Décisions de la Conférence nationale du KKE: «Le travail du Parti au sein de la classe ouvrière et du mouvement syndical »
Cadre pour
des mesures conjointes en vue d’une alliance sociale entre la classe
ouvrière, les agriculteurs aux revenus modestes et les indépendants.
La Conférence nationale s’est déroulée les 6 et 7 mars 2010 conformément aux décisions du 18e Congrès du KKE. L’objectif principal de cette conférence était de définir les besoins, le contenu, la direction et les conditions préalables nécessaires en vue de restructurer le mouvement syndical ouvrier.
Il convenait
également de spécifier les tâches et les mesures
à prendre au sein des organes dirigeants du Parti
à l’égard des organisations de base. Ainsi que définir les
organes du Parti impliqués dans l’action de masse, en association
avec les mesures organisationnelles nécessaires
à l’organisation et au regroupement des forces sur les lignes principales.
L’objectif fondamental est le renforcement de l’influence et de
la force du Parti et du mouvement de classe dans tous les secteurs de
base de la production et des services, avec l’accent porté
sur le lieu de travail.
A. Réorganiser
le mouvement syndical des travailleurs et les tâches fondamentales
du Parti
1.
La conférence nationale a souligné que la tâche urgente et nécessaire de réorganiser le mouvement ouvrier et populaire trouve son origine dans les développements mêmes. Fondamentalement, pour élever le niveau de conscience, d’organisation et de lutte de la classe ouvrière au niveau des exigences actuelles de la lutte des classes, l'élément essentiel est la nécessité et la possibilité du socialisme-communisme. C'est la seule réponse réaliste à la crise économique capitaliste, à l’exploitation et à la répression ainsi qu’à la barbarie impérialiste (18e Congrès).
Cette lutte implique que le Parti et le mouvement syndical de classe soient en mesure de faire face à la stratégie agressive du capital et de son État, contre la classe ouvrière et son mouvement, et exigent de satisfaire les besoins fondamentaux des travailleurs. S’ajoutent également les luttes de masse offensives et défensives qui s’attaquent aux intérêts des monopoles et leur pouvoir et visent un renversement de l’équilibre des forces au niveau social et politique, dans la perspective du pouvoir populaire.
Cette ligne de lutte, conformément aux Décisions du 18e Congrès, insiste sur l’élément suivant: « Á l’heure actuelle, il est d’autant plus vital et impératif, pour que l’opinion gagne du terrain, que la lutte concernant les problèmes aigus, la lutte contre les répercussions de la crise, la lutte contre les nouvelles mesures anti-travailleurs et antipopulaires se transforment en un combat contre le pouvoir des monopoles et les alliances impérialistes. »
La restructuration capitaliste et la crise économique ont bouleversé les acquis sociaux, plongeant les travailleurs et les masses populaires dans des conditions de misère relative ou totale permanentes. Ce sont les jeunes, les femmes, les personnes à revenus modestes et les travailleurs non-qualifiés qui en ont le plus souffert, pendant que l’expropriation d’un grand nombre d’indépendants et de petits agriculteurs s’accélère. La situation va s'aggraver davantage avec l’entrée en vigueur de la réforme administrative dite « kallikratis », nouvellement promulguée par le gouvernement grec, dont l’objectif est d’adapter les institutions régionales de l’État bourgeois aux nouveaux besoins du capital. Cela ne fait aucun doute que le programme, que le PASOK a proposé pour faire face à la crise, entraînera de plus lourdes et profondes conséquences sur la vie, les droits et les libertés des gens, et une spoliation encore plus substantielle et plus profonde de la classe ouvrière, les forces productrices de richesses du pays.
Le chômage, le travail à temps partiel et flexible et la pauvreté deviendront des caractéristiques permanentes et pires à l'avenir. Toutes les contradictions seront accentuées, surtout la contradiction entre le capital et le travail. La phase de reprise conduit à une nouvelle concentration du capital, à un accroissement du degré d’exploitation, à des inégalités et à une accélération des restructurations au niveau régional et international. Ce stade de relance, qu'importe quand et comment il viendra, n’améliorera pas la situation de la classe ouvrière et de certaines couches des classes moyennes. Au contraire, il engendrera une nouvelle crise. Comme l'a souligné notre parti, il n’existe aucune issue à la crise économique capitaliste favorable au peuple, tant qu’on n'abordera pas les causes de son origine.
La crise économique capitaliste est aussi une période d’acquisition de l'expérience du pouvoir révolutionnaire, dans la mesure où elle révèle les limites historiques du mode de production capitaliste, profondément réactionnaire, dangereux et parasitaire.
Pour la classe ouvrière, les masses populaires dans leur ensemble et d'abord pour l’avenir de leurs enfants, c'est une question de vie ou de mort de comprendre la nécessité de lutter pour le renversement du pouvoir des monopoles, de lutter pour une alternative qui prône un développement économique égalitaire et garantisse la satisfaction des besoins de la classe ouvrière et des masses populaires.
La mise en vigueur de mesures contre les travailleurs et contre le peuple que le gouvernement PASOK instaure au nom de la crise et du déficit, sous la bannière d’une gestion nouvelle et plus juste de la répartition du revenu national, d'un « nouveau » modèle de développement, fera éclater au grand jour des réactions militantes des masses et de l’agitation politique et fera apparaître de nouvelles difficultés. La lutte des classes va s'intensifier. La mobilisation des travailleurs autour des programmes visant le secteur public, autour des contrats de travail et essentiellement les grèves dirigées par le PAME vont en fournir la preuve. Il est indéniable que le PASOK fera tout ce qui est en son pouvoir pour attaquer et saper le mouvement. En effet, le PASOK se montre de plus en plus dangereusement anticommuniste. En soutenant notamment les forces du mouvement de masse (Centrales syndicales GSEE et ADEDY, etc.) et les mécanismes de l’UE, il va tenter de piéger les travailleurs et les forces populaires avec de nouvelles illusions réformistes sur le « dialogue social », les consultations et les théories sociales-démocrates sur la réglementation et l’humanisation du système capitaliste. Il est très important de consolider le front contre le réformisme.
Pour toutes
ces raisons, il est urgent de restructurer le mouvement ouvrier et populaire
pour une confrontation idéologique et politique suffisante selon l'axe
principal de la lutte : le développement pour le peuple et non pour
les monopoles.
2.
L’essence même de la restructuration est la préparation et l’organisation de la classe ouvrière et de ses alliés, pour affronter de manière décisive les monopoles et renverser leur pouvoir. Il s'agit notamment d'une meilleure organisation pour améliorer le niveau de la lutte syndicale de la classe ouvrière. Nous avons notre projet pour sortir du cercle vicieux de la crise économique capitaliste et parvenir à en éradiquer sa cause. Pour cela, les tâches et les conditions de sa promotion sont élevées.
La condition première et essentielle de ce rassemblement est : l’amélioration de la capacité du Parti et du mouvement de classe à entrer en relation avec de larges masses de travailleurs, à contribuer à la participation de nouveaux travailleurs, de femmes et de jeunes dans la lutte organisée de masse. A cela s’ajoute la capacité d’organiser leur action, leurs alliances et en même temps le travail de prise de conscience de la nécessité de la lutte pour le pouvoir. Et ce, afin que la lutte du mouvement des travailleurs soit liée plus directement et intimement à la question du pouvoir. C’est un combat pour un changement de la classe dirigeante et non un changement des partis. Il exprime le niveau de préparation du Parti à répondre aux nouvelles exigences pour des batailles nouvelles, plus complexes et plus difficiles, en toutes circonstances. Il constitue en même temps une condition pour la construction d’une alliance populaire, c’est à dire le Front démocratique anti-monopole et anti-impérialiste et la lutte pour le pouvoir populaire.
La seconde condition : l’organisation de masse du mouvement syndical et le changement du rapport des forces dans ses rangs, où la puissance et l’influence des forces réformistes et opportunistes sont considérables. Cela nécessite un effort systématique et un renfoncement de la lutte pour vaincre ces conceptions. L’est également la mise en place d’une action cohérente pour accroître l’influence du Parti dans la classe ouvrière et le mouvement syndical et consolider les forces du pôle de classe.
La troisième condition : faire face aux retards dans l’adaptation de la structure du mouvement syndical aux changements qui ont lieu dans la structure de production.
La quatrième condition : Combler les retards dans la construction d'organisations de masse puissantes du parti et de la Jeunesse communiste (KNE) au sein des grandes industries et des zones industrielles, retards qui ont leurs racines dans les lacunes idéologiques et politiques, mais aussi liées aux déficiences dans les politiques organisationnelles et la répartition des forces, cadres et membres du Parti.
La cinquième condition : la ligne de regroupement des forces et d’action conjointe de la classe ouvrière avec les indépendants, les petites entreprises et les petits et moyens agriculteurs.
La sixième condition : le renforcement du caractère internationaliste de la lutte de la classe ouvrière et de son mouvement.
