Le positionnement du Parti Communiste de Grèce concernant la plateforme politique de Sam Webb et les développements au sein du Parti communiste des É-U
Athènes, le 5 avril 2011
Aux membres et aux cadres
du PC des É-U
Aux travailleurs en lutte aux É-U
Aux
partis communistes et ouvriers
Chers Camarades
En février 2011
le président du Parti communiste des États-Unis, Sam Webb, avait publié
un article dans Political Affairs, la publication électronique
du PC des é-U, intitulé «A Party of Socialism in the 21st Century:
What It Looks Like, What It Says, and What It Does»
[Un Parti du socialisme au 21ème siècle: ce à quoi il
ressemble, ce qu’il dit, et ce qu’il fait]. Bien que cet article
soit accompagné d’une note de la rédaction qui affirme que «L’article
suivant représente les opinions de l’auteur et lui seul. Il ne reflète
pas nécessairement les positions de quelque organisation ou collective
que ce soit», il est évident pour nous que la position publique
du président du Parti communiste relativement
à une question aussi importante, requiert une attention particulière.
Le 16 février
nous avons reçu une lettre de l’équipe de rédaction de Political
Affairs nous invitant à faire connaître notre opinion.
Notre parti, après
avoir étudié cet article, de même que les réactions qu’il
a provoqué dans les rangs des communistes aux États-Unis et dans le
monde, considère nécessaire, par la présente lettre, de se positionner
publiquement, comme l’oblige sa responsabilité de membre du mouvement
communiste international.
Notre évaluation
est que nous avons à faire à une plateforme liquidationniste
complète de 29 thèses qui a été présentée devant le mouvement
communiste international, proposant la révision complète des
principes et des traditions révolutionnaires du mouvement communiste.
Le PCG,
en tant que section du mouvement communiste international, considère
qu’il est de son devoir de réfuter cette plateforme qui remet en
question la nécessité de l’existence d’un parti de la classe ouvrière
aux États-Unis, et qui en général est dirigée contre le mouvement
révolutionnaire et anti-impérialiste mondial. Le 18ème
Congrès de notre parti a souligné que «La bataille contre les
tendances de social-démocratisation des partis
communistes – par le biais d’interventions de mécanismes impérialistes,
l’anticommunisme et les media bourgeois
– doit être menée âprement et constamment défendant le rôle historique
de la classe ouvrière et de son avant-garde organisée, les principes
marxistes-léninistes et le socialisme. Cette tâche revêt une
signification encore plus importante alors que l’offensive anti-communiste
en Union européenne et internationalement s’accroît.»
Chers camarades
La plateforme
que présente aujourd’hui cet article du président du Parti communiste
des États-Unis est la culmination d’un cheminement «d’ajustements»
des dix dernières années, que l’auteur lui-même confirme. Dans
la période en question des développements ont été observés avec
inquiétude, par les communistes en Grèce, mais aussi aux é-U et dans
d’autres pays. Il s’agit de:
- La cession en
2007 des archives du Parti aux impérialistes, à l’état bourgeois
des é-U.
- L’arrêt
de la publication de la version papier des journaux Peoples Weekly
World et Political Affairs, avec simultanément l’altération
du caractère de ce dernier.
- Le rétrécissement
organisationnel et la dislocation du parti.
- La politique
de «queue» d’un des deux piliers du système politique bourgeois
étasunien, nommément du Parti Démocrate.
- La position
par rapport aux ambitions de l’impérialisme étasunien (par exemple:
le refus d’exiger son retrait immédiat d’Irak).
- Le blocage
de la Déclaration conjointe à la Réunion extraordinaire des partis
communistes et ouvriers à Damas, du fait que le texte final appelait
au retrait des forces d’occupation impérialistes d’Iraq.
