9 mai 1945: "60 ans après la victoire antifasciste des peuples"
Thèse du CC du KKE
Des soldats hitlériens franchissent la frontière pour envahir la Pologne.
Un des plus grands événements historiques du 20ème siècle, la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) s’est scellé par la victoire des peuples contre le bloc fasciste et impérialiste d’Allemagne, du Japon, d’Italie et de leurs alliés.
La Seconde Guerre mondiale a duré 2.194 jours et s’est étendue sur 22 millions de km2. Plus de 110 millions de personnes ont rejoint les armées régulières. Le nombre des morts de cette guerre, civils et militaires, s’élève à 50 millions.
Le KKE (Parti Communiste de Grèce) honore celles et ceux qui ont donné leur vie, sont devenus invalides ou ont lutté par tous les moyens contre les envahisseurs dans les champs de bataille des villes, des montagnes, des mers, de l’air et dans la clandestinité. Celles et ceux qui ont combattu avec des armes ou des tracts, ont gardé une position héroïque dans les prisons et devant les pelotons d’exécutions. Celles et ceux qui ont caché des combattants ou ont pris part aux grèves, manifestations et sabotages. Les combattants anonymes d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, du Pacifique et de l’Atlantique, de la Méditerranée. Tous et toutes ont mis leurs petites pierres pour qu’arrive l’issue victorieuse.
Nous rendons hommage à ceux qui sont morts de faim, aux millions de victimes des horribles camps de la mort, de chaque lieu d’horreur où l’exploitation de l’homme par l’homme a atteint son apogée, dans un mépris absolu de l’existence humaine.
La contribution de l’Union soviétique dans la grande victoire populaire a été décisive et déterminante. Le sacrifice du peuple, de l’Etat soviétique et de ses forces armées constitue une épopée immortelle. Honneur et gloire éternelle au Parti communiste des Bolcheviks, aux héroïques komsomols, aux hommes, aux femmes et aux enfants du pays de l’Octobre rouge.
Le KKE honore la contribution du mouvement national de libération des pays capitalistes occupés, des villes et villages. Il honore les partisans héroïques et les Brigades Internationales, les résistants des pays envahisseurs, les mouvements des pays latino-américains qui collectaient de l’aide en faveur de l’Union soviétique.
Les mouvements de libération nationale ont bloqué des centaines de divisions hostiles. Ils ont causé d’importants dégâts aux armées d’occupation. Par leur combat héroïque, ils visaient à la fois les gouvernements de l’Axe et leurs structures politiques et militaires dans chaque pays occupé.
La lutte antifasciste visait aussi l’élimination du colonialisme dans une série de pays d’Asie et d’Afrique (Inde, Iran, Irak, Algérie, Maroc, etc.) qui se trouvaient sous la domination coloniale de la Grande-Bretagne, de la France et de la Belgique.
Les mouvements populaires en Yougoslavie et en Grèce étaient parmi les plus massifs des pays occupés. Le mouvement de libération nationale d’Albanie et le mouvement antifasciste de Bulgarie ont été très importants dans les Balkans.
Les partis communistes représentaient la force fondamentale du combat titanesque, ils en étaient l’âme et le guide. Des millions d’hommes et de femmes communistes ont donné leur vie pour un monde meilleur.
La Seconde Guerre mondiale, tout comme la Première (1914-1918), est née au sein du système capitaliste, comme conséquence de l’intense exacerbation des contradictions interimpérialistes pour le partage du monde. C’est pourquoi elles ne se sont pas purement menées entre deux systèmes socio-économiques antagoniques, le socialisme et le capitalisme, malgré que l’ennemi et l’objectif commun de toutes les forces capitalistes était l’Union soviétique. Elles voulaient faire disparaître l’Union soviétique de la terre.
L’antagonisme capitaliste, en liaison avec la règle du développement inégal de la croissance économique – donc également l’inégalité entre les forces politiques et militaires des Etats capitalistes – engendre inévitablement la concurrence pour la répartition des marchés et sphères d’influence. Cet antagonisme a conduit à l’accession de nouveaux pays au système impérialiste, principalement l’Allemagne et le Japon. Leur renforcement leur a donné la possibilité, y compris à l’Italie, de viser et d’obtenir le renversement des conséquences négatives de la Première Guerre mondiale.
L'existence du premier Etat socialiste, l'URSS, ainsi que la grande crise économique de 1929-1933, qui a ébranlé la stabilité du système capitaliste, ont davantage aiguisé les contradictions entre les Etats capitalistes les plus puissants.
La crise de 1929-1933 a accéléré le renversement des rapports de force entre les grandes puissances et a principalement précipité la militarisation de l'économie des Etats capitalistes les plus puissants.
L'Allemagne est redevenue une grande puissance économique et militaire, la force de frappe de l'impérialisme international, grâce notamment à l'aide offerte par les puissances capitalistes victorieu-ses de la Première Guerre mondiale, pour qu’elle se tourne contre l’Union soviétique. Elle a été aidée de toutes les manières parce qu’il était évident qu’elle n’aurait pu attaquer si elle s’était seulement appuyée sur ses propres forces et celles de ses alliés.
Les géants économiques des Etats-Unis (Standard Oil, Dupont, Ford, etc.) ont substantiellement contribué au rapide redressement et au renforcement de l’Allemagne, par des échanges avantageux. Ils ont réalisé d’énormes investissements, ils ont financé sans limite le Parti national-socialiste et le développement de l’armement et de la militarisation de l’Allemagne, aux côtés des monopoles et des banques allemandes (Krupp, Thyssen, Flick etc.). Les géants économiques des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne ont poursuivi leurs relations commerciales avec l’Allemagne, y compris durant la guerre. Les monopoles (Texas Oil, Renault, etc.) ont également accordé un soutien à Franco.
Le monstre fasciste nazi est né des besoins et des objectifs capitalistes, servis par les partis bourgeois conservateurs, mais aussi par les partis sociaux-démocrates.
Un des nombreux exemples caractéristiques de la position des partis sociaux-démocrates est celui du gouvernement français du Front Populaire (avec Léon Blume comme premier Ministre), qui a soutenu politiquement Franco lors de son attaque contre le peuple espagnol et qui a laissé agir librement l’organisation fasciste en France. Et cela, à l’heure même où la classe bourgeoise française, les magnats de l’industrie, les grands propriétaires terriens, leurs forces politiques et l’église catholique créaient, soutenaient, armaient et développaient ainsi les organisations fascistes (Les Croix de feu, etc.).
En Italie, la constitution d’un gouvernement avait été confiée à Mussolini par le roi Victor Emmanuel (le 29 octobre 1922), alors que, depuis 1920, le gouvernement italien finançait les Brigades noires et que l’état-major de l’armée leur fournissait des armes.
Ce rôle des partis bourgeois est apparu encore plus clairement après la fin de la guerre, lorsque des cadres du nazisme (au sein de l’armée, de la magistrature, etc.) ont été nommés à des postes de direction dans la reconstitution de l’Etat allemand (désormais « démocratique »). De tels cadres ont été sélectionnés par les USA et l’Otan dans l’infiltration d’organisations dans le cadre du plan Stay Behind 1 (Gladio 2, Toison Rouge3 etc.).
Les partis nationaux-socialistes étaient les partis des monopoles, avec une politique profondément anticommuniste, antipopulaire, ouvertement raciste et terroriste. Pourtant, grâce à une série de circonstances, ils sont parvenus à piéger dans leurs filets une partie de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie et acquérir ainsi une large base populaire. Une des principales causes de ce résultat provenait de la situation socio-économique des travailleurs. La paupérisation brusque et étendue, résultant de la crise économique et de la crise de la gestion des partis conservateurs, a créé des conditions d’un courant réactionnaire et chauvin parmi les forces populaires et la jeunesse, également à cause de la politique des partis sociaux-démocrates. Les armées de chômeurs et d’affamés ont mis tous leurs espoirs dans les partis nationaux-socialistes.
La capitulation que l’Allemagne avait été obligée de signer comme perdante de la Première Guerre mondiale (Traité de Versailles, 28 juin 1919) avait excité les convoitises revanchardes de la classe bourgeoise allemande, qui a utilisé dans ses plans le sentiment d’humiliation de millions d’Allemands.
C’est sur ce terreau qu’a germé la démagogie en faveur du « socialisme » que prétendaient apporter les partis nationaux-socialistes. Ils ont cultivé le fanatisme et les chimères que la prospérité populaire viendrait par la création selon lesquelles une Allemagne grande et forte. C’est ainsi qu’Hitler est parvenu au pouvoir suite à des processus électoraux (le 30 janvier 1933).
Il est clairement démontré que les conditions objectives et la crise économique générale ne conduisent pas d’elles-mêmes à une situation politique en faveur du peuple.
Au contraire, elles peuvent amener à une plus grande altération des consciences et à l’apparition des mouvements de masse éactionnaires.
Les USA, la France et Grande-Bretagne ont accepté l’annexion de l’Autriche (12 mars 1938) par l’Allemagne, ils leur ont concédé la Tchécoslovaquie (Traité de Munich, 30 septembre 1939) et enfin leur ont livré la Pologne (1er septembre 1939).
Entre-temps, le Japon avait annexé la Manchourie sans être dérangé (envahie le 18 septembre 1931) et l’Italie avait conquis l’Ethiopie (envahie le 3 octobre 1935, puis annexée le 9 mai 1936). Plus tard, l’Italie a également conquis l’Albanie (7 avril 1939) et le 28 octobre 1940, elle a attaqué la Grèce. La conquête de la Norvège, du Danemark, de la Finlande et de la Belgique s’est révélée une affaire aisée pour l’Allemagne puisqu’elle a avancé sans rencontrer de résistance.
Le 26 novembre 1936, l’Allemagne et le Japon ont signé un accord de coopération militaire, connu comme le Pacte antiKomintern. A ce « pacte contre l’Internationale communiste », adhèrent successivement l’Italie, la Manchourie, la Hongrie, l’Espagne, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Roumanie, la Slovaquie et la Chine de Nankin.
Un soutien majeur au financement de l’Allemagne et de l’Italie a été apporté par le Vatican, constitué en Etat indépendant en 1929 par Mussolini. Le Vatican a immédiatement re-connu le 3ème Reich. Il voyait l’Allemagne comme la force qui écraserait l’Union soviétique. C’est pour cette raison que le Vatican n’a pas réagi lorsque l’Allemagne a envahi la Pologne catholique. Il a fait de même lors de l’holocauste des juifs.
En Croatie, l’Eglise catholique figurait parmi les défenseurs fanatiques des envahisseurs allemands. Les massacres de résistants croates qu’elle a commis sont inoubliables. Durant la guerre civile en Espagne (1936-1939), le rôle de l’Eglise en Espagne était analogue envers l’Armée républicaine.
Après l’écrasement de l’Allemagne, le Vatican a organisé la fuite des responsables nazis vers les USA et l’Argentine, alors que pendant toute la durée de la guerre, il a réclamé la création d’un front commun capitaliste contre l’URSS.
Aux tentatives et efforts continus de l’URSS en faveur de la création d’une alliance antifasciste, les USA, la Grande-Bretagne et la France ont gardé une position négative. Simultanément, ils poursuivaient une politique de sape et d’attaque contre elle.
Durant le conflit entre l’URSS et la Finlande (30 novembre 1939 – 12 mars 1940), les Anglais et les Français ont organisé une tentative militaire contre les troupes de l’Union soviétique. Ils ont octroyé d’importantes forces militaires à la Finlande. A la fin de 1939, ils ont projeté le bombardement des infrastructures pétrolières soviétiques à Batoum. Et tandis que l’Axe envahissait des pays, les USA se sont déclarés neutres.
Les USA, la Grande Bretagne et la France considéraient qu’un affrontement armé entre l’Allemagne et l’URSS aurait conduit à un affaiblissement des deux et à leur prédominance.
