Communiqué du BP du CC sur les récents développements internationaux en relation avec la crise au Caucase
Le Bureau politique du CC du PCG s’est réuni sur la crise qui a éclaté dans la région du Caucase, le conflit armé Géorgie-Russie ayant un impact important sur notre région et dans le monde entier, des événements que notre Parti a suivi dès le tout début intervenant par des communiqués. Aujourd’hui, il publie ci-dessous ses estimations et constatations.
1. La guerre meurtrière en Ossétie du Sud a été déclenchée, à la commande des Etats-Unis et de l’OTAN, par le gouvernement de la Géorgie qu’ils contrôlent, utilisant les différends connus Géorgie-Russie. Elle a constitué un autre épisode du feuilleton de terreur que provoque l’exacerbation des contradictions entre les forces impérialistes, dans une vaste région allant de l’Afrique du Nord jusqu’à l’Arctique et des Balkans jusqu’au Caucase et la Caspienne.
Ces antagonismes entre les Etats-Unis, l’UE et la Russie, ainsi qu’entre d’autres forces régionales de la “pyramide” impérialiste ont lieu pour accroître les superprofits des monopoles à partir du contrôle des réserves des ressources narturelles, des réseaux énergétiques, des parts des marchés et sphères d’influence.
Ainsi une opposition dangereuse s’accentue dans la région, qui est désignée à présent comme “Le grand Moyen Orient”. Ces développements, qui sont en relation avec l’occupation de l’Irak - Afghanistan, mais aussi avec les préparatifs de guerre à l’encontre de l’Iran, peuvent créer des phénomènes de “domino” qui auront une influence dans notre région et même dans notre pays.
L’UE et la plupart de ses Etats-membres, qui sont aussi membres de l’OTAN, d’un côté marchent ensemble avec les Etats-Unis, et de l’autre s’opposent aux Etats-Unis pour le partage du “butin” et essaient eux-mêmes d’avoir la main haute dans une série de régions, comme l’a montré l’implication plus active de la France et de l’Allemagne dans la crise du Caucase. En même temps, à l’intérieur de l’UE les oppositions se renforcent autour de la question de leur position vis-à-vis de la Russie.
2. Il s’avère que les autres forces politiques de notre pays, qui célébrèrent le renversement du socialisme en Europe et la dissolution de l’Union soviétique, se sont trompées. Les événements n’ont pas simplement apporté des douleurs, du sang et des malheurs pour des dizaines de milliers de travailleurs qui vivaient dans les territoires de l’URSS, mais aussi en général un recul dans la vie et les droits de millions de travailleurs dans le monde entier. La voie de résurgence du capitalisme, de l’intégration dans l’économie capitaliste mondiale, a été pavée des cadavres des conflits interethniques provoqués par les forces impérialistes dans leur antagonisme pour le contrôle des richesses de la région et pour plus opprimer les travailleurs.
Le développement déséquilibré du capitalisme mène ces dernières années à l’apparition et au renforcement de nouvelles puissances économiques mondiales, ayant des rythmes de croissance élevés, telles que la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil qui revendiquent une part du marché mondial et conduisent à de sérieux bouleversements sur “l’échiquier” impérialiste mondial. L’essor économique s’associe inévitablement aussi à une “revalorisation” de la puissance politique et militaire de ces pays. Il conduit à un accroissement des antagonismes des puissances qui aujourd’hui conduisent le monde, tels que les Etats-Unis et l’UE, ainsi qu’à la mise en place d’axes et anti-axes.
3. Pour garantir en général leur place dominante, et ce en particulier vis-à-vis de la Russie, les Etats-Unis se préparent à déployer en Europe le dit “bouclier anti-missiles” en Tchéquie et en Pologne, avec pour objectif de renverser la force nucléaire. Cette action inévitablement entraînera une réponse qui étendra la course aux armements, aggravera les répercussions négatives dans tous les domaines pour les peuples. En même temps, les Etats-Unis visent à la militarisation de l’espace et à un nouvel élargissement de l’OTAN vers les Balkans et l’ex-URSS, la mise en place d’un nouveau réseau de bases militaires dans le but “d’encercler” et d’affaiblir la Russie.