Les réelles difficultés ne doivent pas être sous-estimées : la dégénérescence du mouvement syndical et la responsabilité des majorités compromises ; les conséquences des bouleversements dans les relations de travail ; le chômage ; la stratégie commune des monopoles dans un climat général de récession ; l'impact à long terme de la victoire de la contre-révolution ; l'état du mouvement ouvrier en Europe et dans le monde ; les divisions politiques persistantes et l'aliénation d’importantes sections de la classe ouvrière. Les restructurations capitalistes, particulièrement dans les relations de travail, ont entraîné de nouvelles difficultés dans le mouvement syndical et les luttes de la classe ouvrière. Elles ont davantage exacerbé le déséquilibre dans la structure du mouvement syndical face aux changements survenus entre les branches et les secteurs de l’économie. Ce phénomène a renforcé la tendance de concentration de la classe ouvrière sans que cela n’affecte son degré relativement bas de syndicalisation. Le faible niveau de syndicalisation et l’intégration de nouvelles jeunes forces au sein de la classe ouvrière, généralement soumises à des relations de travail flexibles, ont engendré une situation nouvelle et complexe.
Cet élément, combiné avec l'adhésion et l'intégration renforcée des dirigeants syndicaux réformistes et opportunistes à la stratégie du capital et de l’UE, exigent des changements et des adaptations plus rapides de la part du pôle de classe dans le mouvement syndical.
La mise en place d’une série d’organisations syndicales sectorielles constitue une étape positive en principe. Cela ne va guère atténuer le repli sectoriel et ne suffira pas si l’activité de ces organisations ne s’inscrit pas dans le cadre d’une politique anti-monopole dans le secteur et la région et si ces organisations ne mènent pas un combat résolu contre les direction syndicales compromises. Sans cela, elles peuvent facilement se limiter à des actions locales, sectorielles ou devenir inactives.
La capacité
de l’avant-garde à prévoir, à étudier et à lutter avec conscience
de classe et détermination contre les plans des ennemis de classe à
tous les niveaux, tout particulièrement là où travaille, réside
et est concentrée la classe ouvrière, doit être évaluée. L’expérience
riche et instructive du Parti révèle comment, dans des conditions
les plus défavorables, les difficultés et les relations négatives
peuvent être surmontées afin d'inverser le cours des évènements.
3.
La conférence estime que le facteur inhibitif subjectif premier, dans la promotion de la stratégie et de la tactique du Parti, est en rapport avec la séparation de la lutte économique de la lutte politique. C’est une réalité tant dans nos actions quotidiennes en qualité de Parti que dans le mouvement, en lien avec la participation réduite de toutes les forces dans la lutte, ou de la difficulté de mobiliser davantage de forces ou d'intégrer les forces existantes.
En pratique, le problème s’exprime par l’opinion que l’aggravation des problèmes économiques est un facteur qui façonne ou est capable de façonner la conscience politique de classe. Ainsi, la lutte relative aux problèmes économiques grandissants créerait automatiquement les conditions favorables à l’expérience politique et les conditions préalables à l’amélioration continue et constante de la position de la classe ouvrière et du développement de son mouvement. Ainsi, l’intensité de la lutte économique et du combat contre les politiques gouvernementales existantes conduirait automatiquement à l'augmentation de la conscience politique et de la lutte politique.
Les problèmes économiques et les problèmes généraux des conditions de vie et de travail de la classe ouvrière constituent indéniablement le fondement de sa lutte et de sa mobilisation. Cette lutte doit être menée sans interruption par secteur et dans chaque entreprise. Elle doit également reposer sur les connaissances les plus précises des conditions qui prévalent sur chaque lieu de travail. Aussi vive que soit la lutte, même si elle prend les formes les plus élevées possibles, elle n’aboutit pas automatiquement à la conscience politique de classe.
La lutte de la classe ouvrière sera toujours limitée et sans perspective si elle n’est pas menée en combinant toutes les formes de lutte – idéologique, politique, économique –, si elle n'est pas subordonnée à la conscientisation et à la préparation de la classe ouvrière à remporter la victoire au niveau du pouvoir, à abolir le pouvoir des monopoles et l’exploitation de l’homme par l’homme.
Un travail idéologique et politique en profondeur est absolument nécessaire afin de dénoncer les mécanismes d’exploitation et, en particulier, les conditions de leur élimination. La lutte de la classe ouvrière pour les salaires, les conditions de travail, la sécurité sociale et bien d’autres droits, représente un combat qui concerne les termes de la vente de sa force de travail. Ce combat est nécessaire et doit être mené sans relâche. Cependant, il est constamment limité dans la mesure où il ne traite uniquement que d’une seule facette des relations capitalistes, de la stratégie économique et politique du capital et de l'État. C’est un combat pour la protection de la classe ouvrière contre la fureur des patrons qui les exploitent. C’est une école où l'on apprend ce que signifie l’exploitation de classe. La position de la classe ouvrière ne changera pas quelles que soient le nombre de victoires qu’elle remporte. Certes, les conditions de vie peuvent être temporairement améliorées, mais cela ne change pas le moins du monde les relations de production, qui sont celles de l’exploitation, de la dépendance et de l'asservissement des travailleurs envers le capital. La loi de l'accumulation capitaliste exclut toute réduction du degré d’exploitation du travail qui menacerait l'accumulation du capital social. Le patron reste toujours le patron. Dans les conditions actuelles, l’impérialisme international en Europe et en Grèce a épuisé toutes les possibilités de concessions qu’il détenait, par exemple pendant la période d’après guerre ou encore pendant les premières années après 1974 en Grèce. Aujourd’hui, la classe ouvrière se voit dépossédée de tous ses acquis fondamentaux les uns après les autres. La position de la classe ouvrière dans son ensemble continuera à se détériorer tant qu’il ne sera pas clair que l'essence et l’objectif de la lutte de classe est l'abolition des relations capitalistes et tant que ne seront pas anéanties les illusions selon lesquelles il serait possible d'améliorer la gestion du capitalisme, de répondre aux besoins essentiels de la classe ouvrière et de fournir des solutions immédiates et efficaces sous le capitalisme.
La lutte croissante contre des idées réformistes et opportunistes en constant réajustement et leur ruine finale est l’une des conditions de base pour la conscience de classe, tandis que l’illusion des solutions parlementaires n’est qu’une expression de ces concepts. Lorsque nous parlons de la politisation de la lutte, le contenu que nous lui attribuons devrait être clair pour tous. Il ne s’agit pas simplement de l’opposition et de l'expression d’un mécontentement envers le gouvernement de parti bourgeois ou des coalitions gouvernementales pour la gestion capitaliste. La politisation et la lutte politique doivent contribuer à faire comprendre que la solution au problème fondamental passe par la question du pouvoir. Le renversement au niveau du pouvoir est et doit demeurer un objectif et le cœur de la lutte de classe, indépendamment d'accords plus profonds sur ce qu'est une révolution socialiste, de quand et comment elle sera menée.
De plus, il faut bien comprendre que les besoins fondamentaux de la classe ouvrière aujourd'hui ne dépendent pas uniquement du niveau de salaire ou de travail quotidien. En effet, la réalisation d’un volet inséparable de la lutte, qui consiste à élaborer notre politique envers les femmes, les jeunes, les jeunes couples et les besoins des familles, a pris du retard. Des mesures ont été prises, mais elles ne sont pas constantes et elles ne mobilisent pas de larges segments de la classe ouvrière, des femmes et des jeunes.
L’activité fondée uniquement sur l’expérience et sur des efforts isolés, aussi militants et tenaces soient-ils, réalisés par la direction du Parti et les cellules de base, ne suffit pas à surmonter les lacunes constatées.
La relation dialectique entre l'économie et la politique exige une approche systématique, continue et théorique afin d’enrichir notre front idéologico-politique par des exemples et des évaluations vivantes et actuelles, ainsi que par des données d’observation de l'adversaire, ses manœuvres et la façon dont il défend ses positions et influence la psychologie populaire.
Bien souvent,
on parle ou l’on opère sans prendre en compte ce facteur et la façon
dont l’adversaire fonctionne; bien souvent notre propagande parait
stéréotypée. La relation entre l’économie et la politique doit
constituer, à l’heure actuelle, le fondement du travail idéologique
au sein et autour du Parti. Cela contribuera, entre autres, à une compréhension
plus profonde des conclusions pour la construction du socialisme.
4.
L’activité
du Parti, en qualité d’avant-garde de la classe ouvrière, n’est
pas la même que celle des syndicats; il ne s’agit pas non plus simplement
de soutenir les syndicats. Sa mission principale est la préparation
politique et organisationnelle des forces de la classe ouvrière en
vue d’accéder au pouvoir. Cette mission est uniquement assurée par
un travail idéologique continu, d’abord dans les rangs du Parti,
afin de renforcer son rôle bien précis dans la classe ouvrière. De
plus, il convient d’unir et d’éduquer la classe ouvrière autour
de cette perspective. L’organisation de la classe ouvrière au sein
des syndicats exprime, dans une certaine mesure, cette progression.