D’autre part, lorsque l’Allemagne a attaqué la France, la classe bourgeoise française a préféré livrer la France, ensuite soutenir l’occupation allemande, mais aussi son propre pouvoir, via le gouvernement d’occupation française de Vichy.
Leur position a été également caractéristique quand ils ont proposé à l’Union soviétique une alliance conditionnelle contre l’Axe afin de sauver les apparences. Leurs propositions contenaient des obligations pénibles. Ils ont tenté que l’Union soviétique supporte seule tout le poids de la guerre et qu’eux puissent rester à distance, afin d’avoir la possibilité de dicter, en temps opportun, leurs conditions aux belligérants.
Seconde Guerre mondiale. Massacre collectif de Lituaniens devant les fosses communes.
Le 29 juillet 1939, le gouvernement soviétique a proposé aux gouvernements de France et de Grande-Bretagne d’organiser, à Moscou, un sommet afin de surmonter les problèmes de communication politique. Mais même ces discussions ont été menées par les impérialistes vers un naufrage.
Le 23 août 1939 a été signé le « Pacte de non-agression» germano-soviétique pour une durée de 10 années, connu comme Pacte Molotov-Ribbentrop. Bien plus tard (le 13 avril 1941), a été également signé le «Pacte de neutralité» soviéto-japonais.
Le Pacte Molotov-Ribbentrop a subi les attaques des opportunistes et des défenseurs hypocrites des libertés. Ceux-ci dissimulent le fait indéniable que les Etats capitalistes, tant ceux avec des régimes démocratiques bourgeois que les fascistes, agissaient avec l’objectif de renverser le pouvoir soviétique.
Le Pacte Molotov-Ribbentrop servait à l’Union soviétique qui avait besoin de temps pour mieux se préparer face à l’inévitable attaque militaire imminente.
Le « Pacte germano-soviétique de non-agression » a duré jusqu’au 22 juin 1941, date à laquelle l’Allemagne l’a violé et attaqué l’URSS. Lorsque l’Allemagne a envahi la France ainsi que la plupart des pays européens, la tactique de la classe bourgeoise britannique a changé et Churchill a remplacé Chamberlain au poste de premier ministre (mai 1940). C’est à ce moment que la Grande-Bretagne est entrée en réalité en guerre contre l’Allemagne, malgré que, tout comme la France, elle avait proclamé la guerre en 1939 sans pour cela la mener. Il s’agissait d’une « drôle de guerre » comme elle a été surnommée.
Par la suite, les USA ont déclaré la guerre à l’Allemagne, au Japon et à l’Italie suite à l’attaque du Japon à Pearl Harbour, leur base militaire dans le Pacifique (7 décembre 1941). Derrière cela, il s’agissait d’un conflit d’intérêt entre les monopoles japonais et américains en Extrême Orient.
Durant ces années et plus tard, ils n’ont pourtant manqué aucune tentative d’entente pour affron ter l’Union soviétique. Même au cours des derniers mois de la guerre, lorsque Churchill a demandé à Staline d’aligner un maximum de forces contre l’Allemagne, les troupes de Grande-Bretagne et des Etats-Unis ont ménagé les Allemands, alors même que ceux-ci abandonnaient des pays occupés pour affronter l’Armée rouge.
Un exemple de leurs objectifs était que, après la création du « pacte antifasciste » entre l’Union soviétique et la Grande-Bretagne (12 juillet 1941), les USA et la Grande-Bretagne n’ont pas ouvert de deuxième front en Europe contre l’Axe.
Les USA et la Grande-Bretagne constituaient la plus grande puissance économique et militaire. Ils savaient que l’Allemagne n’était pas en mesure d’effectuer une guerre de longue durée. Ils contrôlaient les principales sources des matières premières ainsi que les transports maritimes.
1944 est l’année au cours de laquelle l’Union soviétique expulsait les armées allemandes de son territoire. Il était évident alors que l’Armée rouge s’apprêtait à libérer les pays occupés d’Europe. C’est alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont été obligés d’ouvrir le deuxième front en Europe, seulement le 6 juin 1944, lors du débarquement en Normandie. Ils craignaient à juste titre que l’Armée rouge n’entre seule à Berlin, au cœur même du noyau stratégique de l’Europe, lieu d’une forte confrontation de classes pour son contrôle. Par conséquent, ils n’avaient pas de temps à perdre.
C’est ainsi qu’a débuté une réelle course pour arriver le premier à prendre la capitale allemande. Le 2 mai 1945, le drapeau rouge a été hissé sur le Reichstag, le parlement allemand. Le 8 du même mois, l’Allemagne a capitulé sans condition. Quatre mois plus tard, suite à l’attaque de l’Union soviétique contre le Japon, ce dernier a également capitulé (le 2 septembre 1945). Bien avant, les USA, sans nécessité militaire, ont lancé la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki (les 6 et 9 août 1945).
Il s’agissait d’un des plus grands crimes de l’impérialisme contre l’humanité au 20ème siècle.
L’Union Soviétique, sous la direction du Parti communiste de l’Union soviétique ayant comme secrétaire général du Comité central, J.V. Staline, a supporté le poids principal du conflit.
Au total, sur le front de l’Est, 607 divisions allemandes ont été anéanties ou capturées ; ce qui signifie que les nazis y ont subi des pertes jusqu’à quatre fois plus importantes que sur l’ensemble de tous les autres fronts (Afrique du Nord, Europe occidentale, Italie).
Rassemblement de l’EAM à Athènes en 1944.
Les sacrifices humains de l’Union soviétique s’élèvent à plus de 30 millions de victimes, y compris les invalides et les blessés. Les morts s’élèvent à 20 millions, parmi ceux-ci, la fleur des communistes, qui ont donné ce qu’ils avaient de plus précieux pour le salut de la patrie socialiste.
En comparaison, les morts de la Grande-Bretagne s’élèvent à 375.000 et ceux des Etats-Unis à 405.000.
Les autres destructions qu’a subies l’URSS sont aussi effroyables : 1.710 villes ont été réduites à un tas de ruines. 70.000 bourgades et villages ont été brûlés. 32.000 entreprises industrielles ont été partiellement ou totalement détruites ainsi que 65.000 km de lignes de chemin de fer. 98.000 kolkhozes, 5.000 sovkhozes, des hangars de tracteurs, des milliers d’hôpitaux, d’écoles, des instituts supérieurs et des bibliothèques ont été pillés.
La gigantesque contribution de l’Union soviétique à la victoire contre l’Allemagne et de ses alliés a été possible grâce au rôle du pouvoir des travailleurs soviétiques dans la création et l’organisation du renforcement de la défense de l’Union soviétique ; aux avantages qu’offre la socialisation des moyens de production et la planification centralisée de l’économie ; au rôle primordial des masses populaires ayant comme force dirigeante la classe ouvrière ; au rôle du parti communiste en tant qu’avant-garde ouvrière révolutionnaire.
Si, avant et pendant la guerre et en si peu de temps, l’Union soviétique n’avait pas mis en place une planification consciente de sa croissance socio-économique et culturelle, de sa construction socialiste, son salut aurait été impossible. Lors de la bataille de Stalingrad, qui a représenté un tournant radical vers la victoire, le vainqueur était le socialisme et non le froid glacial de l’hiver russe, contrairement à ce qu’on a souvent dit.
L’effort colossal du jeune Etat soviétique acquiert une importance plus grande encore si l’on considère qu’il a été réalisé dans des conditions d’encerclement capitaliste, d’embargo commercial, de préparatifs impérialistes d’une nouvelle guerre mondiale, d’exclusion de l’URSS de la Société des Nations, de violation flagrante des accords internationaux et de sabotage de la part des forces bourgeoises intérieures contre-révolutionnaires, jusqu’au sein de l’armée mais aussi des manoeuvres de sape de l’opportunisme, principalement du trotskisme.
Les partis communistes ont poursuivi la ligne de construction de fronts antifascistes, élaborée et soutenue par l’Internationale communiste (la 3ème) à son 7ème Congrès (25 juillet au 21 août 1935).
Chaque PC a assuré le rôle dirigeant dans la lutte de son propre pays, tout en défendant en même temps l’Union soviétique, la nouvelle société socialiste, devenue le phare et l’espoir de tous les peuples.
Au milieu de la guerre (le 13 mai 1943), l’Internationale Communiste a décidé son autodissolution et le 15 du même mois, elle a adressé cette proposition aux PC, qui l’ont approuvée à l’unanimité au moment même ou ultérieurement.
Cette décision a affaibli encore davantage la possibilité d’une stratégie unique du mouvement communiste international face à la stratégie de l'impérialisme international.
Toute la suite des événements a démontré que, dans les pays d’Europe centrale et orientale, la lutte antifasciste a conduit au renversement du pouvoir bourgeois ainsi qu’au soutien internationaliste des mouvements populaires par l’Armée rouge.
Le drapeau rouge flotte au-dessus de Stalingrad libérée.
Néanmoins, dans l’Occident capitaliste, les PC nesont pas parvenus à constituer une stratégie de transformation de la guerre impérialiste ou de la lutte de libération en combat pour la conquête du pouvoir. Ils se sont retrouvés affaiblis face à l’habilité de la classe bourgeoise de leur pays à former des alliances pour défendre son pouvoir et réviser rapidement ses alliances internationales. Toutes les causes ayant conduit à la décision de l’autodissolution [de l’Internationale communiste] n’ont pas encore été étudiées.
Lorsque les troupes de l’Allemagne, de l’Italie et de la Bulgarie ont conquis la Grèce et quand les Allemands sont entrés à Athènes (le 27 avril 1941), les communistes grecs, qui s’étaient évadés des lieux d’exil où le gouvernement Metaxas les avaient enfermés, ainsi que d’autres qui agissaient dans la clandestinité se sont dépêchés de reconstruire le Parti Communiste Grec (KKE) et d’organiser la résistance contre les occupants.
A l’initiative du KKE, a été créé le Front Ouvrier de Libération Nationale (EAM en grec – le 16 août 1941) et le 27 septembre 1941, l’EAM (Front de Libération de Grèce). Le 16 février 1942, a été créé sa branche armée, l’ELAS, avec à sa tête comme dirigeant Aris Velouchiotis. Peu après (le 23 février 1943) a été créé l’Organisation de la jeunesse panhellénique, la célèbre EPON, qui a rassemblé dans ses rangs la majorité de la jeunesse. A côté de ces organisations, ont été également fondés la Solidarité nationale, l’Intendance du maquisard et la Garde des combattants populaires, l’Organisation pour la sauvegarde de la lutte populaire (OPLA). En mars 1943, a été fondée à Londres la Fédération hellénique des organisations de marins (OENO) à l’initiative de l’Organisation des marins du KKE (KON). 2.500 marins grecs ont donné leur vie au cours de la guerre, en obéissant au mot de l’OENO « Gardez les navires en mouvement ».
A été également importante la contribution de la Marine populaire de libération nationale (ELAN), créée en 1943. Peu avant la libération, l’ELAN disposait de 100 navires avec plus de 1.200 combattants et officiers marins.
Ces événements historiques ont fait suite à la « lettre ouverte au peuple grec » (le 31 octobre 1940) de Nikos Zachariakis, secrétaire général du CC du KKE, depuis les cachots de la Sécurité d’Etat ; elle a forgé la ligne de la lutte de la guerre gréco-italienne. La ligne politique de la « lettre ouverte » a été suivie par l’EAM (Front de libération hellénique) dans toutes ses actions.
Le KKE était sorti profondément atteint par la dictature monarchiste de Metaxas du 4 août 1936. La Sécurité d’Etat a pu former la « Direction Provisoire » comme organe dirigeant du parti, lequel publiait le Rizospastis (Le Radical, journal du KKE). Cet organe avait été constitué par des cadres du KKE qui étaient passés au service de l'ennemi de classe, ainsi que par d’autres qui, à leur insu, étaient tombés dans leur piège.
Durant cette même période, à l’initiative de cadres du KKE, a été constitué « l’Ancien Comité Central » qui fonctionnait comme organe dirigeant du parti.
