Interview du SG du CC du PCG, Aleka Papariga, dans le quotidien financier du matin Imerissia
Le PCG a posé, dès le tout début, la question essentielle de savoir qui en réalité gagne et qui perd dans la dite nouvelle époque de l’UEM. Il a ainsi dévoilé le pseudo-objectif "national" de l’adhésion à l’UEM, qui se vérifie par le fait que l’évolution de la Grèce dans l’UE, les sacrifices pour s’y adapter, le développement de la productivité et de la compétitivité qu’a demandé le gouvernement, ont un caractère unilatéral de classe.
Tout d’abord, au niveau social, c’est la polarisation de classes qui s’accentue. Les travailleurs voient leur situation se dégrader de manière proportionnellement inverse aux richesses produites. Le rapport introductif du Budget de l’Etat 2002 est un aveu que pour la période 1994-2001 l’augmentation nette des revenus des salariés était de 70% de l’augmentation nette du PIB de la Grèce, alors que de la même facon cette augmentation était de 26% de l’augmentation du PIB européen pour les salariés de la zone Euro. Cela montre aussi en quels termes est planifié la "convergence". Dans le même temps, les travailleurs grecs travaillent 300 h de plus par an que la moyenne européenne, alors que le salaire moyen en Grèce correspond à 65% du salaire européen.
A l’autre pôle, les monopoles en Grèce améliorent leurs bénéfices et degré d’accumulation du capital, conquièrent certaines parts de marchés régionaux (par ex. dans les Balkans). Selon une étude de la société de sondage ICAP, les marges de bénéfices nets dans l’industrie ont plus que quadruplé entre 1990 et 2000. La même tendance caractérise les bénéfices des banques grecques.
Plus généralement, l’adhésion de la Grèce à l’UEM et l’élargissement de l’UE renforce à un nouveau degré les vrais ennemis des travailleurs ,c-a-d l’impérialisme et l’UE et l’oligarchie grecque. L’UE constitue un pôle inter-étatique impérialiste, qui a pour but de renforcer encore davantage le système capitaliste, d’empêcher le changement du rapport de forces, de frapper les mouvements populaires anti-impérialistes, en définitive de faire obstacle à la pespective du socialisme en Europe. En même temps, l’état-major communautaire tente de venir à bout de l’antagonisme puissant avec les Etats-Unis et de consolider la place des monopoles européens sur les marchés internationaux.
L’UE a tracé un cadre stratégique qui sert ces objectifs. Il s’agit de la garantie, à l’intérieur de l’UE, des libertés dans le mouvement des capitaux, du travail, des marchandises, qui est facilité par l’existence d’une monnaie commune - l’euro. Le fonctionnement de l’euro aura lui aussi son "coût" que paieront néanmoins seulement les travailleurs. Malgré le gentleman’s agreement et les grandes déclarations du gouvernement, nous avons d’ores et déjà un avant-goût de ce que sont les hausses de prix. Les politiques européennes communes dans les questions d’importance stratégique (par ex. le "Livre blanc" pour l’éducation-emploi-énergie) servent ce cadre stratégique et font la promotion d’une restructuration globale comprimant le prix de la main-d’oeuvre. L’accélération des fusions, des privatisations, de la commercialisation intégrale de l’éducation et de la santé, vont de pair avec la prolifération de la catégorie des marchands ambulants, du prolétariat semi-spécialisé bon marché, qui travaillent dans des conditions d’une sécurite sociale payée de leur poche, et de flexibilité des horaires.
En vue de vaincre les résistances ouvrières et populaires, l’UE renforce les mécanismes violents de répression, en disposant des moyens les plus modernes (Convention de Schengen, lois terroristes européennes, etc.). Il existe une réflexion pour l’adoption d’institutions qui accroîtront l’exercice de la violence au niveau des Etats de l’UE et pas seulement. Du reste, l’UE est le protagoniste avec l’OTAN dans des interventions d’amputation des droits souverains des Etats, comme cela a été le cas avec le démembrement de la Yougoslavie.
