Déclaration du célèbre compositeur grec, Mikis Theodorakis, à propos du mémorandum anticommuniste
« Les héros comparés aux criminels »
« Le Conseil de l'Europe a décidé de changer l'histoire. Il veut la déformer en confondant les agresseurs avec les victimes, les héros avec les criminels, les libérateurs avec les conquérants, les communistes avec les nazis.
Il considère que les plus grands ennemis du nazisme, c'est à dire les communistes, sont des criminels, qui égalent même les nazis ! Et il s'inquiète et proteste aujourd'hui car, tandis que les hitlériens ont été condamnés par la communauté internationale, rien de tel n'est encore arrivé aux communistes. C'est pourquoi il propose que cette condamnation ait lieu lors de la session plénière de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe des 24-27 janvier prochain.
Il s'inquiète de ce que « la conscience publique envers les crimes commis par les régimes communistes est très mince ». Et encore parce que « les partis communistes sont légaux et actifs dans certains pays et même que, dans certains cas, ils ne se sont pas distanciés de ces crimes ».
En d'autres termes, le Conseil de l'Europe annonce d'avance la persécution future des communistes européens qui n'ont pas encore fait de déclaration de repentance comme celle que demandaient les bourreaux de la Gestapo et les tortionnaires de Makronisos [1].
Peut-être demain décideront-ils de mettre hors la loi les partis communistes et d'entrouvrir ainsi la porte aux fantômes à des Hitler et Himler qui, comme on le sait, ont débuté leurs carrières en interdisant les partis communistes et en emprisonnant les communistes dans des camps de la mort.
Ces nazis ont été finalement noyés dans le sang de leurs propres victimes, les 20 millions de morts de l'Union soviétique communiste et les centaines de milliers de communistes qui ont donné leur vie, en prenant la tête des mouvements de résistance nationale, en Grèce, comme à travers toute Europe.
Pourtant, dans leurs souhaits de restaurer les méthodes condamnées par la conscience de l'histoire et des peuples, ces Messieurs du Conseil de l'Europe, viennent en second lieu, car ils ont déjà été dépassé par leur grand frère, les Etats-Unis, qui massacrent des peuples entiers avec leurs méthodes hitlériennes, comme en Irak, qu'ils ont réduit à une ruine jonchée de prisons américaines, où sont torturées tous les jours de manière abominable des milliers victimes innocentes.
Face à ce grand crime contre l'humanité, tout comme celui du camp hitlérien de torture moderne de Guantanamo, le Conseil de l'Europe n'a rien à dire.
Comment donc pourrait-on croire que celui-ci se préoccupe des droits de l'homme, lorsque chez lui, en Europe, il autorise les avions de la CIA à transporter des personnes privées de droits, pour les torturer dans des prisons spéciales?
De tels citoyens ne peuvent être des accusateurs. Dans la Cour de Justice de l'histoire, qui condamnera un jour les crimes innombrables de leur grand frère, du Viêt-nam au Chili et d'Amérique du sud en Irak, ils seront jugés pour avoir toléré ou s'être rendus complices de ces crimes.
Malheureusement, aujourd'hui je suis obligé de parler davantage au nom des morts qu'au nom des vivants. Au nom, donc, de mes camarades communistes morts, de ceux qui sont passés par la Gestapo, les camps de la mort et les lieux d'exécution pour que soit abattu le nazisme et pour célébrer la liberté, je n'ai qu'un seul mot à adresser à ces « Messieurs » : HONTE ! »
Mikis Theodorakis. Athènes, 22 décembre 2005
« Le Conseil de l'Europe a décidé de changer l'histoire. Il veut la déformer en confondant les agresseurs avec les victimes, les héros avec les criminels, les libérateurs avec les conquérants, les communistes avec les nazis.
Il considère que les plus grands ennemis du nazisme, c'est à dire les communistes, sont des criminels, qui égalent même les nazis ! Et il s'inquiète et proteste aujourd'hui car, tandis que les hitlériens ont été condamnés par la communauté internationale, rien de tel n'est encore arrivé aux communistes. C'est pourquoi il propose que cette condamnation ait lieu lors de la session plénière de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe des 24-27 janvier prochain.
Il s'inquiète de ce que « la conscience publique envers les crimes commis par les régimes communistes est très mince ». Et encore parce que « les partis communistes sont légaux et actifs dans certains pays et même que, dans certains cas, ils ne se sont pas distanciés de ces crimes ».
En d'autres termes, le Conseil de l'Europe annonce d'avance la persécution future des communistes européens qui n'ont pas encore fait de déclaration de repentance comme celle que demandaient les bourreaux de la Gestapo et les tortionnaires de Makronisos [1].
Peut-être demain décideront-ils de mettre hors la loi les partis communistes et d'entrouvrir ainsi la porte aux fantômes à des Hitler et Himler qui, comme on le sait, ont débuté leurs carrières en interdisant les partis communistes et en emprisonnant les communistes dans des camps de la mort.
Ces nazis ont été finalement noyés dans le sang de leurs propres victimes, les 20 millions de morts de l'Union soviétique communiste et les centaines de milliers de communistes qui ont donné leur vie, en prenant la tête des mouvements de résistance nationale, en Grèce, comme à travers toute Europe.
Pourtant, dans leurs souhaits de restaurer les méthodes condamnées par la conscience de l'histoire et des peuples, ces Messieurs du Conseil de l'Europe, viennent en second lieu, car ils ont déjà été dépassé par leur grand frère, les Etats-Unis, qui massacrent des peuples entiers avec leurs méthodes hitlériennes, comme en Irak, qu'ils ont réduit à une ruine jonchée de prisons américaines, où sont torturées tous les jours de manière abominable des milliers victimes innocentes.
Face à ce grand crime contre l'humanité, tout comme celui du camp hitlérien de torture moderne de Guantanamo, le Conseil de l'Europe n'a rien à dire.
Comment donc pourrait-on croire que celui-ci se préoccupe des droits de l'homme, lorsque chez lui, en Europe, il autorise les avions de la CIA à transporter des personnes privées de droits, pour les torturer dans des prisons spéciales?
De tels citoyens ne peuvent être des accusateurs. Dans la Cour de Justice de l'histoire, qui condamnera un jour les crimes innombrables de leur grand frère, du Viêt-nam au Chili et d'Amérique du sud en Irak, ils seront jugés pour avoir toléré ou s'être rendus complices de ces crimes.
Malheureusement, aujourd'hui je suis obligé de parler davantage au nom des morts qu'au nom des vivants. Au nom, donc, de mes camarades communistes morts, de ceux qui sont passés par la Gestapo, les camps de la mort et les lieux d'exécution pour que soit abattu le nazisme et pour célébrer la liberté, je n'ai qu'un seul mot à adresser à ces « Messieurs » : HONTE ! »
Mikis Theodorakis. Athènes, 22 décembre 2005
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