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« Dans la lutte, nous discutons du pouvoir du peuple »


23 mai 2011

Les travailleurs de Grèce étaient en grève le 11 mai dans tout le pays. Quelles étaient leurs principales revendications ?

Elisseos Vagenas.
Les revendications mises en avant par les syndicats dans cette grève n’avaient pas un caractère unifié. Mais une plateforme de revendications était pourtant soutenue par l’écrasante majorité des travailleurs qui ont participé à la grève ainsi que par les 73 manifestations du PAME, le Front militant des travailleurs, qui rassemble les syndicalistes de classe dans tout le pays. Ces revendications concernent les besoins actuels des gens, dénoncent la politique antipopulaire, entrent en conflit avec le capital et la barbarie capitaliste sur le lieu de travail, dans les relations de travail, les droits sociaux, les salaires, les pensions, etc.

Elles vont au-delà des revendications de gestion du système, que l’aristocratie ouvrière et les bureaucrates des confédérations syndicales GSEE-ADEDY mettent en avant. Ces derniers se focalisent sur des revendications, qui sont comme des aspirines contre le cancer de la crise capitaliste. Ils cherchent à piéger les travailleurs en exigeant une humanisation du capitalisme et la transformation des banques en ... « institutions de bienfaisance ».

Le slogan « Sans vous, travailleurs, rien ne tourne, mais sans les patrons, ça roule » a ébranlé les manifestations du PAME. Cela montre que le mouvement syndical, avec une orientation de classe, non seulement parvient à organiser la lutte pour repousser les attaques antipopulaires, mais apporte un contenu idéologique et politique. Il met en évidence la possibilité et la nécessité d’une autre société, sans exploitation de l’homme par l’homme.

Comment une telle grève nationale est préparée sur les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles, etc ?

Elisseos Vagenas
. Évidemment, le gouvernement et les syndicats pro-patronaux, dirigés par les forces de la social-démocratie et le parti de droite, n’ont absolument rien fait pour le succès de la grève. Et les partis opportunistes ont semé la confusion et les illusions. La responsabilité de l’organisation, de la préparation et de la protection de la grève a été portée par les syndicats de classe rassemblés par le PAME. Le PAME a organisé des dizaines de réunions syndicales, au niveau des secteurs et des régions, afin de préparer la grève. Des représentants du PAME ont visité de nombreuses entreprises, afin de discuter avec les travailleurs. Le jour de la grève, le PAME a assuré la protection des grévistes en organisant des piquets dès l’aube aux portes des usines, des ports et d’autres entreprises. Bien sûr, des milliers de membres, de cadres et d’amis du KKE et de la Jeunesse communiste (KNE) ont été en première ligne dans cette lutte syndicale de classe et ont mené la lutte avec abnégation.

Le KKE a concentré ses efforts les derniers mois sur le renforcement de plusieurs fronts de classe. Pouvez-vous expliquer ?

Elisseos Vagenas.
Le KKE avance sa ligne stratégique de manière décisive et planifiée. La stratégie de création d’un Front démocratique de lutte anti-impérialiste et anti-monopole ne va pas seulement permettre de rallier dans ses rangs des forces sociales et politiques qui veulent lutter contre l’impérialisme et les monopoles. Elle pose aussi la question de qui détient la propriété et le pouvoir, la question du pouvoir du peuple et de l’économie populaire, de la socialisation des moyens de production de base, de l’organisation de la planification centrale et du contrôle par les travailleurs. A notre avis, ce front se réalisera par la formation de différents fronts de lutte. Aujourd’hui déjà, l’activité et la contribution du PAME sont importantes dans le mouvement syndical ouvrier. Un rassemblement similaire (Rassemblement militant de tous les agriculteurs – PASY) existe parmi les petits agriculteurs, parmi les petits indépendants et entreprises familiales (PASEVE), parmi les étudiants (Front de lutte des étudiants – MAS). Ces forces, en collaboration avec la Fédération des Femmes de Grèce (OGE), jouent un rôle important dans l’organisation de la lutte.

Le nouvel élément qualitatif de ces derniers mois est la coordination et l’organisation conjointe de leurs luttes.

Les travailleurs et les familles populaires sont-ils davantage déterminés à lutter contre l’austérité ?