L’indicateur le plus sûr est l’accroissement de la force organisationnelle
du Parti et de la KNE, ainsi que l’adoption des idées du socialisme-communisme.
L’accroissement de la force du Parti, le recrutement au sein des cellules
de base des nouvelles forces de la classe ouvrière et leur mobilisation
organisée représentent les facteurs décisifs pour mettre en marche
les masses ouvrières et populaires, afin qu’elles prennent conscience
de leurs intérêts de classe. Remplir consciencieusement ce devoir
peut aider le Parti, d’une part, à étendre son rôle de leader dans
les organisations syndicales, d’autre part, à avoir un effet sur
leur orientation, sur leur caractère de masse et sur la façon dont
elles opèrent et prennent des décisions, tout en respectant leur indépendance.
B. Développements
actuels dans la structure de l’économie grecque et la nécessité
d’adaptations rapides dans la structure et l'organisation du mouvement
syndical.
Répartition
des emplois par secteur
L’économie grecque compte 2.922.114 salariés sur une population active de 4.531.914 personnes. Une augmentation constante du travail salarié est enregistrée.
Les secteurs du commerce, de la construction, du transport, de l’énergie et de la finance ont enregistré une croissance de l’emploi, alors qu’on assiste à une tendance à la diminution des emplois dans le secteur manufacturier et à une diminution encore plus significative dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage. La réduction du travail salarié est généralement la même dans ces secteurs, sauf pour le secteur agricole.
Le secteur d'activité scientifique et technique connaît un accroissement important (cabinets juridiques et comptables, bureaux d'études techniques, compagnies/instituts de recherches appliquées, etc.). Ils fournissent des services indépendants administratifs et de gestion dans divers secteurs de l'industrie et du commerce.
A l’heure actuelle, le secteur de l'industrie regroupe un nombre important de diplômés universitaires faiblement rémunérés, qui travaillent comme cadres dans des formes flexibles de travail et une mobilité intense.
Sur la base des statistiques actuelles sur la répartition de l’emploi, les secteurs principaux sont ceux du commerce, de la production manufacturière (dans son ensemble), de la construction, de l'enseignement, du tourisme, des services scientifiques, de la santé et du bien-être.
Les secteurs en perte de vitesse sont ceux de la production manufacturière, de l’industrie du textile, du vêtement, du cuir et du bois. En revanche, les secteurs de l'alimentation et des boissons, de l'industrie pharmaceutique et des raffineries (dérivés du pétrole) connaissent une croissance dynamique. Ces développements spécifiques ont un effet sur la diversification de la classe ouvrière.
En effet, il existe un écart considérable de salaire annuel moyen entre les secteurs les plus élevés (raffineries, électricité, transports maritimes) et les plus bas (commerces de détail, construction, gestion des déchets, industrie du textile et du cuir).
De surcroît,
une différence de taille a été enregistrée entre les salaires
mensuels les plus bas et les plus élevés dans les secteurs de l'électricité,
du tourisme et de la production manufacturière.
Organisation
des forces et plan d’action
L’ordre des priorités dans l’organisation des forces doit correspondre aux critères de la plus grande concentration de la classe ouvrière (tant par secteur que par grandes entreprises –monopoles) dans les domaines stratégiques de l’activité économique, les secteurs dynamiques à croissance rapide et les secteurs en déclin où s'aiguise la lutte de classe. Il faut également prendre en compte les relations de travail et les conditions dans chaque secteur.
L’organisation doit être concentrée au niveau du secteur d’activité, en tenant compte des aspects territoriaux et géographiques (par exemple, des zones industrielles où coexistent un certain nombre de secteurs) et des entreprises (par exemple, une forte concentration de la classe ouvrière dans les grandes usines, les chaînes commerciales). En association avec les éléments susmentionnés, nous devons également étudier la situation syndicale dans l'industrie afin de mieux définir les changements et les ajustements nécessaires dans l’organisation et le développement du Parti.
De plus, nous devons davantage structurer le développement du Parti et l’organisation de ses forces sur base des entreprises dans chaque secteur.
Il est du devoir
du Parti d'étudier la composition de la classe ouvrière en Grèce
et d’observer attentivement et systématiquement les changements en
cours.
C. Plan
d’action
La tâche principale consiste à placer au centre de la lutte la voie alternative de développement, la lutte contre les monopoles, la lutte pour le pouvoir populaire.
Il faut donner la priorité aux actions du Parti dans la classe ouvrière, sur les lieux de travail et de résidence, dans les domaines de l'éducation, à l'analyse de la politisation du mouvement syndical, à la lutte politique pour la concrétisation de la nécessité d’une nouvelle voie de développement, qui rencontre les besoins des ouvriers, du peuple et des familles et les conditions de leur satisfaction.
Cela doit constituer le cœur de la lutte contre les monopoles, l’impérialisme et leur prédominance, et non seulement un combat contre l'autre ou l'autre patron, mené par un syndicat pour un problème donné. Il s'agit de la lutte pour le socialisme.
Ainsi, nous entrons dans une phase d’organisation et de recrutement militant des forces de la KNE, des membres et sympathisants du Parti. La clef de voûte de ce mouvement est la diffusion et la vulgarisation de l’essence du pouvoir et de l'économie populaire parmi la classe ouvrière et les masses, sur le lieu de travail ou de résidence. Nous ne diffusons pas cela comme un slogan, mais comme un message systématique sur le développement planifié de l’économie et la socialisation des moyens de production concentrés. En outre, cette idée constitue une contre-attaque idéologique déterminée, où les travailleurs et les employés dans leur ensemble comprendront la différence radicale, les possibilités inhérentes à une voie alternative de développement, en conflit avec les monopoles et leurs alliances impérialistes. Nous aiguisons ce combat idéologique à tous les niveaux. Nous plaçons l'objectif d’une économie populaire au centre des discussions et au cœur de la lutte. Le développement pour le peuple et non pour les monopoles.
Nous prônons un développement proportionnel planifié de la production, fondé sur les capacités nationales. Ainsi, en moins de temps et avec moins de main d'œuvre, le but est de produire davantage de produits et de meilleure qualité, avec une meilleure répartition sur le terrain, pour garantir la satisfaction des besoins matériels et culturels humains les plus importants. Nous préconisons le perfectionnement de la production et des services avec les technologies de pointe, avec le développement continu de la recherche et ses applications à la production. Nous prônons également l’élimination de toutes les formes d’inégalités régionales et de développements disproportionnés parmi les différents secteurs et branches de l’économie. Nous nous érigeons contre le chômage sous toutes ses formes, ouvertes ou déguisées, nous nous soucions des personnes handicapées, y compris ceux qui peuvent apporter une contribution au travail social. Nous nous soucions du sort des immigrés qui vivent dans notre pays.
Au cœur de l’économie populaire, c’est à dire du socialisme, gravitent les éléments suivants: un niveau élevé d’éducation et de formation professionnelle, un niveau élevé de développement sanitaire et culturel, une augmentation du temps libre, ou en d’autres termes du temps non-consacré au travail, la protection de l’environnement social et naturel, l’émancipation et l'égalité des femmes. Les conditions doivent être réunies afin que nul jeune ne soit contraint de travailler avant d’avoir terminé ses 12 années de scolarité obligatoire, que ces 12 ans se terminent dans un établissement public à vocation professionnelle ou dans une université. Avant qu’il ait terminé son parcours dans une école traditionnelle, professionnelle ou dans une université, tout jeune homme ou jeune femme sera assuré de trouver du travail et d’avoir obtenu un droit à l’emploi.
La force de frappe ou l’« artillerie » lourde est et doit être le travail idéologique. Nous devons accroître nos compétences dans la bataille des idées. Tel que souligné avec pertinence dans le rapport du 18e Congrès:
« La bataille des idées doit transparaître dans les actions concrètes et doit, dans certaines circonstances, devenir une priorité générale pour des campagnes spécifiques et pour des efforts organisés visant à ouvrir le dialogue à la base. Il s’agit d'abord et avant tout de s'adresser aux travailleurs par des formes appropriées d’organisation sur le lieu de travail et de résidence, par branche et par secteur. La bataille des idées est une condition sine qua non en vue d’organiser les masses laborieuses et populaires. La contre-attaque idéologique joue, plus que jamais, un rôle organisationnel dans l’éveil des masses au sens large, et plus particulièrement des ouvriers, des employés, de la nouvelle génération de la classe ouvrière et de la jeunesse. Des exigences similaires concernent le mouvement paysan, particulièrement les petits et moyens agriculteurs et de manière générale, les indépendants. (Rapport du CC, 18e Congrès, p.13).
Afin que la lutte idéologique soit menée de manière efficace, elle doit être liée à l’expérience des travailleurs, pour se transformer en une position politique anti-monopoles et anti-impérialiste. Cette lutte doit être généralisée dans l'ensemble du Parti et doit mettre l’organisation de l'action au premier plan, ce qui se reflètera dans le mouvement de masse. Une des tâches principales des organes dirigeants est de pourvoir les cadres et les membres des cellules du Parti qui travaillent dans les syndicats, des outils nécessaires pour mener cette lutte. Une importance toute particulière doit être également accordée à la recherche des formes les plus efficaces de discussion et de propagande sur le lieu de travail.