Le KKE était privé de l’aide importante de ses centaines de cadres, que le gouvernement de Metaxas avait livrés aux Allemands, ainsi que de son Secrétaire général, livré à la Gestapo et déporté au camp de Dachau.
Les forces politiques qui, avec le KKE, ont constitué l’EAM étaient l’Union démocratique populaire (ELD), le Parti socialiste de Grèce (SKE) et le Parti paysan de Grèce (AKE).
A l’EAM - isolément et non comme parti - ont également adhéré des militants de Venizelos ainsi que certains royalistes, des membres de la partie populaire du clergé mais aussi des ecclé-siastiques, en contradiction avec le rôle anti-populaire joué par la majorité de l’Eglise officielle. Certains officiers et sous-officiers de l’armée régulière ont également adhéré, tout comme a également collaboré à l’EAM une infime minorité du monde politique bourgeois, sans vraiment y adhérer (Svolos, etc.).
La grande majorité du peuple s’est rassemblée autour de l’EAM (la classe ouvrière, la petite et moyenne paysannerie, la classe moyenne des villes). Le KKE était l’âme, la force dirigeante et la flamme principale de la Résistance de l’EAM. Kaisaryani, Kournovo, Haïdari, Akronavplia, Aï-Stratis sont quelques lieux de leurs sacrifices.
L’EAM a sauvé le peuple de la famine. Il a créé les bases du pouvoir dans les régions libérées (administration autonome, justice populaire). Il a stimulé le renforcement de la culture populaire. Le 10 mars 1944, le Comité politique de libération nationale (PEEA), organe politique central de E. Talman discute avec des représentants des PC au 6e Congrès de l’Internationale communiste.
l’administration des régions libérées, a prêté serment.
Après les élections (le 23 avril 1944), dans les conditions de l’Occupation, le « Conseil National » a été élu à Korischades (le 30 avril 1944). Les femmes et les jeunes de plus de 18 ans ont voté pour la première fois lors de ces élections. Près de 1.800.000 électeurs y ont participé, sans compter les résultats de la Crète, de la Macédoine orientale, de la Thrace et des îles de la Mer Egée. Il est à noter, qu’aux élections parlementaires de 1936, 1.000.000 électeurs avaient participé.
Grâce à l’EAM, pas un seul ouvrier n’a été envoyé dans les usines allemandes, à l’exception e ceux qui avaient été pris en otages par les Allemands. Grâce à l’EAM, pas un seul Grec n’a été envoyé faire la guerre contre l’Union soviétique.
L’action de l’EAM comportait toutes les formes de lutte : grèves, manifestations, défilés, pétitions, organisation armée. Sa propagande de masse était très étendue et souvent très originale.
L’ELAS a détruit 8 à 12 divisions ennemies. Il a causé plus de 30.000 morts parmi les rangs des occupants et a fait plus de 6.500 prisonniers de guerre. Il a détruit 37 grands ponts, 85 locomotives, près de 1.000 wagons et 1.000 véhicules. La quasi totalité de son armement était constitué des prises faites aux Allemands et aux Italiens. Au printemps 1944, l’ELAS avait sous son contrôle les 2/3 du pays et, à la Libération, plus de 90 % du territoire.
Durant la guerre, les morts parmi le peuple grec s’élèvent à 405.000 au total (morts de famine, exécutés, morts durant la guerre gréco-italienne et gréco-allemande, des milliers exécutés dans les camps de concentration, principalement des juifs de Salonique, etc.).
Une partie de la classe politique bour-geoise a choisi la voie de la collaboration ouverte avec les occupants. Il s’agissait des traîtres connus qui ont formé les gouvernements d’occupation ayant pour premiers ministres successifs Tsolakoglou, Logothetopoulos et I. Rallis. Avec leur soutien, se sont constitués le Parti national-socialiste de Grèce, l’Organisation patriotique national-socialiste (ESPO), l’Organisation des Forces Nationales de Grèce (OEDE), etc.
Le gouvernement de Rallis a créé les brigades de sécurité (novembre 1943), afin de renforcer l’action contre l’EAM et le KKE. Parmi les initiateurs de sa création se trouvait le dictateur militaire « libéral » Théodore Pangalos et Stylianos Gonatas, vice-président du Parti des libéraux.
Parallèlement, l’organisation «Chi» (χ grec)4 et d’autres appuyaient l’Etat bourgeois et les persécuteurs du peuple combattant. Des officiers du parti de Venizelos ont également adhéré aux brigades de sécurité. Des organisations armées semblables avaient été également créées dans différentes régions de Grèce.
Une autre fraction du monde politique bourgeois s’est enfuie à l’étranger avec la Cour royale, en emportant d’immenses quantités des réserves d’or de l’Etat. Ils se sont installés en Egypte où ils ont développé des relations particulières avec leurs alliés anglais, en prévoyant la neutralisation de l’EAM – ELAS dans les mouvements qui conduiraient à la restauration du pouvoir bourgeois en Grèce après la guerre.
Le rôle des expéditions militaires anglaises dans les montagnes grecques était de miner l’EAM. C’est dans ce cadre que les Anglais ont financé et soutenu politiquement et militairement la création (en octobre 1941) et les activités de l’Union nationale démocratique grecque (EDES), dont les dirigeants ont également collaboré avec les Allemands, tandis que d’autres adhéraient aussi aux brigades de sécurité. Parallèlement, les Anglais ont aussi aidé d’autres organisations politiques et militaires comme l’EKKA, (Libération nationale et sociale, fondée en novembre 1942).
La plus grande partie du monde politique bourgeois de l’époque était absente du combat: G. Kafandaris des Progressistes, I. Sofianopoulos du Parti paysan, G. Papandréou du Parti socialiste démocratique, P. Kanellopoulos du Parti de l’Union nationale sont restés en retrait. La plupart d’entre eux sont partis en Egypte peu avant la fin de la guerre et ont lancé des initiatives diplomatiques en vue de récupérer le pouvoir après la guerre.
Rencontre entre des combattants soviétiques et des partisans yougoslaves.
G. Kafandaris a refusé la proposition du KKE d’adhérer à la Résistance. Il en fut de même pour George Papandreou à qui on a proposé de prendre le commandement de l’EAM. En outre, N. Plastiras, depuis Nice en France, où il séjournait durant l’occupation, a invité dans une lettre le peuple à collaborer avec les occupants.
Après la victoire de la contre-révolution dans les anciens pays socialistes (1989-1991), a commencé une tentative, parti culièrement coordonnée à travers le monde, de réviser l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle fait partie intégrante d’un plan plus général d’attaque idéologique de longue durée.
Cette attaque vise à réduire, voire à effacer, le prestige du mouvement communiste auprès des peuples du monde entier. Elle vise à empoisonner la conscience des jeunes générations, afin de les rendre vulnérables à la propagande noire. Elle entraîne massivement les jeunes générations dans les crimes actuels de l’ordre impérialiste. Elle constitue principalement une action idéologique et politi-que mondiale des forces du capital, afin d’ériger un mur infranchissable pour que le monde ne puisse sortir du retour en arrière amené par la contre-révolution de 1989-1991.
Les centres de « révision de l’histoire » camouflent consciemment que les guerres injustes jaillissent des veines mêmes du système capitaliste ; qu’elles ne sont pas dues à quelques fous, comme certains présentent Hitler et Mussolini. Les guerres surgissent parce qu’existe l’exploitation de l’homme par l’homme.
En même temps ils passent sous silence le fait que l’URSS a fourni de grands et longs efforts pour éviter l’éclatement de la guerre et qu’elle a conséquemment poursuivi une politique de paix, parce que c’était la seule qui lui permettait de construire la société socialiste. Ayant aboli l’exploitation de l’homme par l’homme, elle avait également détruit le mobile pour participer au partage et au repartage du monde. L’Union soviétique a été obligée de mener une guerre que l’impérialisme avait provoquée et qu’elle-même, bien entendu, ne voulait pas.
L’Union soviétique a mené une guerre juste. Le fait qu’elle ait recherché et aidé les mouvements de résistance populaire à vaincre l’Axe et à ouvrir la voie du progrès, doit être inscrit du côté positif de la balance en faveur des peuples. D’ailleurs les peuples ont souffert de l’ensemble des Etats capitalistes, les fauteurs de guerre.
Ils dissimulent également avec soin que la Seconde Guerre mondiale ait attisé les espoirs des forces contre-révolutionnaires au sein de l’Union soviétique. Celles-ci voyaient une grande occasion de restaurer le capitalisme en s’alliant aux Allemands.
Aujourd’hui, les centres anticommunistes appellent la Résistance «terrorisme» ! Ils présentent la punition exemplaire des collaborateurs comme des massacres de civils. Et pour justifier la création d’organisation de type brigades de sécurité et la collaboration avec les occupants, ils citent « la nécessité pour les innocents de se protéger contre la rage sanguinaire lancée par les communistes contre eux »!
Ils renversent complètement la réalité. Car les forces de l’Axe ne sont pas les seules à avoir commis des crimes contre l’humanité. Il y a aussi les gouvernements des forces impérialistes démocratiques. Parmi les crimes les plus caractéristiques des États-Unis et de la Grande-Bretagne, il y a le bombardement de Dresde (13 au 14 février 1945), au cours duquel la ville a été transformée en un champ de ruines, plus de 120.000 personnes ont perdu la vie et une richesse culturelle de valeur inestimable a été détruite. Et tout cela bien que le bombardement de Dresde ne représentait aucun intérêt militaire. Plus d’un prétendent aujourd’hui que Dresde aurait été bombardée à la demande de Staline ! Pendant ce temps, les usines d’Allemagne dans lesquelles les États-Unis avaient investi, sont restées intactes…
Les nouveaux éléments qui ont vu le jour, confirmés par les historiens bourgeois, démontrent que l’allégation des révisionnistes de l’histoire et des opportunistes, selon laquelle le peuple soviétique aurait fait la guerre sous la pression d’un système politique centralisé et autoritaire, fait partie de la propagande de classe des impérialistes.
Tant d’explosion de spontanéité, dont a fait preuve la majeure partie du peuple soviétique, tant d’attachement à l’objectif et à la discipline consciente ne peuvent exister quand le peuple vit sous la terreur. Des opérations militaires gigantesques de telles étendue et profondeur, comme celles menées par l’Armée rouge, étaient toutefois impossibles à réaliser sans l’autonomie
Enfants dans la guerre, la destruction seuls et abandonnés après de Mikro Chorio. d’action et le libre choix des dirigeants politiques et militaires de chaque région. Cette réalité n’a pas été fabriquée avec les « œillères idéologiques de l’époque de la guerre froide », comme le soutiennent les révisionnistes. C’est une réalité que seule le cadre idéologique universel du capital peut ignorer.
Les contradictions de classes existent objectivement et sont inconciliables. Aucune campagne pour consolider la « collaboration de classes » ne peut les faire disparaître. Les tentatives de calomnier la lutte des classes et ses valeurs tomberont dans le vide.
Selon leurs principes méthodologiques de base, les révisionnistes de l’histoire interprètent les événements historiques en exorcisant la lutte de classes, qu’ils considèrent comme dépassée depuis l’apogée des développements contre-révolutionnaires de 1989-1991. Au nom de l’objectivité, qui serait prétendument une vision sans classes des choses, ils dissimulent ainsi qu’ils servent eux-mêmes la politique bourgeoise.
Aujourd’hui, dans les Etats de la restauration capitaliste d’Europe centrale et orientale, la terreur idéologique et politique s’exprime par la réintroduction des symboles hitlériens, par la répression des communistes et par les discriminations à leur égard.
L’Union européenne joue un rôle prépondérant dans l’extinction de la mémoire historique. À la tête de l’hystérie anticommuniste, elle a consacré le 9 mai comme Journée de l’Europe en éliminant la Journée de la Victoire des peuples!