Les travailleurs de notre pays ne doivent pas se faire des illusions sur le rôle aujourd’hui de la Russie, qui a de toute évidence un contenu social et de classe différent de celui que l’URSS avait dans le passé. La Russie capitaliste d’aujourd’hui, comme du reste l’UE aussi, ne peut constituer “le contrepoids” aux Etats-Unis, ni être un facteur d’équilibre et de sécurité international, puisque étant fabriqués des mêmes “matériaux” de l’impitoyable exploitation de classe et de l’injustice, de la domination du capital et de l’oppression des travailleurs. La classe dirigeante en Russie s’affronte aux impérialistes des Etats-Unis et de l’UE, protégeant les intérêts de ses propres monopoles. Au même moment, elle est prête à “s’arranger” avec les Etats-Unis et l’UE quand il est question d’exploiter davantage les travailleurs, supprimer les conquêtes des travailleurs et compresser leurs droits politiques et sociaux.
4. La Grèce est impliquée de plus en plus dans ce noeud d’oppositions qui s’accentuent constamment. La classe bourgeoise grecque, dont le gouvernement de la Nouvelle Démocratie exprime les intérêts, d’une part met à profit toutes les possibilités de transit du pétrole et gaz naturel russes via son territoire, et d’autre part en tant que membre actif de l’OTAN, de l’UE et alliée des Etats-Unis, participe activement aux missions militaires impérialistes en Afghanistan, dans les Balkans, dans le golfe Persique et ailleurs. La ND et le principal parti de l’opposition, le PASOK, essaient de piéger le peuple dans une conception de “sécurité” qui découle soi-disant de la participation de la Grèce dans les plans de l’OTAN et de l’UE. Il en va de même pour les autres forces politiques, telles que la Coalition et le LAOS, qui propagandisent le renforcement du centre impérialiste eurocommunautaire, cad de l’UE.
Les travailleurs ne doivent avoir aucune confiance en la “sécurité” que procurent soi-disant l’OTAN et l’UE. Elle est trompeuse. L’expérience acquise jusqu’à aujourd’hui montre que ces organismes, non seulement ne procurent pas de la “sécurité”, mais qu’ils sont des facteurs de déstabilisation, des malheurs constants pour les peuples! La participation de notre pays dans les plans aventuristes de l’impérialisme euro-atlantique, qui ne finissent jamais, peut conduire à des aventures dangereuses pour les travailleurs, la jeunesse et les autres couches sociales de notre pays.
Les proclamations pleines de généralités sur “la paix sur terre”, sur une soi-disant “démonstration de modération” et de “concertations” des forces bourgeoises ne sont que de la poudre aux yeux des peuples afin que les divers centres impérialistes imposent leurs intérêts.
5. Il faut mettre définivement fin à des positions passives et attentistes. Les peuples doivent tracer leur propre voie en construisant partout dans chaque pays le pôle opposé.
Le PCG appelle la classe ouvrière, les petits et moyens agriculteurs, les indépendants, la jeunesse grecque, les forces pacifiques anti-impérialistes
-à soutenir la politique qui dit fermement et clairement NON aux choix impérialistes et engagements, aux plans belliqueux des organismes impérialistes de l’OTAN et de l’UE, aux bases militaires de la mort des Etats-Unis et de l’OTAN, une politique qui ouvre la voie à la paix et à la prospérité, à la fraternisation des peuples, au socialisme.
-à soutenir la politique et les luttes du KKE
- contre l’OTAN et le nouvel élargissement
- contre le “bouclier antimissile”
- Il ne faut aucune implication de la Grèce dans les guerres impérialistes et opérations dirigées contre quel que soit le peuple
- Aucune participation aux soi-disants “missions de paix” (et sous tout autre nom qu’elles aient) au Caucase ou n’importe où ailleurs dans le monde
- Ne pas respecter les “obligations conventionnelles” qui, directement ou indirectement, impliquent le pays dans la guerre Que la base de Souda ferme maintenant
- Pour le retour de toutes les unités grecques se trouvant hors des frontières
- Qu’il ne reste aucun militaire en Afghanistan, Irak, dans les pays des Balkans ou ailleurs
La situation ira s’exacerbant tant qu’il y aura des antagonismes et intérêts impérialistes L’espoir des peuples pour un monde de sécurité et de paix est un lien inséparable de la lutte populaire pour le renversement des plans impérialistes, le désengagement du joug impérialiste, des unions impérialistes de l’UE et de l’OTAN et la construction d’une nouvelle société, délivrée de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le Bureau politique du CC du PCG
Athènes le 25.8.2008
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