Le PASOK et la Nouvelle Démocratie s'entendent pour appliquer les directives de la « Stratégie Europe 2020 », en continuité de la « Stratégie de Lisbonne ». Ils préconisent l’abolition complète des acquis et des droits des travailleurs, afin d’assurer la compétitivité des groupes monopolistes.
En assistant à la décomposition du capitalisme, le gouvernement PASOK, ainsi que des forces opportunistes, projettent l’idée d’un capitalisme moderne et sain. La restructuration du secteur public, fondée sur les nouveaux besoins du capital, est présentée comme une prétendue régulation du marché, comme une nouvelle redistribution des richesses, comme un substitut à « l'État social », une décentralisation et bien davantage.
Aux idées du socialisme scientifique et du socialisme tel que nous l’avons connu, ils juxtaposent l’idée du « socialisme du 21e siècle », du « socialisme démocratique » ou encore du « socialisme aux couleurs nationales ». Toutes ces théories vont dans le sens du soutien à la pérennité du capitalisme.
Nous devons promouvoir avec plus de vigueur les valeurs de la classe ouvrière: la collectivité, la solidarité, la responsabilité, la position de classe, la lutte et le sacrifice. Il s'agit de mener la bataille contre le défaitisme, les compromis, les théories sur le respect des institutions et valeurs bourgeoises. L'histoire, les traditions et la contribution du Parti sont des armes qui ne doivent en aucun moment perdre de leur valeur.
L’arsenal de l’ennemi de classe réserve une place particulière à la théorie de la « non-violence » pour résoudre les questions sociales. Il s’agit d’une théorie et d’une pratique qui désarme le mouvement ouvrier face à la violence et la terreur instaurées par l'État et les patrons, face à la dictature des monopoles.
Les actions de bris de vitrines, les « révolutions oranges » et les actes terroristes ne sont pas causés par le développement de la lutte des classes, mais bien par l’intervention de centres et de mécanismes impérialistes, dont le but est de fournir un alibi à l’extension de la répression et de la terreur de l'État, de miner les mouvements ouvriers et des jeunes ou de les compromettre.
Les différents groupes ultra-gauchistes et anarchistes s’érigeant contre l’autorité utilisent une phraséologie révolutionnaire, mais ils ne reconnaissent pas le rôle d'avant-garde de la classe ouvrière, ni la nécessité d'une direction politique. Ils n'acceptent pas non plus la nécessité de préparer le facteur subjectif. Les fausses théories révolutionnaires et actes de terrorisme individuels que certains groupes adoptent, n’ébranlent pas le capitalisme. Au contraire, ils contribuent à discréditer les véritables idées révolutionnaires aux yeux des masses, à les maintenir éloignées de la lutte révolutionnaire. La glorification et la mystification de l’action spontanée des masses, des prétendus mouvements autonomes, par les réformistes et opportunistes de tous poils, les anarchistes et les groupes anti-autoritaires, visent à isoler des segments de la classe ouvrière et de la jeunesse et à entraver l'alliance stratégique avec les communistes. Ces forces ne proposent pas de solution alternative de pouvoir qui profiterait à la classe ouvrière et à la majorité du peuple, ainsi que les formes d’actions qui rencontrent cet objectif. Ces forces dirigent la diffamation du socialisme que nous avons connu, elles adoptent toutes les calomnies et diffamations anticommunistes de la bourgeoisie et de l’impérialisme.
C’est pourquoi un front est nécessaire pour faire face aux théories bourgeoises et opportunistes qui contestent la nature et le rôle de la classe ouvrière (par exemple l’idée qu’il n’existe plus de « classe ouvrière » aujourd’hui, car le nombre des travailleurs manuels et d’usine a été réduit, ou qu'elle ne constitue pas une force révolutionnaire), et qui rejettent l’analyse de classe des problèmes, aussi bien que la nécessité de l’existence du Parti communiste.
La lutte de
classe se mène avec la conscience que la lutte engendrera inexorablement
de nouvelles formes de lutte qui entreront en conflit direct et immédiat
avec les mécanismes de violence et de répression du système. Le mouvement
ouvrier doit être doté de sa propre expérience théorique et politique
et doit être prêt à recourir à toutes les formes de lutte de classe.
La discussion et la vulgarisation des positions du Parti à propos du
socialisme donneront un nouvel élan au travail du Parti et aux perspectives
du mouvement.
2.
La lutte pour un changement des rapports de forces dans le mouvement ouvrier.
Le rôle
du réformisme et de l’opportunisme au sein du mouvement ouvrier.
Le PAME et son rôle dans le développement du mouvement syndical et
les responsabilités du Parti.
Les batailles électorales du Parti sont déterminées par les actions et le travail quotidien au sein des syndicats, des mouvements, ainsi que les efforts continus pour rendre les syndicats plus orienté vers les masses et attirer de nouvelles forces dans la lutte organisée.
Le changement dans les rapports de forces viendra du travail à la base, du développement de liens directs avec la base, avec les travailleurs sur leur lieu de travail, avec les représentations syndicales locales, principalement par l’organisation et la mobilisation de nouvelles forces dans la lutte de classe et le renforcement du pôle de classe. La grève du 17 décembre 2009 a confirmé cette conclusion tirée de l’expérience et a ouvert de nouvelles voies. Des dizaines de syndicats qui n’étaient pas affilés au PAME se sont mobilisés pour la grève, ce qui a amélioré le résultat des élections.
Les rapports de forces évoluent avec la libération des forces de l'influence de l’idéologie dominante, des politiques réformistes et des points de vues opportunistes, de l’influence des patrons et de l'État, ainsi qu'avec le recrutement de nouvelles forces extérieures au mouvement syndical et à la lutte. Pour cela, il est nécessaire d’assurer la mobilisation et l'unité dans les rangs de la classe ouvrière selon une ligne de lutte de classe, de rompre avec les organisations du capital et des unions impérialistes (UE, OTAN), ainsi qu’avec les forces politiques qui soutiennent le système d’exploitation, la « voie unique de l'UE » et leurs partisans dans le mouvement syndical. Cela nécessite le rassemblement et l'unité de la classe ouvrière dans la voie de la lutte et du développement, en partant des besoins fondamentaux des travailleurs et des familles populaires.
Pour l’heure, il existe plus de 3.700 délégations syndicales dans le secteur privé et public, qui représentent 30 % de la masse laborieuse totale. Dans le secteur privé, leur nombre est moins élevé et donc le pourcentage plus faible.
La grande masse des travailleurs, surtout les jeunes, les femmes et la grande majorité des immigrés, est éloignée de l'action syndicale. Outre le retard dans l'organisation du mouvement syndical et l’intervention considérable des patrons, nous devons étudier de plus près certains problèmes qui concernent notre travail dans les délégations syndicales de base. Nous nous concentrons surtout sur la préparation des élections des représentants et délégués syndicaux. Ce processus important local nous éloigne du devoir principal des communistes, qui est l’organisation de la classe ouvrière, sous toutes ses formes, l’unité dans ses rangs, la gestion de tous les problèmes de la vie des familles des travailleurs, les problèmes et les besoins des jeunes et des femmes, ainsi que la participation active des membres dans le fonctionnement et les actions des syndicats et l’éducation politique continue de la classe ouvrière à sa mission historique. Nombre de cellules communistes n’ont pas de contacts avec des organisations syndicales ; elles n’en connaissent pas et elles ne dirigent pas leurs actions.
Certaines cellules
ont atteint une activité satisfaisante dans ce domaine. Mais ce
n’est pas la norme. Le travail autonome domine, tandis que certains
membres des directions syndicales assurent une grande partie des responsabilités.
Les forces qui constituent les listes électorales, les syndicalistes
ainsi qu’un grand nombre de travailleurs ne sont pas utilisés dans
l’activité quotidienne des syndicats. En général, les membres ne
sont pas en tête, ni membres actifs des syndicats.
A.
Les forces du Parti qui œuvrent parmi les rangs du PAME doivent être dirigées de sorte que le PAME passe directement à la contre-attaque décisive, combinée à une activité généralisée sur le lieu de travail, dans les syndicats, les quartiers. L’accent doit être mis sur les besoins des familles ouvrières et populaires, notamment des jeunes, et sur la confrontation plus âpre, la guerre, contre les forces du gouvernement et les organisations patronales à tous les niveaux – idéologique, politique, organisationnel et des relations internationales.
De nouveaux canaux de communication doivent être établis avec ces travailleurs qui souffrent, à la recherche de solutions, piégés, non organisés, qui ne sont pas défendus par les directions syndicales compromises. L’expérience montre qu’un travail méthodiquement planifié dans cette direction ouvre de nouvelles perspectives. Nous devons nous monter plus audacieux et nous tenir prêts, quand les conditions sont mûres, à rompre avec les directions défaillantes dans les représentations syndicales locales ou à créer de nouvelles délégations ou centrales syndicales sectorielles.