Ces éléments
se sont confirmés encore d’avantage au 29ème
congrès du Parti communiste des é-u. Il n’était pas fortuit qu’immédiatement
après ce congrès, ait été publié dans Political Affairs
un article qui contestait non seulement la nécessité de maintenir
le nom du parti, mais encore la possibilité et même la nécessité
de l’existence d’un Parti communiste aux é-u
aujourd’hui.
Aujourd’hui
la plateforme de Webb atteint la culmination de ce cheminement et
appelle ouvertement à l’abandon de la vision marxiste-léniniste
du monde, à l’abolition du centralisme démocratique, et
à la subversion des principes d’un parti de type nouveau.
Nous voulons attirer
votre attention sur les aspects fondamentaux suivants de cette plateforme:
Sur la question
de la théorie du parti:
Il propose
le remplacement de notre théorie par un amas
éclectiste à la limite de l’idéologie libérale bourgeoise.
Il attaque directement le marxisme-léninisme, le fondement central
de l’existence et de l’activité du parti de type nouveau comme
l’expliquait V.I. Lénine: «Sans théorie révolutionnaire, pas de
mouvement révolutionnaire… le rôle de combattant d’avant-garde
ne peut être accompli que par un parti guidé par une théorie révolutionnaire».
Dans cette plateforme sont avancées, comme neuves, diverses très vieilles
thèses opportunistes (par exemple: le marxisme-léninisme provient
de l’étranger, est anti-démocratique, est une distorsion du marxisme
par Staline etc.), ces positions désarment le mouvement ouvrier et
le livrent, sans instrument théorique, aux griffes du système exploiteur.
Sur la question de la proposition
politique du Parti communiste:
Il promeut
la thèse que dans le cadre du capitalisme peuvent exister des solutions
en faveur de la classe ouvrière.
Il avance ainsi, comme solution alternative, la ligne des restructurations
capitalistes dites «vertes». De surcroît, la plateforme de Webb,
considère insuffisante la description de la crise comme une crise de
surproduction capitaliste. Il déforme l’essence de la suraccumulation
de capital en l’attribuant … à la restriction des opportunités
d’investissement. Il dit de manière caractéristique «Hormis
un ‘New Deal’ vert au niveau mondial, il est difficile de voir d’où
proviendrait le dynamisme pour un développement constant, sans parler
de prospérité économique».
Ces conceptions
constituent un «recyclage» des théories social-démocrates et
opportunistes des cycles économiques de récession et de croissance
qui embellissent le capitalisme et occultent son essence de classe,
conduisant le parti communiste à démissionner de son objectif stratégique
et de soutenir des propositions politiques, qui permettront aux capitalistes
de tirer de nouveaux surprofits au nom de l’écologie, au moment même
où ils font de la nature et des richesses naturelles des marchandises
et détruisent de maintes manières la planète.
La question de la perspective
socialiste:
Il refuse la
lutte pour le socialisme. La notion de révolution est totalement
absente. Il propose un processus d’étapes successives sans fin, au
cours desquelles des alliances seraient formées non pas sur la base
de critères de l’époque et des intérêts de classe mais au cours
duquel «- l’équilibre des forces se déplace dans une direction
progressiste». Ce point de vue condamne le parti à la soumission
aux circonstances temporaires, plutôt que de travailler avec une stratégie
de renversement du capitalisme, en concentrant des forces.
Il est évident
pour nous, que la tactique d’un parti communiste doit se conformer
à sa stratégie, celle du renversement du capitalisme et de la construction
d’une société socialiste-communiste. La mise au point de Webb aboli
dans la pratique le but stratégique du PC et en conclusion cherche
à ébranler le caractère même du PC. Le socialisme est, de toutes
façons, à l’ordre du jour depuis que nous vivons à l’époque
de l’impérialisme, stade suprême et dernier du capitalisme. La pertinence
et la nécessité du socialisme-communisme émane des impasses mêmes
du capitalisme, des guerres impérialistes, des crises économiques,
des gigantesques problèmes sociaux, économiques, environnementaux….etc.,
que produit la société capitaliste. Un parti communiste doit développer
des tactiques et des alliances de manière à favoriser la concentration
des forces, l’unité de la classe ouvrière et l’alliance sociale
avec les couches populaires, avec pour objet le murissement du facteur
subjectif en vue de la conquête du pouvoir par la classe ouvrière,
et non pas de se laisser enfermer dans des alliances et des stades qui
le conduiront à lutter «sous un drapeau qui n’est pas le sien»
et dans la logique de la gestion du capitalisme.
