec les groupes
monopolistes et les États bourgeois de Chine, d'Inde, des problèmes
de l'économie des États-Unis et du Japon ; tout cela conduisant à
l'émergence de forces centrifuges.
Ceux qui
intimident le peuple Grec et les autres peuples d'Europe sont ceux qui
réfléchissent à l'exclusion d'Etats-membres non seulement de la zone
Euro mais aussi de l'Union européenne. Ils continuent à nous intimider
prétendant que l'exclusion de l'UE serait un danger mortel pour les
travailleurs (…)
Aucune des
propositions politiques bourgeoises, libérale, social-démocrate, de
gauche, ou « rénovée » - ne peut constituer une issue politique favorable
au peuple si elle ne considère comme une question de principe la rupture
avec les monopoles – dans l'industrie, le secteur bancaire, le transport
maritime, le commerce – précisément la rupture avec la propriété
capitaliste, ses institutions étatiques, ses alliances internationales. »
A propos de
la proposition du parti opportuniste Synapsismos/Syriza concernant un
« gouvernement de gauche » et de ses objectifs, la secrétaire-générale
du KKE a fait observer :« Voyez sur quoi débouche l'opportunisme
en ces débuts de XXIème siècle, évoquant officiellement, ouvertement
et de façon éhontée, comme perspective la défense de la cohésion
sociale, c'est-à-dire, la collaboration de classe, la soumission de
la classe ouvrière à la classe bourgeoise, la soumission des couches
populaires pauvres petit-bourgeois aux monopoles (…)
Il y a tout
un débat qui s'est ouvert au nom de la souveraineté nationale. Nous
croyons en la souveraineté populaire. La souveraineté du peuple, à
savoir que pour que le peuple décide sur la base de ses intérêts
il faut qu'il ait entre les mains toute la richesse existante, produite
dans le pays, la richesse qu'ils produisent par leurs mains et par leur
cerveau, qu'il ait entre ses mains les moyens de production car autrement
il ne pouvait y avoir aucune souveraineté ni pouvoir ; il ne pourrait
être en mesure de planifier ni de garantir un travail à tout le monde.
Toutes les
forces politiques de la « voie à sens unique de l'UE » - Nouvelle démocratie,
PASOK, Synapsismos – doivent s'excuser devant le peuple pour les sacrifices
inutiles qu'ils lui demandent de réaliser et pour les fausses promesses
selon lesquelles le peuple Grec connaîtra par la suite une prospérité
formidable.
Le KKE invite
le peuple à lutter pour la propriété du peuple sur les moyens de
production concentrés dans l'industrie, pour la socialisation de la
terre, des grandes entreprises dans l'agriculture et du secteur du grand
commerce.
Seule l'économie
populaire peut garantir la souveraineté
populaire et un véritable retrait des alliances impérialistes telles
que l'UE et l'OTAN.
Aleka Papariga invite les travailleurs à renforcer et à se joindre à la seule perspective qui peut apporter un espoir, la perspective portée par le KKE : « Retrait de l'UE et annulation de la dette avec le pouvoir au peuple ».
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