Les forces du pôle de classe doivent acquérir la capacité de coordonner le travail et les luttes par région, par secteur et par ville, de rassembler les forces préoccupées par les évolutions récentes, qui commencent à contester les majorités syndicales compromises. Cette tendance doit être élargie et renforcée.
Aujourd’hui, le PAME peut donner un nouveau souffle au fonctionnement et à l’orientation des forces qui rejoignent ses rangs (syndicats de classe, fédérations, cercles ouvriers, syndicalistes, etc.) afin de surmonter les retards et le phénomène bureaucratique dans l’action et contribuer à renforcer la lutte pour l’unité et la mobilisation de ces forces.
Le défi pour le PAME est d’intégrer de manière dynamique les nouvelles forces de la base des syndicats, de créer de nouvelles délégations, soit directement, soit par l’intermédiaire des fédérations ou de centres de travailleurs affiliés au PAME, de développer particulièrement son influence dans les secteurs où il est minoritaire, dans le secteur privé ou public.
Les forces du PAME ont reçu la directive particulière de prendre contact avec les organes syndicaux des usines et des entreprises. Nous connaissons la situation générale. Mais il a été prouvé qu’il était possible d’ouvrir de nouvelles voies de contact avec les travailleurs et travailleuses ou même encore d’exercer une influence sur les syndicalistes et leur direction.
Fort de 10 années d'engagement et d’activité, le PAME est, à l’heure actuelle, en position de passer à un niveau supérieur d’intervention, d’enrichir ses méthodes de travail, particulièrement dans la formation de cadres syndicaux, par le biais d’échange d’expérience lors de réunions nationales, par secteur ou par région. Le PAME est également en position d’étendre son action et ses effets de manière plus significative sur les lieux de travail, au sein des organes syndicaux où il possède déjà des forces, ou indépendamment afin d’acquérir de nouvelles positions, de nouvelles forces pour diriger le mouvement syndical d'en faire un puissant pôle de ralliement.
Cette voie
est indissociable de la lutte pour renforcer les positions idéologiques
et politiques du KKE dans les rangs de la classe ouvrière et les syndicats
et pour élargir les forces du Parti dans les grandes entreprises et
secteurs.
B.
Renforcement des organes syndicaux par secteur au niveau des régions et provinces. Poursuite de la création de nouveaux organes syndicaux par secteur – de manière plus intense, plus étendue et mieux organisée. L’objectif est de modifier la structure même du mouvement syndical tant dans le secteur public que privé, afin d’organiser des syndicats unifiés, quel que soit le secteur, les relations de travail, et qu'ils exercent une forte résistance à la terreur des patrons et de l'État, à la manipulation, et consacrent des efforts particuliers à l'organisation des immigrés et à la lutte contre les idées racistes.
Dans ce cadre, nous devons concentrer nos efforts vers de nouvelles forces dans des secteurs qui recrutent des jeunes, dans les secteurs actuels de l’économie qui connaissent une croissance.
Les syndicats de classe ou autres syndicats doivent avoir une influence directe, permanente et stable envers les jeunes de tous les types d’écoles (générales, cours du soir, enseignement technique ou universités). Des mesures doivent être prises pour combler les retards.
Nous devons
avancer des formes plus audacieuses d’organisation envers certaines
catégories de travailleurs qui ne sont pas soutenus par des syndicats
ou envers les travailleurs intérimaires. Nous aurions du, par exemple,
mieux répondre aux problèmes qui se posent aux travailleurs embauchés
via des stages, en y consacrant du temps et de l’analyse, surtout
en prenant en compte la tendance sectorielle et largement corporatiste
des organisations syndicales du secteur public.
C.
Pour changer radicalement le fonctionnement des syndicats, des fédérations, des centres ouvriers, en particulier dans les syndicats locaux, que les forces de classe y soient majoritaires ou minoritaires.
Un changement dans le fonctionnement et dans l’activité des syndicats est lié à l’amélioration continue de leur vie interne et à leur souci constant d’élever la conscience de leurs membres, leur niveau d’éducation et de culture. Il est aussi lié aux changements dans la manière dont nous suivons et nous répliquons aux manoeuvres et aux interventions des opposants politiques, dont le but est d’assimiler et de manipuler les travailleurs et les couches populaires. Cette phase nécessaire ne se limite pas à la gestion des opportunistes et leurs alliés, mais prépare aussi le terrain à un renforcement continu du processus collectif de prise de décision, à l’organisation des nouvelles forces recrutées dans la lutte et au renforcement des initiatives ouvrières. Les membres et sympathisants du Parti doivent profiter de manière organisée d’un tel environnement.
Ces questions
ne se résolvent pas par des élections ni par le seul souci d’élire
les représentants ou la majorité de la direction. Nous avons
besoin d’un programme d’action permanent et complet, fondé
sur les besoins et les problèmes des travailleurs, tant au niveau général
de chaque secteur que de chaque lieu de travail. Il ne s’agit pas
uniquement de s’occuper des problèmes qui surviennent ici et là,
mais de prêter une attention permanente aux besoins de toute la famille,
des enfants jusqu’aux parents âgés. Il faut une information et une
éducation permanentes, la solidarité avec d’autres secteurs ou peuples
qui souffrent. L’action doit s'intensifier sur les questions urgentes
du mouvement et de la lutte. Le développement des activités éducatives
et culturelles est sous-évalué de façon inacceptable. Nous avons
besoin d’exemples d’activités pertinentes. L’exposition d'œuvres
d’art organisée par les syndicats locaux dans la zone de construction
navale est une expérience positive qui contribue à souder les syndicats
à leur voisinage.
La situation générale, le déclin du mouvement syndical et la crise capitaliste ont engendré de nouvelles difficultés, mais également des possibilités d’unité de la classe ouvrière à un niveau supérieur. Il n’est pas facile, mais au contraire complexe de revitaliser l’action des syndicats. Mais nous devons le faire et lutter pour y parvenir.
Nous devons
nous attaquer aux faiblesses, à l’immobilisme et aux habitudes.
Le Comité central, les organisations, les cellules de base et
les groupes du Parti doivent tous assumer leurs responsabilités.
Les organisations de base du Parti et les organisations du Parti travaillant dans des syndicats doivent contrôler l’activité des membre du Parti et des membres de la KNE de manière plus rigoureuse et régulière et pas seulement l’activité des représentants élus. Un contrôle rigoureux et une aide des organes dirigeants du Parti sont nécessaires pour réaliser cette mission et pas simplement effectuer un transfert de tâches administratives. L’avant-garde et l’action dans les syndicats et sur les lieux de travail est une étape indispensable pour le développement de liens étendus avec les travailleurs, pour leur organisation dans la lutte de classe, et pour l’éducation et la préparation de la classe ouvrière à la lutte de classe disciplinée. Ces objectifs et ces tâches ne peuvent être réalisés par des méthodes de travail classiques, en concentrant l’action chez certains cadres.
Il est inacceptable
d’avoir même abandonné certaines traditions de base dans le
fonctionnement des syndicats, telles que la collecte des cotisations
auprès des membres.
D.
La formation et l’éducation des jeunes syndicalistes. Il s’agit d’un processus continu requérant un projet dans chaque secteur des organisations du Parti. Des forces existent et de nouvelles rejoindront nos rangs de manière continue si nous agissons au sein des masses de la classe ouvrière en nous armant de patience et de confiance. Il est nécessaire de lutter contre la complaisance et l’autosatisfaction ainsi que de travailler pendant des années avec les mêmes cadres.
Les objectifs et les tâches qui émergent de la restructuration des organisations de travailleurs et du renouveau du mouvement syndical nous obligent à prêter une plus grande attention à la promotion et au soutien de nos cadres dans les syndicats. Nous avons besoin de cadres plus fermes et mieux armés, détenant des connaissances qui vont du droit du travail aux principes de fonctionnement de l’économie capitaliste en général, ainsi que de la théorique et la pratique pour mener la lutte de classe. Forts de hautes valeurs et de morale militante, ils seront de vivants exemples sur leurs lieux de travail, possédant les qualités du travail collectif et la capacité de mobiliser de plus en plus de forces.
Les organes
dirigeants doivent assumer davantage de responsabilités. Cela implique
une aide plus importante, des exigences et un contrôle plus rigoureux,
une plus grande rigueur à l’égard des phénomènes d’irresponsabilité,
de relâchement des efforts et d’attitudes négatives envers les travailleurs
ou membres des syndicats.
E.
Un facteur additionnel qui peut donner un nouvel élan à la lutte pour le rassemblement et la modification des rapports de forces réside dans un lien plus étroit entre le PAME et les organisations de retraités.
Les organisations du Parti, actives au sein du mouvement des retraités, doivent mieux orienter leur action et le contenu de leurs revendications en direction du pôle de classe.