Sur la question de l’édification
du parti communiste:
Dans la plateforme
de Webb est proposé le dépassement des partis communistes.
Il évoque «un parti du socialisme du 21ème
siècle, qui embrasse le marxisme - compris comme une large tradition
théorique qui va au-delà du mouvement communiste».
Un parti qui ne lutte pas pour les intérêts de la classe ouvrière
mais «pour les intérêts de toute la nation».
Cette mise au
point nie la nécessité même d’un PC aux é-U et même dans
le monde entier.
Il y a environ
20 ans le PCG avait confronté avec succès des positions analogues
qui s’étaient manifestées dans notre parti sous l’influence de
la pensée gorbatchévienne. Les communistes en Grèce avaient livré
un dur combat pour repousser ces conceptions opportunistes, pour préserver
le PCG, pour garder et renforcer son caractère révolutionnaire de
classe et sa vocation internationaliste. Aujourd’hui, 20 ans plus
tard, les communistes non seulement en Grèce mais dans le monde entier,
sont à même de juger les résultats positifs pour le PCG à l’issue
de cette bataille. Le PCG a pu se maintenir debout, traiter des sérieuses
questions théoriques et politiques, sans pour autant dévier des principes
du marxisme-léninisme. Il a approuvé son nouveau programme et est
arrivé à des conclusions sérieuses par rapport aux causes du renversement
du socialisme, enrichissant sa conception de ce celui-ci. Il a pris
des initiatives pour l’unité du mouvement communiste au niveau régional
et international. Il a renforcé les liens avec la classe ouvrière
et les autres couches populaires. Il a renforcé la résonnance de ses
positions et sa crédibilité en prenant la tête de la reconstruction
et du développement du mouvement ouvrier-syndical, au cours des dures
luttes grévistes dans notre pays.
Rien de tout cela
n’aurait pu réussir si, 20 ans auparavant, l’opportunisme avait
prévalu au PCG. Dans ce cas le PC aurait été mis sur les rails de
la dissolution et le mouvement ouvrier-populaire aurait perdu son soutien
essentiel.
Sur la lutte idéologique:
La plateforme
de Webb réfute la lutte contre l’idéologie bourgeoise et l’opportunisme.
Le parti décrit par Webb abandonne la lutte idéologique. Il dit:
«Un parti du socialisme du 21ème siècle
ne transforme pas en ennemis des libéraux, des activistes de la politique
identitaire, des mouvements à thème d’intérêt unique, des centristes
et des dirigeants progressistes d’importants mouvements sociaux, des
social-démocrates, des ONG non lucratives locales, des alliés inconséquents
et le ‘peuple’».
Un PC peut-il,
toutefois, éclairer la classe ouvrière et les autres couches populaires,
sans front idéologique et avec des conceptions qui présentent le capitalisme
comme l’unique voie et qui avance simplement diverses formes de gestion
de la société exploiteuse? La réponse du PCG est qu’il est impossible
sans un front idéologique solide et conséquent de faire face aux théories
antiscientifiques bourgeoises et opportunistes et de développer la
lutte du peuple. Et cela particulièrement dans les conditions actuelles,
alors que le rôle des diverses ONG liées financièrement et autrement
à des organismes impérialistes est devenu apparent, et alors qu’il
ait été démontré, faits à l’appui, que la social-démocratie,
là où elle a gouverné, qu’elle servait de soutien au système politique
bourgeois, les communistes non seulement ne doivent pas démissionner
du travail idéologique et de la lutte, mais doivent encore l’intensifier
contre ces forces.