Le drapeau rouge hissé sur le Reichstag et le rôle de l’Union soviétique en général continuent d’exaspérer l’impérialisme. Ce n’est pas par hasard que les révisionnistes appellent l’expulsion des troupes allemandes par l’Armée rouge et la libération des pays d’Europe de l’Est une occupation ! En Allemagne et en Autriche, les déserteurs de l’armée allemande qui sont passés à l’adversaire, principalement dans l’armée soviétique, sont considérés en substance comme la honte nationale ! Et des fascistes sont réhabilités sur le plan matériel et moral comme héros nationaux!
Aucune falsification ne peut effacer les épopées de Stalingrad, de Leningrad, de Moscou, de Koursk, de Sébastopol, de toutes ces villes héroïques. Ni les petites et des grandes batailles de l’Armée rouge, de la Marine rouge, de l’Armée de l’air rouge, des partisans à l’arrière du front, de l’incroyable héroïsme de millions de gens. Ni de l’édification du socialisme, quand des milliers d’usines et d’entreprises des régions occidentales ont été transférées à l’intérieur de l’Union soviétique afin de poursuivre la production. Ni de l’édification du socialisme quand, au cœur de la guerre, ils construisaient du néant les régions ravagées, abandonnées par les armées allemandes vaincues.
C’est un devoir pour les communistes, pour chaque scientifique progressiste qui respecte la vérité, pour chaque travailleur, de rejeter résolument la falsification de l’histoire. L’opération de désidéologisation de l’histoire est dirigée depuis les centres impérialistes. Ceux-ci identifient de manière calomnieuse le communisme au fascisme, Staline à Hitler, tandis qu’ils connaissent la réalité.
Ces mêmes centres sont parvenus à critiquer Churchill pour s’être allié à Staline!
En parallèle, les arguments de la propagande bourgeoise à propos du prétendu « partage du monde » (le 11 février 1945) à Yalta, entre l’URSS d’un côté et les Etats-Unis et la Grande Bretagne de l’autre, continuent à être reproduits, soutenus avec ferveur par l’opportunisme.
C’est par cet hypothétique « partage du monde », qu’ils explique pourquoi l’Armée rouge est passée au ras des frontières grecques, avec comme résultat que l’EAM, le Front national de libération, a été vaincu par la classe dirigeante du pays et les Anglais.
Au-delà d’un fait inexistant comme celui de la « répartition du monde », ils cherchent en fin de compte à soutenir la condamnation de la lutte populaire armée de décembre 1944 et des périodes 1946-1949. Celle-ci dérange. La lutte héroïque du peuple d’Athènes et du Pirée en décembre 1944, comme la lutte de l’Armée démocratique de Grèce (DSE) sont pourtant incontournables. Elles constituent des affrontements de classes majeurs au 20ème siècle en Grèce, indépendamment des erreurs qui se sont produites pendant leur préparation et leur déroulement.
Leningrad. L'horreur de la guerre.
Le KKE s’efforce d’accumuler l’expérience positive et négative de la décade 1940-1949, et particulièrement des années 1941-1944, mais également de l’histoire politique assez récente d’après-guerre, qui s’est déroulée bien sûr dans des conditions différentes.
Au-delà des affrontements politiques et militaires avec les organisations militaires de la collaboration, deux aspects coexistaient dans la lutte populaire : la lutte de classes et la lutte pour la libération nationale. Ceci est confirmé par les conflits armés entre l’ELAS, l’Armée populaire de libération, et les organisations antihitlériennes anglophiles, comme l’EDES, l’Armée grecque démocratique nationale. Egalement par les accrochages continus entre l’ELAS et les Anglais, la lutte politique et idéologique sans relâche des gouvernements grecs bourgeois au Moyen Orient contre le PEEA, le Comité provisoire de la Libération nationale, et l’EAM-ELAS, tout comme la répression sanglante dirigée par les Anglais et le gouvernement grec du Caire contre l’héroïque Organisation militaire antifasciste (AOS), en avril 1944.
Les forces qui ont participé à l’EAM, le Front national de Libération, exprimaient des intérêts différents. À part le KKE, participaient également des forces sociaux-démocrates, libérales, généralement d’orientation politique bourgeoise. Il était certain qu’il était impossible pour la classe ouvrière de marcher avec eux durant toutes les phases de la lutte, davantage au fur et à mesure que la fin de l’occupation approchait.
Il était également nécessaire d’étudier la tactique de résistance de l’adversaire (les Anglais et les forces de la bourgeoisie locale) et d’y adapter en conséquence la stratégie du KKE. Comme la classe concurrente se préparait à chaque nouvelle journée de guerre, tout comme aux évolutions politiques de l’après-guerre, il fallait en faire de même en partant du point de vue des intérêts populaires.
Le KKE a donné au combat des milliers de ses meilleurs enfants. Il a créé des normes de mode de vie à travers l’héroïsme des masses, ce qui a ébranlé le système politique bourgeois et mené les partis bourgeois à la débandade et au discrédit.
Il n’a pourtant pas pu élaborer la stratégie qui aurait guidé vers la solution révolutionnaire de la question du pouvoir politique. Il a subordonné la lutte pour le pouvoir à celle pour la libération nationale, même au moment où les conditions lui imposaient, particulièrement après 1943, à poser la question de la conquête du pouvoir comme l’aboutissement de la lutte de la Résistance et le but du combat populaire. Ainsi il a été conduit vers la subordination de l’ELAS à l’état-major britannique pour le Moyen Orient (5 juillet 1943) et plus tard aux Accords du Liban (20 mai 1944) et de Caserte (26 septembre 1944), afin de soutenir et d’élargir « l’unité nationale ». Il n’a pas réuni les conditions d’un parcours qui aurait eu de grandes chances de mener vers la victoire.
L’évaluation critique de notre mouvement se trouve à l’extrême opposé de l’étude des erreurs et du nihilisme. Elle vise au renforcement du mouvement ouvrier et plus généralement des intérêts populaires d’aujourd’hui. Par contre, l’idéalisation mène objectivement à l’affaiblissement et au désarmement idéologique.
Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les enseignements que l’on en tire sont d’une utilité fondamentale pour l’organisation de la lutte révolutionnaire. Ils sont liés à l’argumentation théorique de la thèse selon laquelle le socialisme et la perspective communiste constituent la seule alternative à la barbarie capitaliste. Les rapports de force négatifs n’enlèvent rien de l’actualité et de la nécessité du socialisme. Elles ont un caractère objectif.
Aucun système social intermédiaire n’existe entre le capitalisme et le socialisme, donc il ne peut exister de pouvoir politique intermédiaire entre le pouvoir de la bourgeoisie et celui de la classe ouvrière révolutionnaire.
La capacité du PC d’affirmer son rôle idéologique, politique et organisationnel indépendant s’exprime par le fondement scientifique de sa stratégie et donc aussi par l’analyse objective du capitalisme, par l’évaluation correcte des rapports de force entre les classes et de la tactique de l’ennemi de classe. Elle est finalement liée au développement de la théorie du communisme scientifique.
L’action indépendante du PC sauvegarde une politique d’alliances sans hypothéquer les intérêts à long terme de la classe ouvrière, au nom de quelques succès précaires. Les alliances font partie intégrante de notre stratégie et elles pré-supposent des compromis qui ne peuvent porter atteinte à la promotion de la stratégie du parti communiste.
Des prisonniers du camp de concentration d’Auschwitz accueillent les libérateurs soviétiques.
Il a été confirmé que la classe ouvrière est la seule force sociale capable de diriger la lutte politique pour sa libération et d’exprimer les droits de toutes les forces opprimées. La classe ouvrière a réuni autour d’elle en ville comme à la campagne les couches des petits et moyens indépendants.
La guerre a créé les conditions d’une grande intensification des contradictions intérieures à l’intérieur de chaque pays. Dans sa stratégie, afin d’affronter la résolution de la question du pouvoir, le mouvement communiste doit tenir compte de la contradiction capital travail, contenue dans le caractère antifasciste de la guerre.
L’évolution historique a prouvé, souvent de manière douloureuse, que sans destruction de l’appareil d’Etat par les forces révolutionnaires, la possibilité de la construction ultérieure du pouvoir est compromise. La bourgeoisie a une large expérience sur ce plan.
L’occupation de tant de pays par l’Axe ne pouvait être de longue durée. Au contraire, elle était prévue brève. Chaque fraction de la bourgeoisie s’était efforcée d’obtenir la victoire (avec l’Allemagne ou avec la Grande Bretagne), mais les idées et les objectifs de tous étaient orientés vers les développements de l’après-guerre. Leur stratégie a été adaptée dès le début dans cette voie, particulièrement à partir de février 1943, après l’écrasement des Allemands à Stalingrad. Dès ce moment, les mouvements de libération nationale ont pris un grand essor, comme d’ailleurs l’action planifiée des forces bourgeoises pour coincer ces mouvements de libération dans la voie qu’ils contrôlent.
Une fois de plus il a été prouvé que les particularités nationales et historiques, qui certes existent et dont on doit tenir sérieusement compte lorsqu’on élabore la stratégie, ne peuvent annihiler les lois du capitalisme, de la lutte des classes et finalement de la révolution socialiste. Au nom des spécificités nationales, les koulaks de Yougoslavie ont été considérés comme des alliés du PC dans la construction du socialisme, « parce qu’ils n’avaient pas collaboré avec les Allemands et parce qu’ils avaient été rééduqués dans la lutte antifasciste ». Au contraire, en Union soviétique, leur expropriation a été qualifiée de « spécificité nationale ».
Divers courants politiques de tendance opportunistes se sont occasionnellement appuyés sur les « particularités nationales», comme le courant d’aprèsguerre dit eurocommunisme. Pourtant il a été démontré qu’en dépit des particularités de chaque pays, la ligne de l’eurocommunisme était identique partout: c’était la ligne du réformisme et du refus de la politique révolutionnaire. Il s’agissait d’une approbation des conceptions sociales- démocrates opportunistes classiques, avec une apparence communiste.
Le nouveau courant opportuniste dans les conditions d’après-guerre ne concernait pas seulement le mouvement de l’Europe capitaliste. Il a également contribué à la formation de nouvelles difficultés et de tensions dans la voie de la construction socialiste.
La lutte de classe continue et s’aiguise aussi après la conquête du pouvoir révolutionnaire. Le parcours de la construction socialiste en Union soviétique l’a démontré. Ultérieurement, la méconnaissance des contradictions de classes a mené au subjectivisme et à l’élaboration de théories que l’on a payées très cher.
Les États-Unis sont devenus le pays capitaliste le plus puissant, mais également la première puissance mondiale avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Dans la pratique, la Grande-Bretagne a dû le reconnaître, même si jusque là elle avait eu la suprématie. A partir de 1940, elle a transmis aux États-Unis tous les éléments dont elle disposait pour fabriquer la bombe atomique.
Pendant toute la durée de la guerre, les États-Unis ont dépensé 2 milliards de dollars à la fabrication de la bombe atomique et en avril 1945 ils en étaient les seuls détenteurs.
Staline et Molotov en discussion lors d’une pause à la conférence de Postdam.
L’emploi de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki constituait la démonstration la plus fracassante de la force des États-Unis et leur moyen d’imposer les conditions impérialistes à l’élaboration de l’ordre mondial d’après-guerre. Il s’agissait d’une provocation ouverte, d’une menace et d’un chantage à l’égard de l’Union soviétique, mais aussi d’un avertissement pour leurs éventuels rivaux capitalistes.
La bombe atomique s’intégrait dans la stratégie de destruction du système socialiste. C’était un outil de la guerre psychologique et de la déstabilisation.
Après la guerre, le système impérialiste international est resté fort, malgré le renforcement indéniable du socialisme grâce à la déconnexion de 9 pays (d’Europe de l’Est et d’Asie) et grâce à l’ascension fulgurante du prestige international, politique et moral, de l’Union soviétique.
Tandis que les États-Unis et leurs alliés concrétisaient leur nouvelle offensive planifiée durant les années de guerre, l’Union soviétique tentait de cicatriser ses blessures, tout en réalisant un nouvel exploit, celui de la reconstruction.
Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’impérialisme sous hégémonie des États-Unis a commencé la « guerre froide », en ayant défini résolument sa stratégie : miner le système socialiste et le renverser.
L’étincelle a été donnée par le discours incendiaire de Churchill à Fulton aux États-Unis (le 5 mars 1946), dans lequel il a lancé les termes de « rideau de fer » et d’ennemi du «monde libre».
La « guerre froide » signifiait l’organisation de la guerre psychologique, le renforcement des équipements militaires pour épuiser économiquement l’URSS, la mise sur pied de gigantesques réseaux d’attaque et de sabotage du système socialiste à l’intérieur, la provocation ouverte et le soutien aux tendances contre-révolutionnaires, une politique économique et diplomatique différenciée envers les nouveaux alliés de l’URSS dans la construction socialiste.
A travers le plan Marshall (9 juin 1947), qui visait la relance économique de l’Europe capitaliste, les Etats-Unis, qui n’ont pas connu la guerre sur leur territoire, ont pu faire sortir leurs capitaux accumulés et, plus généralement, renforcer leur influence sur le marché européen. Ils ont constitué de nouvelles institutions de crédit (le FMI, la Banque mondiale, les accords de libre-échange). Par la doctrine Truman, ils ont renforcé leur influence économique, politique et militaire en Méditerranée orientale, tout en soutenant économiquement, politiquement et militairement la bourgeoisie grecque contre l’Armée démocratique de Grèce. Par la doctrine Truman, ils ont également renforcé la bourgeoisie turque.
Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont utilisé le bélier politique de l’Otan (4 avril 1949) et particulièrement l’Allemagne fédérale capitaliste qu’ils ont rapidement reconstruite, pour exploiter chaque opportunité anticommuniste dans les démocraties populaires.
Ils ont incité des événements contre- révolutionnaires, avec bien entendu l’alliance des forces intérieures bourgeoises et opportunistes, comme par exemple en République Démocratique Allemande en 1953 et en Hongrie en 1956.
Le système impérialiste international a suivi une stratégie raffinée et une tactique souple de relations diplomatiques et économiques avec les nouveaux Etats ouvriers, avec pour objectif l’éclatement de leur alliance avec l’URSS et la création des conditions d’altération opportuniste qui conduirait à la restauration du capitalisme.
Dans ces conditions le mouvement communiste en Europe n'est pas parvenu à élaborer une stratégie unifiée contre la stratégie du système impérialiste international. Au contraire, la ligne de nombreux PC était dominée par celle des « spécificités nationales ». En même temps, les forces du socialisme en Europe ont été surestimées, tout comme les possibilités offertes par la lutte parlementaire. La ligne de la « coexistence pacifique », développée pendant les premières années après la guerre, en partie au 19ème Congrès du PCUS et principalement au 20ème Congrès, a permis le développement d’idées utopiques comme la possibilité que l’impérialisme puisse renoncer à la guerre et aux moyens militaires, qu’il accepte un nouvel ordre mondial basé sur les principes des avantages réciproques et de la collaboration sur un pied d’égalité.
Le front idéologique contre la social-démocratie était particulièrement faible en utilisant le clivage entre son aile gauche et son aile droite.
Formation au maniement de la mitrailleuse.
La réaction internationale et locale a utilisé les sociaux-démocrates et les nouveaux opportunistes comme avant-garde pour saper la construction socialiste et le développement de la lutte révolutionnaire en Europe occidentale capitaliste.
Il est impossible d’éliminer les contradictions entre les pays impérialistes. Bien que leur stratégie contre les peuples puisse être unique, leur rivalité pour la souveraineté mondiale s’accentue. Le conflit pour le butin entre les États-Unis et l’Union européenne s’aiguise, comme l’a démontré la guerre contre l’Irak, en dépit de leur action commune contre les peuples et les pays sous prétexte du terrorisme.
Les contradictions entre les forces dirigeantes de l’Union européenne s’accentuent, mais également entre les forces régionales. Sa militarisation est accélérée via la prétendue «Constitution européenne ». Le plan des États-Unis pour la «démocratisation des pays du Moyen-Orient » tout comme les menaces contre la République populaire démocratique de Corée et contre Cuba, affectés par un embargo commercial chronique et des complots subversifs, constituent des développements dangereux pour les peuples.
La situation dans les Balkans s’est avérée également explosive depuis les dernières modifications de frontières et la décision des impérialistes de permettre l’indépendance du territoire du Kosovo. D’autre part, les contradictions entre la bourgeoisie grecque et turque pour la répartition des marchés et le contrôle de la Méditerranée orientale, les nouvelles pressions pour imposer le plan Annan à Chypre, bien qu’il soit opposé au non du référendum, tout comme la solution injuste à la question palestinienne, constituent les matières premières d’une dégradation accélérée de la situation dans toute la région.
Les contradictions aiguës entre les impérialistes soulignent le fait que l’humanité est loin d’être épargnée du danger d’une nouvelle guerre plus généralisée.
La lutte au niveau national reste pour la classe ouvrière et pour les couches populaires le terrain principal d’action et de changement. Toutes les forces politiques qui déclarent qu’elle est dépassée, soit protègent les intérêts du capital, soit ont démissionné ou se sont accommodées du système capitaliste et se contentent de l’améliorer. La lutte de classe conséquente dans chaque pays est la condition préalable pour qu’existe une action internationale constante et efficace.
Dans le développement historique, beaucoup de choses se répètent. La politique de « diviser pour régner» constitue une tactique impérialiste constante. Cela a été démontré actuellement dans la préparation et le déroulement des guerres en Yougoslavie, par la culture et la valorisation d’un nationalisme débridé, du racisme, du fanatisme religieux et des différences raciales.
La seule réponse réside dans la ligne politique qui contribue au développement de l’internationalisme prolétarien, de la solidarité anti-impérialiste et de l’action commune, de l’unité internationale de la classe ouvrière, de l’alliance avec les couches des petits et moyens indépendants de la paysannerie et des villes.
Le KKE a confiance en la classe ouvrière et aux couches populaires. Aujourd’hui, comme hier, pendant les années de guerre, le KKE révèle la force du peuple quand il veut agir et organiser sa lutte.
A l’époque, tout comme aujourd’hui, les forces politiques bourgeoises et leurs organes ont tenté de semer dans la conscience populaire le défaitisme et la « sagesse » pour convaincre le peuple que les armées d’Hitler étaient invincibles et que les affronter aurait été une folie. Imprudence et d’autres qualificatifs, ainsi qualifient-ils aujourd’hui la lutte anti-impérialiste. Ils brandissent comme spectre le « risque d’isolement du pays»!
Il a été démontré que lorsqu ’existe une avant-garde prête et décidée, le peuple répond à l’appel. Les rapports de force ne restent pas figés.
Partisans de l’ELAS au combat.
La nécessité engendre la colère. Nous vivons à l’époque de la transition entre le capitalisme et le socialisme. Le 21ème siècle sera le siècle de la revitalisation du mouvement communiste, le siècle de nouvelles révolutions sociales, qui porteront au pouvoir, avec une plus grande maturité et stabilité, la classe ouvrière et les autres forces populaires, pour que la satisfaction des besoins du peuple soit le moteur de l’organisation économique et sociale.
19 avril 2005 Le Comité Central du KKE
Notes du traducteur
1.Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, un service de contre-espionnage américain, la branche X2 de l’OSS (Office of Strategic Services), fut chargé de localiser les agents nazis restés sur place après le repli de la Wehrmacht : les « stay-behind ». Plutôt que de les arrêter et de les fusiller, James Jesus Angleton, patron du X2, et le général William J. Donovan, directeur de l’OSS, décidèrent d’en retourner le plus grand nombre et de les enrôler en vue de la Guerre mondiale suivante, celle qui oppose- rait le « monde libre » au « péril communiste » [OSS. The Secret History of America’s First Central Intelligence Agency, Tom Brower, University of California Press, 1972.]. Voir article sur le Réseau Voltaire
2.Le 27 octobre 1990, Giulio Andreotti, le premier ministre italien, déclare à propos du réseau Gladio : « Après la Seconde Guerre mondiale, la peur de l’expansionnisme soviétique et l’infériorité des forces de l’OTAN par rapport au Kominform conduisirent les nations d’Europe de l’Ouest à envisager de nouvelles formes de défense non conventionnelles, créant sur leur territoire un réseau occulte de résistance destiné à œuvrer en cas d’occupation ennemie, à travers le recueil d’informations, le sabotage, la propagande, la guérilla… »
3.Branche grecque du réseau stay-behind, fondée par Edwin Walker, officier de l’armée US, ancien commandant du 1st Special Service Force. Animé par un anticommunisme obsessionnel, Walker considérait que, après la rupture du pacte germano-soviétique, les USA auraient dû s'allier avec le Reich pour combattre l'URSS et non l'inverse. À la Libération, Walker organisa l'élimination des résistants communistes grecs avant de fonder la Toison Rouge.
4.Organisation fasciste clandestine.
Des soldats hitlériens franchissent la frontière pour envahir la Pologne.
Un des plus grands événements historiques du 20ème siècle, la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) s’est scellé par la victoire des peuples contre le bloc fasciste et impérialiste d’Allemagne, du Japon, d’Italie et de leurs alliés.
La Seconde Guerre mondiale a duré 2.194 jours et s’est étendue sur 22 millions de km2. Plus de 110 millions de personnes ont rejoint les armées régulières. Le nombre des morts de cette guerre, civils et militaires, s’élève à 50 millions.
Le KKE (Parti Communiste de Grèce) honore celles et ceux qui ont donné leur vie, sont devenus invalides ou ont lutté par tous les moyens contre les envahisseurs dans les champs de bataille des villes, des montagnes, des mers, de l’air et dans la clandestinité. Celles et ceux qui ont combattu avec des armes ou des tracts, ont gardé une position héroïque dans les prisons et devant les pelotons d’exécutions. Celles et ceux qui ont caché des combattants ou ont pris part aux grèves, manifestations et sabotages. Les combattants anonymes d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, du Pacifique et de l’Atlantique, de la Méditerranée. Tous et toutes ont mis leurs petites pierres pour qu’arrive l’issue victorieuse.
Nous rendons hommage à ceux qui sont morts de faim, aux millions de victimes des horribles camps de la mort, de chaque lieu d’horreur où l’exploitation de l’homme par l’homme a atteint son apogée, dans un mépris absolu de l’existence humaine.
La contribution de l’Union soviétique dans la grande victoire populaire a été décisive et déterminante. Le sacrifice du peuple, de l’Etat soviétique et de ses forces armées constitue une épopée immortelle. Honneur et gloire éternelle au Parti communiste des Bolcheviks, aux héroïques komsomols, aux hommes, aux femmes et aux enfants du pays de l’Octobre rouge.
Le KKE honore la contribution du mouvement national de libération des pays capitalistes occupés, des villes et villages. Il honore les partisans héroïques et les Brigades Internationales, les résistants des pays envahisseurs, les mouvements des pays latino-américains qui collectaient de l’aide en faveur de l’Union soviétique.
Les mouvements de libération nationale ont bloqué des centaines de divisions hostiles. Ils ont causé d’importants dégâts aux armées d’occupation. Par leur combat héroïque, ils visaient à la fois les gouvernements de l’Axe et leurs structures politiques et militaires dans chaque pays occupé.
La lutte antifasciste visait aussi l’élimination du colonialisme dans une série de pays d’Asie et d’Afrique (Inde, Iran, Irak, Algérie, Maroc, etc.) qui se trouvaient sous la domination coloniale de la Grande-Bretagne, de la France et de la Belgique.
Les mouvements populaires en Yougoslavie et en Grèce étaient parmi les plus massifs des pays occupés. Le mouvement de libération nationale d’Albanie et le mouvement antifasciste de Bulgarie ont été très importants dans les Balkans.
Les partis communistes représentaient la force fondamentale du combat titanesque, ils en étaient l’âme et le guide. Des millions d’hommes et de femmes communistes ont donné leur vie pour un monde meilleur.
