Intervention a la 1ère Rencontre du Comite Européen Permanent pour le Soutien de la Démocratie et du Progrès Social au Venezuela
Intervention de Stratis Korakas, Représentant du Parti Communiste de Grèce (PCG) a la 1ère Rencontre du Comite Européen Permanent pour le Soutien de la Démocratie et du Progrès Social au VenezuelaParis, le 29 mars
Chers amis, chers camarades,
Nous vous remercions pour l’invitation. Nous espérons que cette nouvelle rencontre contribuera à développer encore plus le mouvement de solidarité en Europe et contribuera aussi au processus socio-politique au Vénézuela et plus généralement en Amérique latine.
Au nom du PCG, je voudrais vous informer en bref sur le fait que nous travaillons en Grèce, avec assez de succès dirais-je, bien sûr compte tenu de la grande sympathie dont jouit le processus bolivarien, aux niveaux suivants:
- Information
- Rassemblement des forces dans le mouvement de solidarité
- Dévoilement des objectifs et des procédés des Etats-Unis contre le processus bolivarien et le peuple du Vénézuela, afin qu’ils soient rejetés par l’opinion publique de notre pays
- Action au Parlement européen avec nos 3 euro-députés
- Action au Parlement grec et auprès des autres forces politiques de notre pays
- Action au sein du mouvement syndical ouvrier, du mouvement de la paix, du mouvement de la solidarité anti-impérialiste, du mouvement des femmes et des pouvoirs locaux
- Développement d’initiatives et participation à des initiatives communes avec d’autres partis communistes et ouvriers en Europe et dans le monde entier
Une contribution importante à l’information et la solidarité avec le Vénézuela a été apportée, à notre avis, par la semaine de solidarité que nous avons organisée en décembre 2007, un mois environ après notre première rencontre à Londres. Nous avons eu la joie d’accueillir alors le camarade Carolus Wimmer, membre du Parlement latino-américain et membre du Bureau politique du Parti communiste du Vénézuela. Pendant son séjour, Carolus a été reçu et a eu des entretiens très amicaux et constructifs avec la vice-présidente du Parlement, Mme Elsa Papadimitriou, avec le porte-parole parlementaire du PASOK, M. Haris Kastanidis, avec le président de la Commission d’Amitié du Parlement grec avec le Venezuela constituée à l’initiative des députés du PCG, M. Daskalakis, et naturellement avec le groupe parlementaire du PCG. Le camarade Wimmer a accordé une conférence de presse très intéressante aux médias grecs et étrangers en présence de la Secr. Gén. du CC du PCG, Aleka Papariga. Nous considérons que ce fut une visite très importante, d’autant plus parce qu’elle a eu lieu juste quelques jours après le référendum et ont permis une information de première main sur les estimations et les jugements objectifs concernant le résultat du référendum et l’avancée du processus bolivarien.
De plus, M. Wimmer a eu l’occasion de s’adresser à des milliers de jeunes et autres à des conférences données à l’Université de Thessalonique, à l’Université d’Athènes, à la salle des congrès du PCG et ailleurs.
L’intégralité de cette visite a été couverte par le quotidien du PCG Rizospastis, la chaîne de radio et la TV du PCG “902”. Elle a également été couverte assez bien par un certain nombre de médias bourgeois.
Un des résultats de cette visite fut l’engagement pris par Mme Papadimitriou (vice-présidente du Parlement) de travailler afin que le Conseil de l’Europe contracte des relations avec le Vénézuela, comme c’est déjà le cas en ce qui concerne le Mexique, dont le président apporte une information régulière sur les développements dans son pays et ses relations avec l’Europe. Nous espérons aussi qu’une commission d’amitié avec la Grèce sera constituée rapidement au Parlement du Vénézuela, un fait qui permettra à notre avis de promouvoir les bonnes relations entre les deux peuples.
En ce moment, nous sommes en processus de développement des actions d’information et de solidarité en Grèce, en particulier dans les universités et les syndicats.
Une autre initiative qui, je crois, vaut la peine d’être mentionnée est la rencontre de partis de pays membres de l’UE que notre Parti a accueillie à Athènes à la mi-mars et où tous ont exprimé leur solidarité tant au Vénézuela et à Cuba que plus généralement aux développements positifs en Amérique latine.
Nous estimons qu’une nouvelle très bonne opportunité pour des initiatives de solidarité sera la proclamaration de Caracas comme capitale mondiale de la paix et de la lutte anti-impérialiste. D’ailleurs, elle accueillera début avril le très grand congrès du Conseil mondial de la Paix (CMP) avec la participation de près de 400 congressistes de 77 pays et 110 organisations.