Le gouvernement se dit fier de ses forts taux de croissance du PIB comparativement à la moyenne de la zone Euro, et c’est sur cette base qu’il argumente son optimisme quant à la réalisation de la convergence réelle. La vérité c’est que l’économie grecque est la lanterne rouge au sein de la zone Euro pour les indices du PIB/hab. et des exportations en tant que pourcentages du PIB, et de ce fait elle subira, beaucoup plus profondément et longuement, la phase de la récession lorsque celle-ci arrivera. De plus, dans la mesure où l’économie grecque ne sera pas harmonisée avec les économies les plus fortes de l’UE, elle disposera de moins de marges de mouvement dans l’exercice de la politique économique. Cela a d’ailleurs été noté aussi par le gouverneur de la Banque de Grèce dans son rapport de 1999.
L’édifice de l’UE apparaît cohérent du point de vue des intérêts communs du capital face aux termes d’antagonisme avec le capital des marchés des Etats-Unis, du Japon, du marché capitaliste international, surtout cohérent en ce qui concerne les termes d’exploitation des travailleurs de la zone Euro, l’intention d’éradiquer les petits agriculteurs en province et les petits producteurs et commercants dans les centres urbains.
En même temps, s’accentuent le développement déséquilibré des économies de la zone Euro, les contradictions entre ces Etats, même entre ceux appartenant au noyau "dur" au vu de son élargissement, le faconnement du rapport de forces et d’alliances secondaires en son sein. Les répercussions d’une éventuelle récession font peur (par ex. la nouvelle vague de licenciements).
Par leurs luttes dans chacun des pays, par leur coordination dans l’action contre les monopoles, dans la voie de la résistance et de la rupture avec les choix gouvernementaux et communautaires, les mouvements ouvriers et populaires peuvent créer des digues de résistance, faire obstacle aux attaques anti-populaires, et enrayer les choix gouvernementaux.
Le PCG, en défendant les revendications justes d’autres mouvements, lutte pour des regroupements de résistance et de contre-attaque contre les politiques gouvernementales et communautaires, dans la voie de la constitution d’un Front populaire qui viendra se heurter de front à ces politiques pour aménager les conditions d’un règlement du problème politique à savoir l’accession de la classe ouvrière et de ses alliés au pouvoir.
Ce n’est qu’alors que pourront être satisfaits les intérêts ouvriers et populaires avec la socialisation des moyens fondamentaux de production dans les secteurs stratégiques de l’économie. Ce n’est qu’alors que le peuple pourra prendre son avenir à son propre compte, et imposer la planification nationale centralisée de la vie économique, avec pour seule incitation l’accroissement de la prospérité populaire.
Tout d’abord, au niveau social, c’est la polarisation de classes qui s’accentue. Les travailleurs voient leur situation se dégrader de manière proportionnellement inverse aux richesses produites. Le rapport introductif du Budget de l’Etat 2002 est un aveu que pour la période 1994-2001 l’augmentation nette des revenus des salariés était de 70% de l’augmentation nette du PIB de la Grèce, alors que de la même facon cette augmentation était de 26% de l’augmentation du PIB européen pour les salariés de la zone Euro. Cela montre aussi en quels termes est planifié la "convergence". Dans le même temps, les travailleurs grecs travaillent 300 h de plus par an que la moyenne européenne, alors que le salaire moyen en Grèce correspond à 65% du salaire européen.
A l’autre pôle, les monopoles en Grèce améliorent leurs bénéfices et degré d’accumulation du capital, conquièrent certaines parts de marchés régionaux (par ex. dans les Balkans). Selon une étude de la société de sondage ICAP, les marges de bénéfices nets dans l’industrie ont plus que quadruplé entre 1990 et 2000. La même tendance caractérise les bénéfices des banques grecques.
Plus généralement, l’adhésion de la Grèce à l’UEM et l’élargissement de l’UE renforce à un nouveau degré les vrais ennemis des travailleurs ,c-a-d l’impérialisme et l’UE et l’oligarchie grecque. L’UE constitue un pôle inter-étatique impérialiste, qui a pour but de renforcer encore davantage le système capitaliste, d’empêcher le changement du rapport de forces, de frapper les mouvements populaires anti-impérialistes, en définitive de faire obstacle à la pespective du socialisme en Europe. En même temps, l’état-major communautaire tente de venir à bout de l’antagonisme puissant avec les Etats-Unis et de consolider la place des monopoles européens sur les marchés internationaux.