La Seconde Guerre mondiale, tout comme la Première (1914-1918), est née au sein du système capitaliste, comme conséquence de l’intense exacerbation des contradictions interimpérialistes pour le partage du monde. C’est pourquoi elles ne se sont pas purement menées entre deux systèmes socio-économiques antagoniques, le socialisme et le capitalisme, malgré que l’ennemi et l’objectif commun de toutes les forces capitalistes était l’Union soviétique. Elles voulaient faire disparaître l’Union soviétique de la terre.
L’antagonisme capitaliste, en liaison avec la règle du développement inégal de la croissance économique – donc également l’inégalité entre les forces politiques et militaires des Etats capitalistes – engendre inévitablement la concurrence pour la répartition des marchés et sphères d’influence. Cet antagonisme a conduit à l’accession de nouveaux pays au système impérialiste, principalement l’Allemagne et le Japon. Leur renforcement leur a donné la possibilité, y compris à l’Italie, de viser et d’obtenir le renversement des conséquences négatives de la Première Guerre mondiale.
L'existence du premier Etat socialiste, l'URSS, ainsi que la grande crise économique de 1929-1933, qui a ébranlé la stabilité du système capitaliste, ont davantage aiguisé les contradictions entre les Etats capitalistes les plus puissants.
La crise de 1929-1933 a accéléré le renversement des rapports de force entre les grandes puissances et a principalement précipité la militarisation de l'économie des Etats capitalistes les plus puissants.
L'Allemagne est redevenue une grande puissance économique et militaire, la force de frappe de l'impérialisme international, grâce notamment à l'aide offerte par les puissances capitalistes victorieu-ses de la Première Guerre mondiale, pour qu’elle se tourne contre l’Union soviétique. Elle a été aidée de toutes les manières parce qu’il était évident qu’elle n’aurait pu attaquer si elle s’était seulement appuyée sur ses propres forces et celles de ses alliés.
Les géants économiques des Etats-Unis (Standard Oil, Dupont, Ford, etc.) ont substantiellement contribué au rapide redressement et au renforcement de l’Allemagne, par des échanges avantageux. Ils ont réalisé d’énormes investissements, ils ont financé sans limite le Parti national-socialiste et le développement de l’armement et de la militarisation de l’Allemagne, aux côtés des monopoles et des banques allemandes (Krupp, Thyssen, Flick etc.). Les géants économiques des Etats-Unis, de France et de Grande-Bretagne ont poursuivi leurs relations commerciales avec l’Allemagne, y compris durant la guerre. Les monopoles (Texas Oil, Renault, etc.) ont également accordé un soutien à Franco.
Le monstre fasciste nazi est né des besoins et des objectifs capitalistes, servis par les partis bourgeois conservateurs, mais aussi par les partis sociaux-démocrates.
Un des nombreux exemples caractéristiques de la position des partis sociaux-démocrates est celui du gouvernement français du Front Populaire (avec Léon Blume comme premier Ministre), qui a soutenu politiquement Franco lors de son attaque contre le peuple espagnol et qui a laissé agir librement l’organisation fasciste en France. Et cela, à l’heure même où la classe bourgeoise française, les magnats de l’industrie, les grands propriétaires terriens, leurs forces politiques et l’église catholique créaient, soutenaient, armaient et développaient ainsi les organisations fascistes (Les Croix de feu, etc.).
En Italie, la constitution d’un gouvernement avait été confiée à Mussolini par le roi Victor Emmanuel (le 29 octobre 1922), alors que, depuis 1920, le gouvernement italien finançait les Brigades noires et que l’état-major de l’armée leur fournissait des armes.
Ce rôle des partis bourgeois est apparu encore plus clairement après la fin de la guerre, lorsque des cadres du nazisme (au sein de l’armée, de la magistrature, etc.) ont été nommés à des postes de direction dans la reconstitution de l’Etat allemand (désormais « démocratique »). De tels cadres ont été sélectionnés par les USA et l’Otan dans l’infiltration d’organisations dans le cadre du plan Stay Behind 1 (Gladio 2, Toison Rouge3 etc.).
Les partis nationaux-socialistes étaient les partis des monopoles, avec une politique profondément anticommuniste, antipopulaire, ouvertement raciste et terroriste. Pourtant, grâce à une série de circonstances, ils sont parvenus à piéger dans leurs filets une partie de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie et acquérir ainsi une large base populaire. Une des principales causes de ce résultat provenait de la situation socio-économique des travailleurs. La paupérisation brusque et étendue, résultant de la crise économique et de la crise de la gestion des partis conservateurs, a créé des conditions d’un courant réactionnaire et chauvin parmi les forces populaires et la jeunesse, également à cause de la politique des partis sociaux-démocrates. Les armées de chômeurs et d’affamés ont mis tous leurs espoirs dans les partis nationaux-socialistes.
La capitulation que l’Allemagne avait été obligée de signer comme perdante de la Première Guerre mondiale (Traité de Versailles, 28 juin 1919) avait excité les convoitises revanchardes de la classe bourgeoise allemande, qui a utilisé dans ses plans le sentiment d’humiliation de millions d’Allemands.
C’est sur ce terreau qu’a germé la démagogie en faveur du « socialisme » que prétendaient apporter les partis nationaux-socialistes. Ils ont cultivé le fanatisme et les chimères que la prospérité populaire viendrait par la création selon lesquelles une Allemagne grande et forte. C’est ainsi qu’Hitler est parvenu au pouvoir suite à des processus électoraux (le 30 janvier 1933).
Il est clairement démontré que les conditions objectives et la crise économique générale ne conduisent pas d’elles-mêmes à une situation politique en faveur du peuple.
Au contraire, elles peuvent amener à une plus grande altération des consciences et à l’apparition des mouvements de masse éactionnaires.
Les USA, la France et Grande-Bretagne ont accepté l’annexion de l’Autriche (12 mars 1938) par l’Allemagne, ils leur ont concédé la Tchécoslovaquie (Traité de Munich, 30 septembre 1939) et enfin leur ont livré la Pologne (1er septembre 1939).
Entre-temps, le Japon avait annexé la Manchourie sans être dérangé (envahie le 18 septembre 1931) et l’Italie avait conquis l’Ethiopie (envahie le 3 octobre 1935, puis annexée le 9 mai 1936). Plus tard, l’Italie a également conquis l’Albanie (7 avril 1939) et le 28 octobre 1940, elle a attaqué la Grèce. La conquête de la Norvège, du Danemark, de la Finlande et de la Belgique s’est révélée une affaire aisée pour l’Allemagne puisqu’elle a avancé sans rencontrer de résistance.
Le 26 novembre 1936, l’Allemagne et le Japon ont signé un accord de coopération militaire, connu comme le Pacte antiKomintern. A ce « pacte contre l’Internationale communiste », adhèrent successivement l’Italie, la Manchourie, la Hongrie, l’Espagne, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Roumanie, la Slovaquie et la Chine de Nankin.
Un soutien majeur au financement de l’Allemagne et de l’Italie a été apporté par le Vatican, constitué en Etat indépendant en 1929 par Mussolini. Le Vatican a immédiatement re-connu le 3ème Reich. Il voyait l’Allemagne comme la force qui écraserait l’Union soviétique. C’est pour cette raison que le Vatican n’a pas réagi lorsque l’Allemagne a envahi la Pologne catholique. Il a fait de même lors de l’holocauste des juifs.
En Croatie, l’Eglise catholique figurait parmi les défenseurs fanatiques des envahisseurs allemands. Les massacres de résistants croates qu’elle a commis sont inoubliables. Durant la guerre civile en Espagne (1936-1939), le rôle de l’Eglise en Espagne était analogue envers l’Armée républicaine.
Après l’écrasement de l’Allemagne, le Vatican a organisé la fuite des responsables nazis vers les USA et l’Argentine, alors que pendant toute la durée de la guerre, il a réclamé la création d’un front commun capitaliste contre l’URSS.
Aux tentatives et efforts continus de l’URSS en faveur de la création d’une alliance antifasciste, les USA, la Grande-Bretagne et la France ont gardé une position négative. Simultanément, ils poursuivaient une politique de sape et d’attaque contre elle.
Durant le conflit entre l’URSS et la Finlande (30 novembre 1939 – 12 mars 1940), les Anglais et les Français ont organisé une tentative militaire contre les troupes de l’Union soviétique. Ils ont octroyé d’importantes forces militaires à la Finlande. A la fin de 1939, ils ont projeté le bombardement des infrastructures pétrolières soviétiques à Batoum. Et tandis que l’Axe envahissait des pays, les USA se sont déclarés neutres.
Les USA, la Grande Bretagne et la France considéraient qu’un affrontement armé entre l’Allemagne et l’URSS aurait conduit à un affaiblissement des deux et à leur prédominance.
D’autre part, lorsque l’Allemagne a attaqué la France, la classe bourgeoise française a préféré livrer la France, ensuite soutenir l’occupation allemande, mais aussi son propre pouvoir, via le gouvernement d’occupation française de Vichy.
Leur position a été également caractéristique quand ils ont proposé à l’Union soviétique une alliance conditionnelle contre l’Axe afin de sauver les apparences. Leurs propositions contenaient des obligations pénibles. Ils ont tenté que l’Union soviétique supporte seule tout le poids de la guerre et qu’eux puissent rester à distance, afin d’avoir la possibilité de dicter, en temps opportun, leurs conditions aux belligérants.
Seconde Guerre mondiale. Massacre collectif de Lituaniens devant les fosses communes.
Le 29 juillet 1939, le gouvernement soviétique a proposé aux gouvernements de France et de Grande-Bretagne d’organiser, à Moscou, un sommet afin de surmonter les problèmes de communication politique. Mais même ces discussions ont été menées par les impérialistes vers un naufrage.
Le 23 août 1939 a été signé le « Pacte de non-agression» germano-soviétique pour une durée de 10 années, connu comme Pacte Molotov-Ribbentrop. Bien plus tard (le 13 avril 1941), a été également signé le «Pacte de neutralité» soviéto-japonais.
Le Pacte Molotov-Ribbentrop a subi les attaques des opportunistes et des défenseurs hypocrites des libertés. Ceux-ci dissimulent le fait indéniable que les Etats capitalistes, tant ceux avec des régimes démocratiques bourgeois que les fascistes, agissaient avec l’objectif de renverser le pouvoir soviétique.
Le Pacte Molotov-Ribbentrop servait à l’Union soviétique qui avait besoin de temps pour mieux se préparer face à l’inévitable attaque militaire imminente.
Le « Pacte germano-soviétique de non-agression » a duré jusqu’au 22 juin 1941, date à laquelle l’Allemagne l’a violé et attaqué l’URSS. Lorsque l’Allemagne a envahi la France ainsi que la plupart des pays européens, la tactique de la classe bourgeoise britannique a changé et Churchill a remplacé Chamberlain au poste de premier ministre (mai 1940). C’est à ce moment que la Grande-Bretagne est entrée en réalité en guerre contre l’Allemagne, malgré que, tout comme la France, elle avait proclamé la guerre en 1939 sans pour cela la mener. Il s’agissait d’une « drôle de guerre » comme elle a été surnommée.
Par la suite, les USA ont déclaré la guerre à l’Allemagne, au Japon et à l’Italie suite à l’attaque du Japon à Pearl Harbour, leur base militaire dans le Pacifique (7 décembre 1941). Derrière cela, il s’agissait d’un conflit d’intérêt entre les monopoles japonais et américains en Extrême Orient.
Durant ces années et plus tard, ils n’ont pourtant manqué aucune tentative d’entente pour affron ter l’Union soviétique. Même au cours des derniers mois de la guerre, lorsque Churchill a demandé à Staline d’aligner un maximum de forces contre l’Allemagne, les troupes de Grande-Bretagne et des Etats-Unis ont ménagé les Allemands, alors même que ceux-ci abandonnaient des pays occupés pour affronter l’Armée rouge.