La participation grecque au congrès sera importante. Chacun sait d’ailleurs que le SG du CMP et le secrétariat exécutif sont des cadres du PCG et que le siège du CMP est à Athènes.
Nous considérons que ce congrès sera très important, en particulier maintenant après l’incursion assassine abjecte de l’armée de la Colombie en Equateur, ainsi qu’après les efforts inacceptables de Uribe de torpiller l’action très positive du président Chavez en faveur de l’échange humanitaire en Colombie, de la reconnaissance des FARC et des ELN (Armée de Libération Nationale) comme parties prenantes au conflit, et tant d’autres actions positives promues par le gouvernement du Vénézuela. A cette occasion, nous considérons qu’il faut développer une campagne européenne afin que les FARC et l’ELN cessent d’être considérés comme des organisations terroristes par l’UE. Ceci répond d’ailleurs aussi aux efforts de règlement du conflit armé en Colombie.
Un autre moment important à notre avis, c’est le 6e anniversaire de coup d’Etat contre le président Chavez, un événement qui constituera pour nous une nouvelle occasion d’informer le peuple grec sur les tentatives criminelles des Etats-Unis et d’autres puissances impérialistes européennes, à l’époque mais aussi aujourd’hui, de miner et renverser le processus bolivarien.
Nous aurons de notre côté l’occasion de manifester notre solidarité avec le Vénézuela, Cuba, la Bolivie, l’Equateur et plus généralement les forces progressistes, anti-capitalistes et communistes d’Amérique latine, lors de la 10e rencontre internationale des partis communistes et ouvriers du monde entier qui aura lieu cette année à Sao Paolo du Brésil et qui sera accueillie par le Parti communiste du Brésil (PCdoB). Il s’agit d’une initiative très importante à laquelle prendront part des représentants de 70 partis du monde entier qui sont parmi les forces les plus constantes dans le mouvement de solidarité.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur deux autres événements très importants que nous aurons devant nous dans un proche avenir et où nous devons intervenir concernant la solidarité avec le processus bolivarien en Europe.
Le premier sera le Sommet UE-USA, le dit Sommet transatlantique, en mai aux Etats-Unis, où seront débattues des questions inadmissibles tant concernant le Vénézuela que Cuba, mais aussi d’autres pays progressistes d’Amérique latine.
Le deuxième, et peut-être encore plus important, sera la rencontre Europe-Amérique latine en mai au Pérou.
Nous devons rapidement élaborer à la fois une position commune et un programme d’action au sein de l’UE, en coordination néanmoins avec les programmes des mouvements de masse d’Amérique latine, qui préparent toute une série de manifestations. C’est ainsi que nous allons intervenir positivement au profit des peuples, de la lutte anti-impérialiste et de la paix dans la région.
Dans tous les cas, nous estimons agir en faveur du processus bolivarien et des luttes des peuples d’Amérique latine uniquement si nous démasquons dans les moindres détails les conditions inacceptables posées par l’UE dans ses relations avec les pays d’Amérique latine. Il ne fait nul doute que ces conditions visent à la pénétration et à l’exploitation par les grandes multinationales européennes des ressources naturelles et des peuples de la région. Elles visent également aux privatisations, à l’ingérence dans le système politique et au renversement des dispositions et mesures radicales anti-capitalistes, ainsi qu’à l’intensification de la fuite vers l’UE des citoyens les plus capables de ces pays (“chasse aux cerveaux”). Nous serions très heureux si, en particulier sur cette question de la “stratégie de l’UE pour l’Amérique latine”, nous avions vos propositions et pensées.
Je veux une nouvelle fois vous assurer en ce qui concerne le PCG, que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir dans les mouvements de masse, au Parlement national et au Parlement européen, tout comme partout ailleurs, pour renforcer encore plus notre solidarité.
Enfin, je ne veux pas vous cacher qu’en raison des conséquences tragiques pour les travailleurs et les couches populaires les plus pauvres que provoque la flambée des prix internationaux du pétrole, la question de l’examen de formes pratiques, si elles existent, pour des fournitures de pétrole de la part du Vénézuela acquiert une importance de plus en plus grande. Des pas dans cette direction montrent qui est le vrai ami et défenseur de nos peuples, mais soulignent aussi la nécessité d’intensifier la lutte contre l’impérialisme, d’autant plus que tout cela s’affiche sur la grande crise économique imminente qui se profile déjà aux Etats-Unis et qui aura des répercussions très graves, en particulier dans l’UE.
En vous remerciant encore une fois pour votre invitation et votre attention, nous exprimons notre conviction que de telles rencontres auront des résultats constructifs.
e-mail:cpg@int.kke.gr