Certains problèmes
sociaux peuvent constituer les points forts de la lutte, comme le système
de soins de santé, l’éducation de leurs petits-enfants, les infrastructures
sociales indispensables ou encore les services dans les zones résidentielles.
Ils contribueraient à accroître leur solidarité à l’égard de
la lutte. Les organisations de retraités peuvent servir de ciment pour
lier les syndicats aux quartiers. Nous avons la responsabilité d’orienter
et de soutenir les organisations de retraités au niveau central et
local.
F.
Un facteur
décisif pour des changements substantiels dans l’orientation et l’assistance
aux cadres syndicaux est le bon fonctionnement des organisations du
Parti à tous les niveaux et particulièrement dans les représentations
syndicales de base.
En clôturant les travaux du 18e Congrès, le Comité Central a posé la question suivante :
« Les organisations du Parti, actives au sein des syndicats, doivent discuter et contrôler notre action, celle de nos élus et celle des nos membres. C’est l’unique façon de résoudre les problèmes et non en prenant des mesures hâtives ou en retardant le processus de politisation. Nous devons surmonter la tendance aux actions improvisées, l’amateurisme dans la direction par les groupes du Parti. Le travail planifié ne signifie pas uniquement des actions planifiées, mais un contenu planifié. En d’autres termes, il ne s’agit pas du nombre de rassemblements ou de piquets de grève, mais de la façon dont nous pouvons progressivement transmettre au mouvement, tant des exigences que des idées, de manière fondamentale et non ponctuelle.
Il s’agit
d’une planification à long terme. Nous ne pouvons pas nous dérober
sous prétexte que nous discutons d’un objectif à long terme. Notre
programme ne doit pas être décousu mais doit s’adapter aux changements
et utiliser les évolutions dans le programme à long terme. »
3.
Acquérir de la profondeur, de la stabilité, du dynamisme dans le développement d’une ligne anti-monopole de rassemblement des forces. Promouvoir l’unité de la classe ouvrière contre le Capital et l'État. Orientations et mesures.
Selon le cadre théorique, économique et politique de l’UE et des partis qui soutiennent la « voie unique de l’UE », renforcer la compétitivité de l’économie au niveau européen et national et soutenir la libre entreprise créerait des emplois et les conditions de la prospérité. Cela n’a pourtant aucun fondement scientifique et a été totalement démenti par les faits. La règle est que la production sert uniquement le profit, la création de plus-value pour les monopoles, du parasitisme et la réaction à tous les niveaux.
C’est la raison pour laquelle la position de la classe ouvrière a globalement empiré. Les conditions de reproduction de la force de travail des ouvriers se sont détériorées tandis que le niveau d’exploitation s’est accru.
En même temps, de meilleures conditions pour l’unité des rangs de la classe ouvrière à un plus haut niveau ont été créées. Un certain nombre de différences entre les diverses sections de la classe ouvrière ont été réduites ou neutralisées, alors qu’elles étaient plus intenses auparavant. Ces différences se sont réduites à la suite des bouleversements dans les salaires, pensions et droits à l’emploi, notamment dans les anciennes entreprises publiques et principalement envers les nouveaux embauchés. De même que se réduisent une série de facteurs qui permettaient l’intégration d’une partie de la classe ouvrière, dotée de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. De plus, en raison du chômage et du manque de couverture sociale, de nouveaux problèmes surgissent parmi la classe ouvrière.
Dans tous les cas, l’exploitation capitaliste constitue la base objective de l’unité de la classe ouvrière contre le capital, contre son État et contre les mécanismes de répression renforcés au niveau européen et national.
Toutefois, un travail consciencieux et planifié est nécessaire pour le développement d’une lutte syndicale unifiée et pour un niveau plus élevé de rassemblement des forces. Ces luttes et ces revendications doivent être fondées sur l’intérêt unique et commun de la classe ouvrière, indépendamment des secteurs d’activité, des régions, des spécialisations ou des origines.
Il faut aiguiser le front idéologique contre les idées et les forces qui cultivent sciemment la fragmentation, le repli sectoriel et la soumission.
C’est le
chemin vers la conscience de classe et le lien avec la lutte pour le
pouvoir populaire, pour le socialisme.
Étapes pratiques dans cette voie :
- Consolider dans l’action le cadre de lutte cohérent et uniforme qui rencontre les besoins fondamentaux des familles de la classe ouvrière, les besoins spécifiques de chaque secteur et les conditions préalables pour leur réalisation, en tenant compte des problèmes particuliers des femmes et des jeunes. La revendication d’un travail permanent et stable avec un salaire décent et des droits doit devenir un axe central de la lutte.
Ce cadre est débattu collectivement, dans les rassemblements de toutes les luttes, sur chaque lieu de travail, dans les cellules d’entreprises et de quartier. Une ligne de lutte unifiée doit être constituée comme point de départ dans la perspective de luttes, affrontements et renversements. Selon l’expérience, nous privilégierons un problème ou l’autre, en fonction de son urgence et de sa pertinence.
Dans la mesure où ces objectifs sont adoptés par les syndicats et par les travailleurs, ils aboutiront à un conflit avec les monopoles, avec la stratégie de la restructuration capitaliste et avec le système capitaliste, indépendamment du degré auquel ils sont compris.
- Il est essentiel de renforcer l’esprit de solidarité. En effet, toute lutte, tout problème mais aussi toute victoire dans un secteur, sur un lieu de travail, doit être l’affaire de toutes les sections de la classe ouvrière, dans tous les secteurs. Et ce, non pas par le biais de déclarations officielles, mais par un large débat, mené sur chaque lieu de travail.
Cet élément contribue aussi à renforcer l’organisation, la politisation et l’unité de la classe ouvrière dans le combat contre les vues étroites, contre la logique selon laquelle chaque délégation syndicale ou secteur lutte uniquement pour lui-même.
- Cependant, la clé d’un changement radical dans l’état négatif des choses réside dans le renforcement de la ligne de lutte anti-monopole, dans l’organisation des forces et dans la lutte par secteur, au niveau intersectoriel et dans les zones industrielles.
Ce changement requiert un plan très précis et bien ficelé par secteur et une concentration des forces continue et patiente, organisées au niveau central, régional, des villes et préfectures.
Des forces existent et de nouvelles forces d’avant-garde issues des rangs de la classe ouvrière peuvent être rassemblées, à condition que cette orientation devienne un objectif inébranlable.
Cette voie mènera à des luttes et affrontements permanents avec des idées corporatistes et avec les intérêts de la bureaucratie syndicale ; elle entraînera des conflits idéologiques et politiques entre le mouvement ouvrier de classe et les forces du réformisme et de l’opportunisme.
Hier, cette
tâche était plus difficile, aujourd’hui elle est davantage pertinente,
car une certaine expérience a été accumulée par les forces de classe
mais aussi plus généralement parmi les travailleurs dans chaque secteur
de production et dans les services.
4.
L’alliance
sociale
La restructuration du mouvement syndical, sa portée et son efficacité sont inhérentes à l’affaiblissement des alliés des monopoles et du renforcement des alliés de la classe ouvrière.
La réduction de l’influence de la classe bourgeoise auprès des indépendants, des petits et moyens agriculteurs fait partie de la lutte des classe.
La classe ouvrière dans ce domaine possède sa propre politique, laquelle doit être réalisée pour remporter la victoire, grâce au travail du Parti et à son expérience. Ainsi, une activité planifiée et délibérée est requise de la part du Parti afin de promouvoir l’alliance, la lutte commune fondée sur les intérêts et objectifs communs. C’est un problème épineux: des difficultés objectives découlent de la relation que certaines couches sociales entretiennent avec la propriété privée des moyens de production. Il s’agit de faire comprendre la nécessité des alliances sociales pour vaincre les dépréciations et les concepts erronés:
- dans chaque secteur afin de mener une lutte commune contre les monopoles;
- sur base des problèmes sociaux communs;
- grâce à l’action conjointe du PAME (Front militant des travailleurs), du PASEBE (Rassemblement national des indépendants et des petits commerçants), et du PASY (Rassemblement militant des agriculteurs).
Le cadre conjoint
de lutte élaboré par la Conférence constitue le fondement d'un
renforcement général et d’une stabilisation de l’action politique.
5.
Formes de
lutte
Les formes de lutte représentent une partie importante de la lutte de classe. Elles jouent un rôle important dans l’organisation et la mobilisation de la classe ouvrière, de son éducation militante, de sa maturation politique et dans l’efficacité de sa lutte pour les intérêts partiels et généraux de la classe. Leur habile utilisation, en combinaison avec des positions adéquates, des revendications et des slogans, avec un contenu correct à chaque étape de la lutte, peut insuffler un grand élan à la reconstruction du mouvement ouvrier.
Un élément clé de la riche expérience du Parti et du mouvement est que les formes de lutte ne sont pas prédéfinies et établies et que l’utilisation d’une telle ou telle forme de lutte requiert une bonne préparation. L’évolution et le développement de la lutte de classe engendreront diverses formes de lutte. Nous devons nous garder de recourir seulement à certaines formes de lutte.