Un exemple de leurs objectifs était que, après la création du « pacte antifasciste » entre l’Union soviétique et la Grande-Bretagne (12 juillet 1941), les USA et la Grande-Bretagne n’ont pas ouvert de deuxième front en Europe contre l’Axe.
Les USA et la Grande-Bretagne constituaient la plus grande puissance économique et militaire. Ils savaient que l’Allemagne n’était pas en mesure d’effectuer une guerre de longue durée. Ils contrôlaient les principales sources des matières premières ainsi que les transports maritimes.
1944 est l’année au cours de laquelle l’Union soviétique expulsait les armées allemandes de son territoire. Il était évident alors que l’Armée rouge s’apprêtait à libérer les pays occupés d’Europe. C’est alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont été obligés d’ouvrir le deuxième front en Europe, seulement le 6 juin 1944, lors du débarquement en Normandie. Ils craignaient à juste titre que l’Armée rouge n’entre seule à Berlin, au cœur même du noyau stratégique de l’Europe, lieu d’une forte confrontation de classes pour son contrôle. Par conséquent, ils n’avaient pas de temps à perdre.
C’est ainsi qu’a débuté une réelle course pour arriver le premier à prendre la capitale allemande. Le 2 mai 1945, le drapeau rouge a été hissé sur le Reichstag, le parlement allemand. Le 8 du même mois, l’Allemagne a capitulé sans condition. Quatre mois plus tard, suite à l’attaque de l’Union soviétique contre le Japon, ce dernier a également capitulé (le 2 septembre 1945). Bien avant, les USA, sans nécessité militaire, ont lancé la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki (les 6 et 9 août 1945).
Il s’agissait d’un des plus grands crimes de l’impérialisme contre l’humanité au 20ème siècle.
L’Union Soviétique, sous la direction du Parti communiste de l’Union soviétique ayant comme secrétaire général du Comité central, J.V. Staline, a supporté le poids principal du conflit.
Au total, sur le front de l’Est, 607 divisions allemandes ont été anéanties ou capturées ; ce qui signifie que les nazis y ont subi des pertes jusqu’à quatre fois plus importantes que sur l’ensemble de tous les autres fronts (Afrique du Nord, Europe occidentale, Italie).
Rassemblement de l’EAM à Athènes en 1944.
Les sacrifices humains de l’Union soviétique s’élèvent à plus de 30 millions de victimes, y compris les invalides et les blessés. Les morts s’élèvent à 20 millions, parmi ceux-ci, la fleur des communistes, qui ont donné ce qu’ils avaient de plus précieux pour le salut de la patrie socialiste.
En comparaison, les morts de la Grande-Bretagne s’élèvent à 375.000 et ceux des Etats-Unis à 405.000.
Les autres destructions qu’a subies l’URSS sont aussi effroyables : 1.710 villes ont été réduites à un tas de ruines. 70.000 bourgades et villages ont été brûlés. 32.000 entreprises industrielles ont été partiellement ou totalement détruites ainsi que 65.000 km de lignes de chemin de fer. 98.000 kolkhozes, 5.000 sovkhozes, des hangars de tracteurs, des milliers d’hôpitaux, d’écoles, des instituts supérieurs et des bibliothèques ont été pillés.
La gigantesque contribution de l’Union soviétique à la victoire contre l’Allemagne et de ses alliés a été possible grâce au rôle du pouvoir des travailleurs soviétiques dans la création et l’organisation du renforcement de la défense de l’Union soviétique ; aux avantages qu’offre la socialisation des moyens de production et la planification centralisée de l’économie ; au rôle primordial des masses populaires ayant comme force dirigeante la classe ouvrière ; au rôle du parti communiste en tant qu’avant-garde ouvrière révolutionnaire.
Si, avant et pendant la guerre et en si peu de temps, l’Union soviétique n’avait pas mis en place une planification consciente de sa croissance socio-économique et culturelle, de sa construction socialiste, son salut aurait été impossible. Lors de la bataille de Stalingrad, qui a représenté un tournant radical vers la victoire, le vainqueur était le socialisme et non le froid glacial de l’hiver russe, contrairement à ce qu’on a souvent dit.
L’effort colossal du jeune Etat soviétique acquiert une importance plus grande encore si l’on considère qu’il a été réalisé dans des conditions d’encerclement capitaliste, d’embargo commercial, de préparatifs impérialistes d’une nouvelle guerre mondiale, d’exclusion de l’URSS de la Société des Nations, de violation flagrante des accords internationaux et de sabotage de la part des forces bourgeoises intérieures contre-révolutionnaires, jusqu’au sein de l’armée mais aussi des manoeuvres de sape de l’opportunisme, principalement du trotskisme.
Les partis communistes ont poursuivi la ligne de construction de fronts antifascistes, élaborée et soutenue par l’Internationale communiste (la 3ème) à son 7ème Congrès (25 juillet au 21 août 1935).
Chaque PC a assuré le rôle dirigeant dans la lutte de son propre pays, tout en défendant en même temps l’Union soviétique, la nouvelle société socialiste, devenue le phare et l’espoir de tous les peuples.
Au milieu de la guerre (le 13 mai 1943), l’Internationale Communiste a décidé son autodissolution et le 15 du même mois, elle a adressé cette proposition aux PC, qui l’ont approuvée à l’unanimité au moment même ou ultérieurement.
Cette décision a affaibli encore davantage la possibilité d’une stratégie unique du mouvement communiste international face à la stratégie de l'impérialisme international.
Toute la suite des événements a démontré que, dans les pays d’Europe centrale et orientale, la lutte antifasciste a conduit au renversement du pouvoir bourgeois ainsi qu’au soutien internationaliste des mouvements populaires par l’Armée rouge.
Le drapeau rouge flotte au-dessus de Stalingrad libérée.
Néanmoins, dans l’Occident capitaliste, les PC nesont pas parvenus à constituer une stratégie de transformation de la guerre impérialiste ou de la lutte de libération en combat pour la conquête du pouvoir. Ils se sont retrouvés affaiblis face à l’habilité de la classe bourgeoise de leur pays à former des alliances pour défendre son pouvoir et réviser rapidement ses alliances internationales. Toutes les causes ayant conduit à la décision de l’autodissolution [de l’Internationale communiste] n’ont pas encore été étudiées.
Lorsque les troupes de l’Allemagne, de l’Italie et de la Bulgarie ont conquis la Grèce et quand les Allemands sont entrés à Athènes (le 27 avril 1941), les communistes grecs, qui s’étaient évadés des lieux d’exil où le gouvernement Metaxas les avaient enfermés, ainsi que d’autres qui agissaient dans la clandestinité se sont dépêchés de reconstruire le Parti Communiste Grec (KKE) et d’organiser la résistance contre les occupants.
A l’initiative du KKE, a été créé le Front Ouvrier de Libération Nationale (EAM en grec – le 16 août 1941) et le 27 septembre 1941, l’EAM (Front de Libération de Grèce). Le 16 février 1942, a été créé sa branche armée, l’ELAS, avec à sa tête comme dirigeant Aris Velouchiotis. Peu après (le 23 février 1943) a été créé l’Organisation de la jeunesse panhellénique, la célèbre EPON, qui a rassemblé dans ses rangs la majorité de la jeunesse. A côté de ces organisations, ont été également fondés la Solidarité nationale, l’Intendance du maquisard et la Garde des combattants populaires, l’Organisation pour la sauvegarde de la lutte populaire (OPLA). En mars 1943, a été fondée à Londres la Fédération hellénique des organisations de marins (OENO) à l’initiative de l’Organisation des marins du KKE (KON). 2.500 marins grecs ont donné leur vie au cours de la guerre, en obéissant au mot de l’OENO « Gardez les navires en mouvement ».
A été également importante la contribution de la Marine populaire de libération nationale (ELAN), créée en 1943. Peu avant la libération, l’ELAN disposait de 100 navires avec plus de 1.200 combattants et officiers marins.
Ces événements historiques ont fait suite à la « lettre ouverte au peuple grec » (le 31 octobre 1940) de Nikos Zachariakis, secrétaire général du CC du KKE, depuis les cachots de la Sécurité d’Etat ; elle a forgé la ligne de la lutte de la guerre gréco-italienne. La ligne politique de la « lettre ouverte » a été suivie par l’EAM (Front de libération hellénique) dans toutes ses actions.
Le KKE était sorti profondément atteint par la dictature monarchiste de Metaxas du 4 août 1936. La Sécurité d’Etat a pu former la « Direction Provisoire » comme organe dirigeant du parti, lequel publiait le Rizospastis (Le Radical, journal du KKE). Cet organe avait été constitué par des cadres du KKE qui étaient passés au service de l'ennemi de classe, ainsi que par d’autres qui, à leur insu, étaient tombés dans leur piège.
Durant cette même période, à l’initiative de cadres du KKE, a été constitué « l’Ancien Comité Central » qui fonctionnait comme organe dirigeant du parti.
Le KKE était privé de l’aide importante de ses centaines de cadres, que le gouvernement de Metaxas avait livrés aux Allemands, ainsi que de son Secrétaire général, livré à la Gestapo et déporté au camp de Dachau.
Les forces politiques qui, avec le KKE, ont constitué l’EAM étaient l’Union démocratique populaire (ELD), le Parti socialiste de Grèce (SKE) et le Parti paysan de Grèce (AKE).
A l’EAM - isolément et non comme parti - ont également adhéré des militants de Venizelos ainsi que certains royalistes, des membres de la partie populaire du clergé mais aussi des ecclé-siastiques, en contradiction avec le rôle anti-populaire joué par la majorité de l’Eglise officielle. Certains officiers et sous-officiers de l’armée régulière ont également adhéré, tout comme a également collaboré à l’EAM une infime minorité du monde politique bourgeois, sans vraiment y adhérer (Svolos, etc.).
La grande majorité du peuple s’est rassemblée autour de l’EAM (la classe ouvrière, la petite et moyenne paysannerie, la classe moyenne des villes). Le KKE était l’âme, la force dirigeante et la flamme principale de la Résistance de l’EAM. Kaisaryani, Kournovo, Haïdari, Akronavplia, Aï-Stratis sont quelques lieux de leurs sacrifices.
L’EAM a sauvé le peuple de la famine. Il a créé les bases du pouvoir dans les régions libérées (administration autonome, justice populaire). Il a stimulé le renforcement de la culture populaire. Le 10 mars 1944, le Comité politique de libération nationale (PEEA), organe politique central de E. Talman discute avec des représentants des PC au 6e Congrès de l’Internationale communiste.
l’administration des régions libérées, a prêté serment.
Après les élections (le 23 avril 1944), dans les conditions de l’Occupation, le « Conseil National » a été élu à Korischades (le 30 avril 1944). Les femmes et les jeunes de plus de 18 ans ont voté pour la première fois lors de ces élections. Près de 1.800.000 électeurs y ont participé, sans compter les résultats de la Crète, de la Macédoine orientale, de la Thrace et des îles de la Mer Egée. Il est à noter, qu’aux élections parlementaires de 1936, 1.000.000 électeurs avaient participé.
Grâce à l’EAM, pas un seul ouvrier n’a été envoyé dans les usines allemandes, à l’exception e ceux qui avaient été pris en otages par les Allemands. Grâce à l’EAM, pas un seul Grec n’a été envoyé faire la guerre contre l’Union soviétique.
L’action de l’EAM comportait toutes les formes de lutte : grèves, manifestations, défilés, pétitions, organisation armée. Sa propagande de masse était très étendue et souvent très originale.
L’ELAS a détruit 8 à 12 divisions ennemies. Il a causé plus de 30.000 morts parmi les rangs des occupants et a fait plus de 6.500 prisonniers de guerre. Il a détruit 37 grands ponts, 85 locomotives, près de 1.000 wagons et 1.000 véhicules. La quasi totalité de son armement était constitué des prises faites aux Allemands et aux Italiens. Au printemps 1944, l’ELAS avait sous son contrôle les 2/3 du pays et, à la Libération, plus de 90 % du territoire.