Elisseos Vagenas.
Aujourd’hui, alors que les prévisions des communistes à propos de l’Union Européenne, de la crise, des guerres impérialistes, etc., se sont révélées exactes, de plus en plus de travailleurs écoutent notre parti, discutent et travaillent avec nous. Ce n’est pas par hasard qu’il y a 6 mois, aux élections régionales, le KKE a connu une augmentation importante des voix, atteignant 11% à l’échelle nationale. C’est le seul parti qui a augmenté à la fois ses voix et son pourcentage.

Bien sûr, le système forge de nouveaux obstacles pour bloquer l’influence des communistes. Ainsi, une série de forces propage l’idée que la solution aux problèmes des travailleurs pourrait venir d’un gouvernement de gauche progressiste, en maintenant le pouvoir du capital et les moyens de production entre ses mains, et le critère du développement serait le profit des capitalistes. Il s’agit de détacher l’économie de la politique ; c’est une illusion contre laquelle lutte le KKE. Nous soulignons que les graves problèmes du peuple ne peuvent être résolus sans conflit, sans une rupture avec les causes qui les créent, sans rupture avec l’UE, l’OTAN, le pouvoir du capital. Dans cette période, le KKE présente honnêtement à la population en Grèce, grâce à une campagne politique majeure, sa propre proposition pour le pouvoir, qui décrit tous les secteurs économiques et sociaux du pays, avec pour axe la satisfaction des besoins actuels de la population et pas la rentabilité du capital. C’est un cadre qui comprend une ligne et des objectifs de lutte. Ceux-ci contribuent à la mobilisation des larges forces de la classe ouvrière et des couches populaires, dans des actions quotidiennes sur tous les problèmes, dans la lutte contre le capital et la politique antipopulaire.

A Athènes, la police anti-émeutes a attaqué des manifestants, blessant certains grièvement. Que s’est-il passé ?

Elisseos Vagenas.
C’est la responsabilité massive du gouvernement du PASOK. Les forces de police ont effectué une attaque organisée dans le contexte de l’intensification des politiques de répression. C’est un sérieux problème qui nécessite des mesures supplémentaires pour protéger les manifestations. Le KKE et le PAME protègent résolument leurs manifestations, empêchant les actions à caractère provocateur, liées aux forces de police, à l’Etat et à d’autres mécanismes. C’est un fait que de tels événements sont utilisés par le système pour intimider les forces populaires, afin qu’elles ne participent pas aux luttes. C’était le but recherché notamment par la provocation menée le 5 mai 2010, qui a coûté la vie à 3 ouvriers.

L’intensification de la répression fait-elle partie de l’agenda politique du gouvernement ?

Elisseos Vagenas.
Le système capitaliste sème la peur à travers différents « outils », tels que celui de la répression. Il convient de noter que le KKE a dénoncé l’agression criminelle de la police contre des manifestants, qui a grièvement blessé un manifestant. L’assaut de la police fait partie et est le résultat de la ligne politique du gouvernement et des mécanismes bourgeois pour briser la colère et la lutte du peuple, provoquées par l’ouragan antipopulaire du gouvernement, de l’UE et de la bourgeoisie. Le peuple ne doit pas se soumettre à toute sorte de chantage et d’attaques contre lui ; il doit élever un rempart et contre-attaquer.

En meme temps, le groupe fasciste « Crisi Avgi » a lancé des attaques contre les immigrés. Que représente-t-il ?

Elisseos Vagenas.
Il s’agit d’un petit groupe nationaliste et raciste qui, avec d’autres, cherche à diviser les travailleurs sur base de leur couleur, religion, langue et origine. Il est fermement combattu par les communistes et le mouvement syndical de classe. Le KKE et le PAME se tiennent aux côtés des immigrés et tentent de développer la lutte commune.

La machine de l’Etat bourgeois a de nombreuses tentacules et capacités de se renforcer elle-même avec de telles organisations de « droite » ou de « gauche » (dans les groupes marginaux de la mouvance soi-disant anti-autoritaire) pour servir les objectifs de la bourgeoisie. Néanmoins, je pense que nous, les communistes, ne devons pas nous focaliser sur chacune des sales et fortes « griffes » du système (qui s’exercent d’ailleurs souvent contre nous). Nous ne devons pas perdre notre direction en suivant ce que font les « mains » du système en général, mais plutôt en nous concentrant sur les plans qu’il formule dans son « esprit », dans le but de préserver sa domination et sa longévité.
Interview given by Elisseos Vagenas, Member of the CC of KKE and repsonsible for the Internationals Section to the Solidaire, organ of the Workers Party of Belgium

e-mail:cpg@int.kke.gr
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