Un engagement
permanent pour éclairer et informer les travailleurs sur leurs lieux
de travail crée les conditions et alimente des formes dynamiques de
lutte. L’objectif fondamental de la lutte consiste à accroître l'expérience
politique de la classe ouvrière, son organisation, le renforcement
de son caractère de masse et sa préparation à revendiquer le pouvoir.
Si ces idées sont fermement enracinées dans nos rangs, alors l’élaboration
d’une campagne à plus grande échelle, visant à forger l’esprit
militant, sera chose aisée, ce qui créera le terreau pour des formes
plus aiguës de lutte.
- Le niveau de conscience, les préjugés et les peurs doivent être correctement évalués, toujours dans le but d’élever le niveau de lutte consciente. Un travail accompli dans cette voie, combiné au développement créatif des revendications, des slogans, des positions et de la participation des travailleurs dans tous ces processus est susceptible d’engendrer des formes de lutte efficaces et vivantes, aux aspects divers. Nous avons connu récemment une riche expérience lors de la grève du 17 décembre 2009.
- La stratégie et les tactiques de l’ennemi de classe doivent être attentivement étudiées, tant des patrons que des cadres. Leur intransigeance de classe, leur constance et leurs manœuvres doivent également être analysées. Des tactiques similaires peuvent être élaborées pour leur faire face. Dans la mesures où tout cela est réalisé, les conditions seront remplies pour déclencher une variété de formes de lutte.
Si nous suivons correctement les évolutions, nous enrichirons les formes de lutte et leur dynamisme. Nous ne considérons aucune forme de lutte comme absolue et nous nous préparons à toutes, y compris la plus haute.
La ligne de
rupture, de désobéissance, exige des formes de lutte pour la consolider.
Nous devons éduquer le mouvement ouvrier à passer d’une lutte
défensive à une lutte offensive, ou à combiner la meilleure
défense à l’attaque, ainsi que les objectifs de la lutte. Plus
précisément, le mouvement doit constamment river son attention sur
les machinations de la classe dirigeante et de l’impérialisme et
doit combattre leurs mécanismes perpétuellement modernisés et complétés.
6.
Orientations
vers les jeunes
Pour reconstruire le mouvement ouvrier et populaire dans la perspective de la lutte, il est nécessaire que davantage de jeunes s’investissent de manière dynamique dans la lutte et constituent la nouvelle génération de la classe ouvrière.
Nous avons ouvert de nouvelles voies et des résultats ont été enregistrés. Cependant, dans l’ensemble, cette orientation présente des failles, elle n’est pas uniforme et nous progressons par des mesures au coup par coup.
Il n’existe aucune correspondance entre notre planification et la stratégie du capital et de ses représentants politiques, tant au niveau des organisations du Parti qu’au niveau des syndicats de classe.
Le noyau des machinations de l’ennemi de la classe consiste à séparer la nouvelle génération de la classe ouvrière de la lutte de classe, de ses traditions et de sa perspective.
Elles sont préparées dès leurs premiers pas, dès la maternelle.
L’ennemi entend façonner une classe ouvrière soumise aux nouveaux besoins du capital moderne et des fluctuations de ses bénéfices. Il recherche de nouveaux marchés du travail, comme il le dit, pour s’assurer une main d'œuvre bon marché, sans aucune contrainte.
C’est la cupidité, la pourriture et la barbarie du capitalisme dans toute sa splendeur.
Un tournant dans le travail envers la jeunesse signifie que le mouvement syndical de classe doit ériger un front de lutte et doit littéralement déclarer la guerre à ces projets.
La classe ouvrière doit défendre les droits de ses enfants dès l’instant où ils voient le jour et doit prendre des mesures concernant leur éducation militante, afin qu’ils rejoignent la lutte de classe avec l’ambition de lutter davantage pour accomplir le travail entamé par leurs parents.
Grâce à un travail d’avant-garde, les communistes et les forces de classe peuvent entraîner leurs enfants dans la lutte commune. L’avenir des enfants de la classe ouvrière ne peut être garanti par des efforts individuels ou en en confiant la garde aux exploiteurs.
La devise « droit dans la vie et au travail » est une proposition réaliste dans une société qui garantisse des droits collectifs, des libertés et la possibilité de les réaliser de manière progressive. Nous devons nous engager plus audacieusement dans cette lutte afin qu’elle prenne un caractère de masse.
Nous pouvons promouvoir cette lutte selon plusieurs angles: les conditions d’intégration des enfants dans la vie scolaire, la lutte contre la drogue, la vie et l’avenir des jeunes couples et même les questions du socialisme et de la dénonciation de l'anticommunisme.
La tâche la plus urgente est de lier les syndicats de classe avec les écoles techniques et les nombreuses écoles professionnelles, dans tous les secteurs et toutes les régions. La généralisation de l’apprentissage et son utilisation d’une bonne partie de la jeunesse est une question fondamentale pour les forces du parti. Il en va de même pour les écoles secondaires techniques, les écoles supérieures techniques et les nombreuses universités. L'organisation et la spécialisation des forces constituent la question principale. Au cours de l’année à venir, nous prendrons des mesures significatives, nous poserons les fondements d'un travail permanent et constant en ce sens. Nous enrichirons notre connaissance et étayerons nos positions sur le secteur de l'éducation, les conditions de travail et les conditions de vies.
La journée du 1er mai 2010 sera consacrée à la jeunesse, et nous commençons maintenant à travailler pour établir des liens entre les syndicats et les jeunes qui travaillent ou étudient.
L’objectif
futur est de doter le mouvement de masse de classe de sa propre politique
concernant la jeunesse et l'éducation, les conditions de l’enseignement
depuis l'école maternelle jusqu'à l’université.
7.
Le travail
parmi les femmes
Un critère du niveau de conscience de classe et de responsabilité de classe réside dans la lutte concernant les conditions de vie et les problèmes des femmes qui travaillent, des femmes de la classe ouvrière et de leur participation à la lutte de classe et au mouvement syndical de classe.
C’est l'un des fronts principaux contre les politiques des monopoles et de l'impérialisme, qui considèrent la femme comme une main d’œuvre bon marché, et un moyen d’obtenir des forces de travail à meilleur marché, en répandant le fatalisme, le défaitisme et la peur dans les rangs de la classe ouvrière.
Ce travail n'a pas encore été consolidé dans nos forces du mouvement syndical de classe.
Il est significatif que nous n'ayons pas encore pu lancer un mouvement militant pour l'abolition de l'augmentation de 5 ans de l'âge de la retraite chez les femmes dans le secteur public, comme nous l’avions fait les années précédentes contre l’augmentation de l'âge de la retraite et la suppression de certains acquis des femmes.
L'explication de cette faiblesse réside dans le fait que cette orientation n'a pas encore été établie comme un des problèmes généraux qui marquent et déterminent le progrès et l'avancée de la lutte et de la conscience de classe.
Une orientation cohérente et complète sur la question des femmes et des jeunes sera décisive pour la reconstruction du mouvement ouvrier et populaire. Parmi les éléments de cette orientation, figurent une meilleure élaboration des positions sur l'éducation, les problèmes des jeunes couples, l'age de la retraite à 55 ans, la protection de la maternité, les conditions de travail, etc. Il faut immédiatement couper court à cette conception erronée que la promotion de notre travail spécifique envers les femmes et les jeunes serait la responsabilité de certains comités et non des cadres et membres des syndicats.
Afin de changer
cette situation, une infrastructure appropriée doit être mise en place
dans le mouvement de classe, en étroite collaboration avec le mouvement
organisé des femmes.
8.
Les immigrés
Le KKE considère les immigrés comme une partie intégrante de la classe ouvrière et lutte pour renforcer l'unité entre les travailleurs grecs et étrangers.
La question des migrants économiques et des réfugiés concerne toute la classe ouvrière et son mouvement. Les immigrés peuvent et doivent devenir une source de nouvelles forces pour la reconstruction du mouvement populaire et non un frein à la réalisation de cet objectif. Il s’agit de mobiliser les immigrés dans la ligne de renversement à terme des monopoles et de l'État, en tant que mesure positive pour reconstruire le mouvement.
L’intégration à part entière des immigrés dans les syndicats permettra de surmonter les problèmes de xénophobie et de racisme, inhérents au système capitaliste, cultivés par la classe dirigeante et ses mécanismes, afin d'empoisonner l'esprit des travailleurs et de les diviser, particulièrement en temps de crise économique capitaliste.
Jusqu'à présent, notre travail avec les immigrés, malgré les retards, témoigne d’une expérience et de mesures très positives.
Un grand nombre d'immigrés font confiance au Parti et au PAME. Cette confiance n'est pas apparue du jour au lendemain. Elle est le résultat de nombreuses années d'efforts et de la position inébranlable que le Parti et le mouvement de classe ont défendue dès les premières années du flux migratoire vers notre pays, avec la mise en pratique des principes de l'internationalisme prolétarien. Cette position a été appréciée par une grande proportion des immigrés.