L’opportunisme organisationnel:
Webb rejette
l’organisation léniniste, l’organisation d’avant-garde de la
classe ouvrière qui correspond à
la lutte de classe pour l’abolition de l’exploitation. Il rejette
l’organisation léniniste parce qu’il a fait de même pour la lutte
pour le socialisme en se rallier à
la bourgeoisie pour l’éternisation du capitalisme.
Ainsi, une machine
étatique expérimentée et toute-puissante, serait confrontée, selon
son idée à un «parti» basé sur internet, avec
comme principe organisationnel la politique des portes ouvertes à l’adhésion
de nouveaux membres: «l’adhésion ne doit pas
être plus difficile que celle à d’autres organisations sociales».
Ainsi, nous constatons,
que non seulement il rejette les principes organisationnels éprouvés
d’un parti de type nouveau, fondés depuis l’époque de Lénine,
mais en plus promeut l’idée d’un parti de type ONG, qui correspondrait,
selon ce qu’il propose, à un «PC» assimilé au système bourgeois,
qui œuvrerait pour le salut et la «rectification» du capitalisme
et non pas pour son renversement.
Un parti de la révolution ou
de la réforme:
Dans cette
question fondamentale qui se posait déjà
il y a 100 ans, Webb répond en faveur de la réforme. Dans sa conception
il rejette la notion de parti d’avant-garde de la classe ouvrière
et subordonne son action à la conscience de classe la plus rudimentaire
(«le point de départ étant les questions pour lesquelles les masses
sont prêtes à lutter»). Naturellement est proposée la ligne
des réformes et de la priorité
à l’intervention dans les institutions de l’état bourgeois.
La lutte pour des réformes dans le terrain de l’impérialisme est
préconisée non seulement comme «moyen» mais aussi comme but du «nouveau»
parti.
En vérité, le
chemin des réformes du système capitaliste aurait-il dans le passé
conduit à l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme,
à la satisfaction des désirs des travailleurs? Cette «cure» réformiste
dont les peuples ont fait l’expérience avec divers gouvernements
social-démocrates et de centre-gauche, a démontré qu’ils sont en
fait des instruments pour l’imposition de mesures antipopulaires et
anti-ouvrières, ce sont des piliers des organismes impérialistes et
de leurs guerres.
Le
«marxisme» …sans Marx:
Webb conteste
le caractère de classe de la démocratie bourgeoise. Comme il écrit:
«Ce que je conteste est l’idée que tout est subordonné
à la notion de classe et à la lutte des classes quelles que soient
les circonstances». Il conteste le caractère de classe de l’état
bourgeois, c'est-à-dire de la dictature des monopoles étasuniens et
prétend que «la nature de la lutte n’est pas simplement le peuple
contre l’état, mais que le peuple gagne des positions
et de l’influence dans l’état, et de les utiliser
ensuite pour effectuer des changements (à
l’intérieur comme à l’extérieur de l’état)».
Il s’agit d’une
vieille thèse opportuniste déjà réfutée par Marx ressuscitée par
le courant failli de l’eurocommunisme. Rien que cela suffirait pour
que nous concluions que le «marxisme» mentionné comme base théorique
du «parti du 21ème siècle», n’a rien à faire avec
Marx, mais n’est qu’une odieuse déformation qui vise à enterrer
la théorie révolutionnaire, à fourvoyer les travailleurs.
Des illusions
à propos du rôle du gouvernement des
États-Unis et des monopoles:
La plateforme
de Webb cultive des illusions et sert
à l’assujettissement du peuple au gouvernement des
États-Unis, à la prépondérante puissance impérialiste: «La
question n’est pas que le gouvernement des
États-Unis se calfeutre à l’intérieur de la coquille nationale,
mais qu’il se réintroduise dans les affaires internationales sur
la base de la coopération, de la paix, de l’égalité et de l’intérêt
réciproque….».