L’UE a tracé un cadre stratégique qui sert ces objectifs. Il s’agit de la garantie, à l’intérieur de l’UE, des libertés dans le mouvement des capitaux, du travail, des marchandises, qui est facilité par l’existence d’une monnaie commune - l’euro. Le fonctionnement de l’euro aura lui aussi son "coût" que paieront néanmoins seulement les travailleurs. Malgré le gentleman’s agreement et les grandes déclarations du gouvernement, nous avons d’ores et déjà un avant-goût de ce que sont les hausses de prix. Les politiques européennes communes dans les questions d’importance stratégique (par ex. le "Livre blanc" pour l’éducation-emploi-énergie) servent ce cadre stratégique et font la promotion d’une restructuration globale comprimant le prix de la main-d’oeuvre. L’accélération des fusions, des privatisations, de la commercialisation intégrale de l’éducation et de la santé, vont de pair avec la prolifération de la catégorie des marchands ambulants, du prolétariat semi-spécialisé bon marché, qui travaillent dans des conditions d’une sécurite sociale payée de leur poche, et de flexibilité des horaires.
En vue de vaincre les résistances ouvrières et populaires, l’UE renforce les mécanismes violents de répression, en disposant des moyens les plus modernes (Convention de Schengen, lois terroristes européennes, etc.). Il existe une réflexion pour l’adoption d’institutions qui accroîtront l’exercice de la violence au niveau des Etats de l’UE et pas seulement. Du reste, l’UE est le protagoniste avec l’OTAN dans des interventions d’amputation des droits souverains des Etats, comme cela a été le cas avec le démembrement de la Yougoslavie.
Le gouvernement se dit fier de ses forts taux de croissance du PIB comparativement à la moyenne de la zone Euro, et c’est sur cette base qu’il argumente son optimisme quant à la réalisation de la convergence réelle. La vérité c’est que l’économie grecque est la lanterne rouge au sein de la zone Euro pour les indices du PIB/hab. et des exportations en tant que pourcentages du PIB, et de ce fait elle subira, beaucoup plus profondément et longuement, la phase de la récession lorsque celle-ci arrivera. De plus, dans la mesure où l’économie grecque ne sera pas harmonisée avec les économies les plus fortes de l’UE, elle disposera de moins de marges de mouvement dans l’exercice de la politique économique. Cela a d’ailleurs été noté aussi par le gouverneur de la Banque de Grèce dans son rapport de 1999.
L’édifice de l’UE apparaît cohérent du point de vue des intérêts communs du capital face aux termes d’antagonisme avec le capital des marchés des Etats-Unis, du Japon, du marché capitaliste international, surtout cohérent en ce qui concerne les termes d’exploitation des travailleurs de la zone Euro, l’intention d’éradiquer les petits agriculteurs en province et les petits producteurs et commercants dans les centres urbains.
En même temps, s’accentuent le développement déséquilibré des économies de la zone Euro, les contradictions entre ces Etats, même entre ceux appartenant au noyau "dur" au vu de son élargissement, le faconnement du rapport de forces et d’alliances secondaires en son sein. Les répercussions d’une éventuelle récession font peur (par ex. la nouvelle vague de licenciements).
Par leurs luttes dans chacun des pays, par leur coordination dans l’action contre les monopoles, dans la voie de la résistance et de la rupture avec les choix gouvernementaux et communautaires, les mouvements ouvriers et populaires peuvent créer des digues de résistance, faire obstacle aux attaques anti-populaires, et enrayer les choix gouvernementaux.
Le PCG, en défendant les revendications justes d’autres mouvements, lutte pour des regroupements de résistance et de contre-attaque contre les politiques gouvernementales et communautaires, dans la voie de la constitution d’un Front populaire qui viendra se heurter de front à ces politiques pour aménager les conditions d’un règlement du problème politique à savoir l’accession de la classe ouvrière et de ses alliés au pouvoir.
Ce n’est qu’alors que pourront être satisfaits les intérêts ouvriers et populaires avec la socialisation des moyens fondamentaux de production dans les secteurs stratégiques de l’économie. Ce n’est qu’alors que le peuple pourra prendre son avenir à son propre compte, et imposer la planification nationale centralisée de la vie économique, avec pour seule incitation l’accroissement de la prospérité populaire.
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