Néanmoins, le taux de syndicalisation des immigrés demeure anormalement faible, malgré les efforts déployés. Une première estimation établit que ce nombre ne dépasse pas les 5 %.
Les secteurs où nous avons renforcé notre action parmi les immigrés sont les secteurs du textile, de l’habillement, du cuir et celui de la construction. Ces efforts ont été positifs. Un nombre important d'entre eux comptent sur la force des syndicats et des fédérations. Ils nous font confiance et nous considèrent comme une locomotive pour affronter leurs problèmes aigus. Les immigrés ont été les premiers à se battre pour récupérer leur salaire, contre l’exploitation des patrons et pour d’autres revendications. Toutefois, particulièrement dans les syndicats de la construction, le niveau de promotion des immigrés à des postes importants est lamentablement bas par rapport à leur pourcentage dans ce secteur.
Sur base de l'expérience acquise par notre action jusqu'à présent, nous devons nous concentrer, à l’avenir, sur les questions suivantes:
Notre travail parmi les immigrés doit être élaboré de façon à convaincre et à unir les travailleurs grecs et immigrés. Cela nécessite un travail constant et patient pour expliquer aux travailleurs grecs les raisons qui ont amené les immigrés dans notre pays, les intérêts communs aux travailleurs grecs et étrangers. Ainsi nous combattrons le racisme et le nationalisme, cultivés et exacerbés systématiquement lors des crises économiques capitalistes. L'expérience a démontré que, là où nous persistons et bravons les difficultés, les divisions artificielles peuvent être surmontées.
Il s’agit d’abord de comprendre que la question de l’immigration concerne la classe ouvrière dans son ensemble, particulièrement les membres et les proches du Parti, ainsi que tous ceux qui se rejoignent nos rangs dans le mouvement syndical.
Les organisations du Parti et les groupes du Parti dans les syndicats et les fédérations doivent contrer avec vigueur les positions racistes et les stéréotypes sur les immigrés dans nos rangs et parmi nos sympathisants.
Il est urgent et impératif d'œuvrer systématiquement à la promotion des immigrés dans les organes syndicaux. Nous devons efficacement combattre le retard dans le recrutement des immigrés, proportionnellement à leur nombre.
Nous devons prendre en compte les changements qui ont à nouveau affecté une partie des immigrés concernant l'octroi de la nationalité et du droit de vote aux élections locales. Cela sera utilisé par le gouvernement et les patrons dans le but d'accroître leur niveau de manipulation, de chantage, de division des immigrés entre « privilégiés » ou non. Cela aura une incidence sur tous les immigrés aux attentes croissantes. Cela accentuera les illusions d’une grande partie des immigrés concernant le rôle du PASOK.
Plus particulièrement, l'acquisition de la nationalité par naturalisation sera utilisée afin d’attirer les immigrés vers des syndicats compromis pro-gouvernementaux, pour asservir ou terroriser les immigrés qui devront prouver qu’il ne constituent pas une menace pour les intérêts du patronat et de l'État bourgeois.
Nous devons renforcer notre vigilance et avancer audacieusement nos positions qui reflètent les intérêts de tous les immigrés, sans discrimination entre les anciens et les nouveaux, les « légaux » et les « illégaux ». Nous défendons la légalisation de tous les immigrés qui vivent et travaillent dans notre pays, avec égalité des droits, considérant que ce n’est pas un privilège d’octroyer des droits politiques aux personnes qui produisent la richesse dans un pays.
Il est nécessaire de surveiller de près et d’intervenir dès le début en cas d’action développée par les ambassades des pays d’origine, vivant à éloigner les immigrés des syndicats, des mouvements ouvriers basé sur la classe et du KKE. Après le passage du projet de loi visant à limiter les droits à la nationalité et les droits politiques, il nous faut particulièrement rester vigilants envers la ségrégation ethnique croissante et la question des minorités.
Cela requiert une intensification du front idéologico-politique contre les opinions de la coalition SYNASPISMOS-SYRIZA et de l’« espace antiraciste » dans les organisations qu’elle contrôle. Leur but est d’intégrer les immigrés dans la légalité bourgeoise, de minimiser les différences de classe par la culture du cosmopolitisme, de la tolérance et de la diversité, une approche sans vision de classes, en total alignement avec la politique « antiraciste » de l’UE.
L’action commune par secteur avec les immigrés ne devrait pas être limitée aux droits du travail en dépit du fait que cela constitue un problème fondamental. Elle doit être élargie aux questions plus larges relatives à la famille, l’éducation, la santé, le bien-être, le racisme et la situation dans leur pays d’origine. Nous devons prendre en compte leur niveau de conscience, lié au niveau de développement capitaliste de leur pays d’origine, et son influence générale dans le développement de la conscience de classe.
Un travail spécifique est nécessaire, depuis l’âge scolaire, avec les enfants d’immigrés qui feront partie de la nouvelle génération de la classe ouvrière. Ce travail abordera la discrimination dans l’enseignement et le contenu enseigné, ainsi que le chômage, les relations de travail, etc.
Nous devons
envisager une meilleure organisation des travailleurs agricoles et les
moyens qui nous permettront de devenir plus efficace dans notre travail.
Des milliers d’ouvriers agricoles subissent des formes brutales d’exploitation
et ils sont, dans leur majorité, non organisés. Nous devons envisager
des formes d’organisation des travailleurs migrants saisonniers.
D.
Problèmes
dans la construction du Parti
Une combinaison
de mesures est nécessaire:
- Les forces doivent être assignées à grande échelle pour des tâches permanentes dans certains domaines afin de construire des organisations de base du Parti et de la Jeunesse communiste, par secteur en général, ou par secteur selon les lieux de travail. L'intégration et l'activation des membres actifs.
- Cette conception du fonctionnement des cellules du Parti doit être totalement réalisée, ce qui implique un travail idéologique et politique continu afin de vulgariser les idées et la politique du Parti à travers les cellules, sur base du projet de construction du Parti. Cela nécessite de poursuivre l'étude de l'expérience et l'élaboration de cette conception ainsi qu'un contrôle plus efficace.
- Les organes dirigeants doivent fournir davantage de conseils pratiques dans la construction du Parti. Leur action peut se mener dans le processus de construction de ce projet dans l’un ou l’autre secteur, par la participation directe des cadres dans le travail pratique, l'étude systématique, le contrôle et la généralisation de l’expérience, l’enrichissement de méthodes de travail idéologique et politique, l’amélioration des méthodes d'organisation, l'encadrement des cadres dirigeants, etc. Le projet de construction du Parti est lié à la situation que nous sommes en train de créer, à l’éducation idéologique et politique, au travail que nous développons, aux formes d'organisation des masses que nous constituons, à la façon d'améliorer la vie des syndicats locaux. Aujourd'hui, un candidat qui désire être membre du KKE doit franchir davantage d'obstacles. Il est donc encore plus important d'améliorer la qualité de notre travail, la phase de préparation. Il ne suffit pas de participer à une grève, etc., pour devenir membre du Parti.
- Les comités sectoriels sont une force de choc et il est nécessaire, pour qu’ils jouent leur rôle, qu’ils se spécialisent par secteur. Cela se traduira par une concentration des forces, une meilleure organisation et une plus grande profondeur idéologique, politique et organisationnelle, par une ligne générale et une tactique de rassemblement et d’utilisation des forces.
E.
Le mouvement
syndical européen et international des travailleurs
Il est aujourd'hui nécessaire d'élaborer une stratégie unifiée pour les forces de classe et leur coordination internationale dans les rangs de la Fédération syndicale mondiale (FSM). De même que sont nécessaires le développement et l’approfondissement de l’internationalisme prolétarien, particulièrement dans les conditions de la crise capitaliste internationale où les forces du capital sont encore plus agressives. Dans chaque pays, des initiatives militantes concrètes doivent être entreprises pour développer un mouvement de classe dans le pays ; c'est la condition préalable au renforcement du mouvement de classe au niveau mondial. Dans ce cadre, la présence du PAME dans l’arène syndicale mondiale depuis une décennie est positive et doit être poursuivie. Le PAME a fourni jusqu’à présent une aide tous azimuts à la FSM, accordant ainsi une orientation permanente et cohérente dans les Balkans, les anciens pays socialistes et dans toute l’Europe.
Le 16e Congrès
de la FSM se tiendra en 2011 à Athènes. Le Parti et le PAME vont assumer
de sérieuses responsabilités. Ces responsabilités doivent se traduire
par des initiatives plus complètes dans l'organisation et le soutien
à l’action de la FSM, mais aussi par un renforcement des liens de
classe avec les syndicats affiliés à la FSM. Il faudra travailler
à un plan plus précis à propos de la situation de la jeunesse, des
immigrés et des nouveaux problèmes générés par la stratégie de
l'impérialisme dans la crise et la restructuration de l’économie
capitaliste.
7 mars 2010
Conférence
nationale du Parti communiste de Grèce (KKE)
Many thanks to the comrades from Workers' Party of Belgium for the translation
e-mail:cpg@int.kke.gr