Simultanément,
il cultive aussi des illusions à propos d’une version
«humanisée» des monopoles: «des grandes sections de la classe
des monopoles transnationaux ont laissé
à leur sort le peuple étasunien, son
économie et son état… l’engagement des grandes sections
de l’élite multinationale dans le domaine social, dans une
économie nationale vibrante et une société
moderne s’est affaibli….»
Ayant démissionné
de la conception de classe de la société, en découlent les positionnements
énoncés ci-dessus du président du Parti communiste des États-Unis.
Ce sont des thèses qui non seulement ne peuvent avoir de rapport avec
l’histoire et les luttes du parti qu’il représente, mais qui n’ont
même pas de rapport avec la réalité. L’occupation qui se poursuit
en Irak et en Afghanistan, la nouvelle guerre impérialiste en Libye,
montrent quelle activité le gouvernement des États-Unis développe
en dehors de sa «coquille nationale». À intérieur du pays, il développe
une activité analogue, antipopulaire, pour la défense des intérêts
des monopoles.
Culmination de la ligne de
«queue» du capital et du Parti Démocrate:
Le renforcement
de la réaction politique, inhérente à l’impérialisme, qui
s’intensifie dans des conditions de crise, est interprété comme
«extrémisme de droite», et conduit à des conclusions qui malmènent
la vérité et la réalité, telles que «La victoire
électorale de 2008 a défoncé la porte en direction d’un autre
‘éclatement de liberté’» (!), «nous affirmons trop catégoriquement
que les forces indépendantes n’ont aucune chance de s’emparer du
Parti démocrate. C’est peut-être encore le cas, mais c’est une
erreur de l’exclure dès à présent». L’identification de
la classe ouvrière et de son mouvement avec la bureaucratie syndicale
d’AFL-CIO est en concordance avec la ligne d’alliance avec
des sections du capital.
Virement vers l’anticommunisme:
L’article
de Webb marque clairement le passage au côté
de l’adversaire de classe, il se conforme sur l’anticommunisme
étatique contemporain. Il appelle à une «rupture sans
équivoque avec Staline» et se range du côté de l’attaque indigne
contre la construction du socialisme qui a tant offert au peuple soviétique
et assuré le rôle déterminant dans la victoire des peuples contre
le fascisme. Au fond ces thèses tentent à bâillonner la réalité,
les problèmes complexes de la lutte de classe en URSS et la dure confrontation
du pouvoir ouvrier avec la classe bourgeoise du village, les koulaks.
Dans l’essence,
il adopte toute sorte de simplifications calomnieuses à propos de problèmes
complexes, tels que l’intensification de la lutte de classes en URSS.
En parlant de
«crimes contre l’humanité»
cet article fait un pas de plus et rejoint Havel, Walesa et tous les
plus réactionnaires anticommunistes de l’Union européenne.
Il se range avec la tendance qui tente à criminaliser les partis communistes
et la défense du socialisme: «décrire ces atrocités comme des
erreurs est une erreur criminelle».
Comme il est connu
en Europe, un positionnement antihistorique analogue est tenu par le
courant opportuniste que rassemble le dit Parti de la gauche européenne
(PGE).
Chers camarades du PC des
É-U, membres, amis et cadres du PC des
É-U, consciencieux travailleurs des
É-U,
Le PCG vous
invite, à un moment tellement critique pour votre parti,
à prendre en considération que dès le premier moment
de l’apparition du parti de type nouveau, une attaque idéologique
s’est déclenchée avec comme épicentre son identité, son caractère
et les principes organisationnels de son fonctionnement. Les révisionnistes
de toutes les époques ont été les adeptes de la dissolution du parti
de la classe ouvrière et en fait sont les soutiens de la bourgeoise.
