Délégation du KKE au Parlement Européen: Reconnaissance immédiate d'un état Palestinien indépendant et souverain

Délégation du Parti Communiste de Grèce (KKE)

Au Parlement Européen

A l’attention de:

• Monsieur Herman Van Rompuy, Président du Conseil Européen
• Madame Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Vice-présidente de la Commission Européenne
• Monsieur José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne
• Membres du Conseil Européen
• Groupes Politiques et Membres du Parlement Européen
• Représentations Permanentes des Etats-membres auprès de l’Union Européenne
• Ambassadeurs des Etats-membres de l’Union Européen à Athènes
• Ambassadeurs accrédités à Athènes

Bruxelles, le 7 septembre 2011

Messieurs,

Comme vous le connaissez sans doute, l’Autorité Palestinienne, en vue de l’Assemblée Générale prochaine de l’ONU, à New York, le 20 Septembre 2011, posera la question de la reconnaissance immédiate d'un État palestinien indépendant. D’après des informations attestées, plus de 120 états ont exprimé leur intention de voter en faveur de cette proposition de l’Autorité Palestinienne. Le problème Palestinien se trouve dans une situation difficile. Nous sommes quotidiennement témoins de l’agressivité continue et de plus en plus intense par l’Israël contre le peuple Palestinien. La politique impérialiste rigide d’Israël torpille systématiquement la formation et la reconnaissance d'un État palestinien indépendant, souverain et viable ; elle consolide et renforce l'occupation des territoires saisis par Israël lors de la guerre des Six-jours en 1967. Elle aggrave et complique les problèmes dans la région plus large du Moyen-Orient, étant porteuse de risques énormes pour les peuples. L’occupation Israélienne et sa barbarie continue sans précédent conduit au génocide du peuple Palestinien.

Quotidiennement, l'Israël mène des attaques meurtrières organisées contre le peuple Palestinien, étend les colonies inacceptables et le mur de la honte à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, et continue à maintenir la bande de Gaza sous blocus.

L’Israël, les Etats-Unis et l’UE contraignent et menacent le peuple Palestinien par un étranglement financier et par l’intensification des opérations militaires dans la région plus large, si l’Autorité Palestinienne recourt à l’Assemblée Générale de l’ONU.

La politique impérialiste d’Israël, son agressivité et son intransigeance ne seraient pas possibles sans le soutien et le renforcement de ses relations avec l’UE, les Etats-Unis et l’OTAN au niveau économique, politique et militaire, qui sont en développement pour l’exploitation et le contrôle des ressources et des voies d'approvisionnement en énergie de la région.

La politique d'équidistance de l’UE, la politique visant à mettre sur un pied d’égalité victimes et criminels, encourage l’agressivité d’Israël contre les Palestiniens et les autres peuples de la région.

Le KKE a lutté et lutte toujours contre la politique qui met sur un pied d’égalité le criminel – l’Israël – et la victime – le peuple Palestinien héroïque.

La politique de l’UE sur le problème Palestinien est contre les intérêts et les désirs du peuple Palestinien ; elle est directement contradictoire avec la volonté des peuples.

Aujourd’hui, les développements mêmes prouvent que la logique sur laquelle reposait les Accords d'Oslo (1993) a été disqualifiée, cette même logique qui prévalait à Camp David (2000), ou au Sommet d'Annapolis (2007), la logique de la fameuse «Feuille de route».

D’après ces développements, la situation dans les territoires Palestiniennes occupées devient plus complexe et dangereuse pour les peuples de la région plus grande.

Les Etats-Unis et l’UE parlent de deux états (Israël et Palestine), dans un effort de cacher l’essence de leurs poursuites par leur rhétorique. L’essence est qu’en parlant d’un état palestinien, ils n’entendent pas un état souverain et organisé, dont le peuple décidera pour son avenir. Ils entendent un état sans frontières, sans armée, un état de souveraineté limitée, où l’occupation par l’état impérialiste israélien se maintiendra; ils aspirent à un « accord » qui enterra le droit à un État souverain, avec des frontières, le droit à l'autodéfense, les frontières de 1967, Jérusalem-Est comme capitale, et le retour des réfugiés.

Le Parti Communiste de Grèce et la classe ouvrière soutiennent la lutte du peuple Palestinien et sa résistance contre les forces d'occupation d’Israël.

Nous dénonçons les pressions au sein de l'Autorité palestinienne pour imposer une solution qui serait contre la volonté, les intérêts et les droits du peuple Palestinien.

Tout peuple, y compris le peuple Palestinien, doit se voir garanti le droit souverain de décider de son gouvernement et de son avenir.

Sur la base de ces analyses, nous réaffirmons la position du KKE sur la question palestinienne :

• Nous exigeons que le peuple Palestinien soit libéré de la barbarie des forces d'occupation, de l'armée Israélienne ;
• Nous exigeons que les gouvernements des Etats-membres de l’UE soutiennent, dans l’Assemblée Générale prochaine de l’ONU, la résolution sur la reconnaissance de l’État palestinien, indépendant, viable et souverain, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale, aux cotés d’Israël, comme Etat-membre de l'ONU ;
• La fin des colonies et le retrait de tous les colons qui se sont installés au-delà des frontières de 1967 ;
• La démolition de ce mur intolérable qui divise Jérusalem et la Cisjordanie;
• Le droit au retour de tous les réfugiés Palestiniens dans leurs maisons, sur la base des décisions de l'ONU correspondantes ;
• La levée de tout blocus contre les Palestiniens, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza ;
• La libération immédiate de tous les Palestiniens, et autres prisonniers politiques, qui sont incarcérés dans les prisons Israéliennes ;
• Le retrait de l'armée Israélienne des territoires occupés de 1967, y compris le Golan et la région de Sebaa au Sud-Liban ;

Les MPEs du Parti Communiste de Grèce

Georgios Toussas Charalampos Angourakis