La bourgeoise et ses défenseurs ont vu dès le premier instant le rôle
du Parti dans l’émancipation politique de la classe ouvrière et
de son mouvement. L’offensive idéologique qui avait été déclenchée
dure jusqu’à présent, comme le montre l’article de Webb.
Nous vous prions
de prendre en considération que le parti ne peut réaliser le rôle
d’avant-garde du prolétariat qu’à condition d’être armé
de l’unité de volonté, de l’unité d’action, de l’unité d’une
stricte discipline. Il s’accroit dans la lutte sans relâche contre
l’idéologie bourgeoise et l’opportunisme. Il est par sa nature
internationaliste et fait partie inséparable du mouvement communiste
international.
L’expérience
nous le confirme et la pratique, critère de la vérité, nous le démontre,
que la ligne de lutte révolutionnaire non seulement n’entrave pas
le travail de masse mais elle le renforce. Il renforce les exigences
des travailleurs, apporte des solutions et des perspectives, contribue
au rapport de forces. L’activité indépendante du parti est la condition
pour l’élaboration d’une politique d’alliances au service de
la stratégie qui vise au renversement du capitalisme.
En outre, nous
considérons qu’il est nécessaire que vous considériez que la nécessité
de la révolution socialiste et de la construction d’une nouvelle
formation socio-économique communiste n’est pas déterminée
par rapport aux forces qui se forment à un moment historique ou autre,
mais par l’exigence historique d’une solution à l’antithèse
fondamentale entre le capital et le travail. Les changements contrerévolutionnaires
en URSS et dans d’autres pays socialistes n’ont pas changé le caractère
de notre époque, celui du passage pertinent et nécessaire du capitalisme
au socialisme comme le souligne la tragédie de millions de travailleurs
et de chômeurs qui gémissent sous l’intensification des problèmes
que provoque le système exploiteur.
Nous croyons
que le remplacement des principes marxistes-léninistes par des
approches révisionnistes au nom de la particularité nationale, a fait
et continue à faire de grands dégâts au mouvement communiste. Aucune
particularité nationale ne peut invalider la nécessité du renversement
révolutionnaire du capitalisme, la nécessité de conquérir le pouvoir
politique par la classe ouvrière, la socialisation des moyens de production
et la planification économique. La crise économique qui se manifeste
dans le monde capitaliste et l’intensification des contradictions
inter-impérialistes, amènent encore plus clairement à la surface
la pertinence du socialisme. Dans ces conditions, obtiennent une signification
à part le refoulement de la nouvelle vague d’anticommunisme étatique,
la défense du socialisme que nous avons connu et sa grande contribution
à la classe ouvrière internationale, l’identité et les traditions
révolutionnaires du mouvement communiste.
Chers camarades du PC des É-U,
L’expérience
historique ainsi que les événements eux-mêmes ont démenti les affirmations
de «la fin de l’histoire», du «dépassement du marxisme-léninisme»
et de «la fin des partis communistes». Au contraire, aujourd’hui,
ressort encore plus intensément la nécessité d’existence de partis
communistes avec des racines dans la classe ouvrière et dans les entreprises,
ayant confiance dans le marxisme-léninisme et l’internationalisme
prolétarien. L’activité consciente pour faire correspondre la situation
dans le mouvement ouvrier à la nécessité d’avoir un parti révolutionnaire
de la classe ouvrière, est un devoir déterminant et un défi pour
les ouvriers d’avant-garde, pour les communistes dans tous les pays
du monde, et nécessairement, avant tout, pour ceux des États-Unis.
La confrontation
conséquente et la réfutation de cette plateforme opportuniste et liquidatrice,
est une exigence qui trouve ses sources dans les traditions historiques
du mouvement ouvrier et communiste aux États-Unis, c’est une condition
pour revivifier les idéaux communistes révolutionnaires dans le mouvement
communiste et la société des États-Unis.
Section
des Relations internationales
du Comité
central du PCG
e-mail:cpg@int.kke.gr