Durant la guerre, les morts parmi le peuple grec s’élèvent à 405.000 au total (morts de famine, exécutés, morts durant la guerre gréco-italienne et gréco-allemande, des milliers exécutés dans les camps de concentration, principalement des juifs de Salonique, etc.).
Une partie de la classe politique bour-geoise a choisi la voie de la collaboration ouverte avec les occupants. Il s’agissait des traîtres connus qui ont formé les gouvernements d’occupation ayant pour premiers ministres successifs Tsolakoglou, Logothetopoulos et I. Rallis. Avec leur soutien, se sont constitués le Parti national-socialiste de Grèce, l’Organisation patriotique national-socialiste (ESPO), l’Organisation des Forces Nationales de Grèce (OEDE), etc.
Le gouvernement de Rallis a créé les brigades de sécurité (novembre 1943), afin de renforcer l’action contre l’EAM et le KKE. Parmi les initiateurs de sa création se trouvait le dictateur militaire « libéral » Théodore Pangalos et Stylianos Gonatas, vice-président du Parti des libéraux.
Parallèlement, l’organisation «Chi» (χ grec)4 et d’autres appuyaient l’Etat bourgeois et les persécuteurs du peuple combattant. Des officiers du parti de Venizelos ont également adhéré aux brigades de sécurité. Des organisations armées semblables avaient été également créées dans différentes régions de Grèce.
Une autre fraction du monde politique bourgeois s’est enfuie à l’étranger avec la Cour royale, en emportant d’immenses quantités des réserves d’or de l’Etat. Ils se sont installés en Egypte où ils ont développé des relations particulières avec leurs alliés anglais, en prévoyant la neutralisation de l’EAM – ELAS dans les mouvements qui conduiraient à la restauration du pouvoir bourgeois en Grèce après la guerre.
Le rôle des expéditions militaires anglaises dans les montagnes grecques était de miner l’EAM. C’est dans ce cadre que les Anglais ont financé et soutenu politiquement et militairement la création (en octobre 1941) et les activités de l’Union nationale démocratique grecque (EDES), dont les dirigeants ont également collaboré avec les Allemands, tandis que d’autres adhéraient aussi aux brigades de sécurité. Parallèlement, les Anglais ont aussi aidé d’autres organisations politiques et militaires comme l’EKKA, (Libération nationale et sociale, fondée en novembre 1942).
La plus grande partie du monde politique bourgeois de l’époque était absente du combat: G. Kafandaris des Progressistes, I. Sofianopoulos du Parti paysan, G. Papandréou du Parti socialiste démocratique, P. Kanellopoulos du Parti de l’Union nationale sont restés en retrait. La plupart d’entre eux sont partis en Egypte peu avant la fin de la guerre et ont lancé des initiatives diplomatiques en vue de récupérer le pouvoir après la guerre.
Rencontre entre des combattants soviétiques et des partisans yougoslaves.
G. Kafandaris a refusé la proposition du KKE d’adhérer à la Résistance. Il en fut de même pour George Papandreou à qui on a proposé de prendre le commandement de l’EAM. En outre, N. Plastiras, depuis Nice en France, où il séjournait durant l’occupation, a invité dans une lettre le peuple à collaborer avec les occupants.
Après la victoire de la contre-révolution dans les anciens pays socialistes (1989-1991), a commencé une tentative, parti culièrement coordonnée à travers le monde, de réviser l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle fait partie intégrante d’un plan plus général d’attaque idéologique de longue durée.
Cette attaque vise à réduire, voire à effacer, le prestige du mouvement communiste auprès des peuples du monde entier. Elle vise à empoisonner la conscience des jeunes générations, afin de les rendre vulnérables à la propagande noire. Elle entraîne massivement les jeunes générations dans les crimes actuels de l’ordre impérialiste. Elle constitue principalement une action idéologique et politi-que mondiale des forces du capital, afin d’ériger un mur infranchissable pour que le monde ne puisse sortir du retour en arrière amené par la contre-révolution de 1989-1991.
Les centres de « révision de l’histoire » camouflent consciemment que les guerres injustes jaillissent des veines mêmes du système capitaliste ; qu’elles ne sont pas dues à quelques fous, comme certains présentent Hitler et Mussolini. Les guerres surgissent parce qu’existe l’exploitation de l’homme par l’homme.
En même temps ils passent sous silence le fait que l’URSS a fourni de grands et longs efforts pour éviter l’éclatement de la guerre et qu’elle a conséquemment poursuivi une politique de paix, parce que c’était la seule qui lui permettait de construire la société socialiste. Ayant aboli l’exploitation de l’homme par l’homme, elle avait également détruit le mobile pour participer au partage et au repartage du monde. L’Union soviétique a été obligée de mener une guerre que l’impérialisme avait provoquée et qu’elle-même, bien entendu, ne voulait pas.
L’Union soviétique a mené une guerre juste. Le fait qu’elle ait recherché et aidé les mouvements de résistance populaire à vaincre l’Axe et à ouvrir la voie du progrès, doit être inscrit du côté positif de la balance en faveur des peuples. D’ailleurs les peuples ont souffert de l’ensemble des Etats capitalistes, les fauteurs de guerre.
Ils dissimulent également avec soin que la Seconde Guerre mondiale ait attisé les espoirs des forces contre-révolutionnaires au sein de l’Union soviétique. Celles-ci voyaient une grande occasion de restaurer le capitalisme en s’alliant aux Allemands.
Aujourd’hui, les centres anticommunistes appellent la Résistance «terrorisme» ! Ils présentent la punition exemplaire des collaborateurs comme des massacres de civils. Et pour justifier la création d’organisation de type brigades de sécurité et la collaboration avec les occupants, ils citent « la nécessité pour les innocents de se protéger contre la rage sanguinaire lancée par les communistes contre eux »!
Ils renversent complètement la réalité. Car les forces de l’Axe ne sont pas les seules à avoir commis des crimes contre l’humanité. Il y a aussi les gouvernements des forces impérialistes démocratiques. Parmi les crimes les plus caractéristiques des États-Unis et de la Grande-Bretagne, il y a le bombardement de Dresde (13 au 14 février 1945), au cours duquel la ville a été transformée en un champ de ruines, plus de 120.000 personnes ont perdu la vie et une richesse culturelle de valeur inestimable a été détruite. Et tout cela bien que le bombardement de Dresde ne représentait aucun intérêt militaire. Plus d’un prétendent aujourd’hui que Dresde aurait été bombardée à la demande de Staline ! Pendant ce temps, les usines d’Allemagne dans lesquelles les États-Unis avaient investi, sont restées intactes…
Les nouveaux éléments qui ont vu le jour, confirmés par les historiens bourgeois, démontrent que l’allégation des révisionnistes de l’histoire et des opportunistes, selon laquelle le peuple soviétique aurait fait la guerre sous la pression d’un système politique centralisé et autoritaire, fait partie de la propagande de classe des impérialistes.
Tant d’explosion de spontanéité, dont a fait preuve la majeure partie du peuple soviétique, tant d’attachement à l’objectif et à la discipline consciente ne peuvent exister quand le peuple vit sous la terreur. Des opérations militaires gigantesques de telles étendue et profondeur, comme celles menées par l’Armée rouge, étaient toutefois impossibles à réaliser sans l’autonomie
Enfants dans la guerre, la destruction seuls et abandonnés après de Mikro Chorio. d’action et le libre choix des dirigeants politiques et militaires de chaque région. Cette réalité n’a pas été fabriquée avec les « œillères idéologiques de l’époque de la guerre froide », comme le soutiennent les révisionnistes. C’est une réalité que seule le cadre idéologique universel du capital peut ignorer.
Les contradictions de classes existent objectivement et sont inconciliables. Aucune campagne pour consolider la « collaboration de classes » ne peut les faire disparaître. Les tentatives de calomnier la lutte des classes et ses valeurs tomberont dans le vide.
Selon leurs principes méthodologiques de base, les révisionnistes de l’histoire interprètent les événements historiques en exorcisant la lutte de classes, qu’ils considèrent comme dépassée depuis l’apogée des développements contre-révolutionnaires de 1989-1991. Au nom de l’objectivité, qui serait prétendument une vision sans classes des choses, ils dissimulent ainsi qu’ils servent eux-mêmes la politique bourgeoise.
Aujourd’hui, dans les Etats de la restauration capitaliste d’Europe centrale et orientale, la terreur idéologique et politique s’exprime par la réintroduction des symboles hitlériens, par la répression des communistes et par les discriminations à leur égard.
L’Union européenne joue un rôle prépondérant dans l’extinction de la mémoire historique. À la tête de l’hystérie anticommuniste, elle a consacré le 9 mai comme Journée de l’Europe en éliminant la Journée de la Victoire des peuples!
Le drapeau rouge hissé sur le Reichstag et le rôle de l’Union soviétique en général continuent d’exaspérer l’impérialisme. Ce n’est pas par hasard que les révisionnistes appellent l’expulsion des troupes allemandes par l’Armée rouge et la libération des pays d’Europe de l’Est une occupation ! En Allemagne et en Autriche, les déserteurs de l’armée allemande qui sont passés à l’adversaire, principalement dans l’armée soviétique, sont considérés en substance comme la honte nationale ! Et des fascistes sont réhabilités sur le plan matériel et moral comme héros nationaux!
Aucune falsification ne peut effacer les épopées de Stalingrad, de Leningrad, de Moscou, de Koursk, de Sébastopol, de toutes ces villes héroïques. Ni les petites et des grandes batailles de l’Armée rouge, de la Marine rouge, de l’Armée de l’air rouge, des partisans à l’arrière du front, de l’incroyable héroïsme de millions de gens. Ni de l’édification du socialisme, quand des milliers d’usines et d’entreprises des régions occidentales ont été transférées à l’intérieur de l’Union soviétique afin de poursuivre la production. Ni de l’édification du socialisme quand, au cœur de la guerre, ils construisaient du néant les régions ravagées, abandonnées par les armées allemandes vaincues.
C’est un devoir pour les communistes, pour chaque scientifique progressiste qui respecte la vérité, pour chaque travailleur, de rejeter résolument la falsification de l’histoire. L’opération de désidéologisation de l’histoire est dirigée depuis les centres impérialistes. Ceux-ci identifient de manière calomnieuse le communisme au fascisme, Staline à Hitler, tandis qu’ils connaissent la réalité.
Ces mêmes centres sont parvenus à critiquer Churchill pour s’être allié à Staline!
En parallèle, les arguments de la propagande bourgeoise à propos du prétendu « partage du monde » (le 11 février 1945) à Yalta, entre l’URSS d’un côté et les Etats-Unis et la Grande Bretagne de l’autre, continuent à être reproduits, soutenus avec ferveur par l’opportunisme.
C’est par cet hypothétique « partage du monde », qu’ils explique pourquoi l’Armée rouge est passée au ras des frontières grecques, avec comme résultat que l’EAM, le Front national de libération, a été vaincu par la classe dirigeante du pays et les Anglais.
Au-delà d’un fait inexistant comme celui de la « répartition du monde », ils cherchent en fin de compte à soutenir la condamnation de la lutte populaire armée de décembre 1944 et des périodes 1946-1949. Celle-ci dérange. La lutte héroïque du peuple d’Athènes et du Pirée en décembre 1944, comme la lutte de l’Armée démocratique de Grèce (DSE) sont pourtant incontournables. Elles constituent des affrontements de classes majeurs au 20ème siècle en Grèce, indépendamment des erreurs qui se sont produites pendant leur préparation et leur déroulement.
Leningrad. L'horreur de la guerre.
Le KKE s’efforce d’accumuler l’expérience positive et négative de la décade 1940-1949, et particulièrement des années 1941-1944, mais également de l’histoire politique assez récente d’après-guerre, qui s’est déroulée bien sûr dans des conditions différentes.
Au-delà des affrontements politiques et militaires avec les organisations militaires de la collaboration, deux aspects coexistaient dans la lutte populaire : la lutte de classes et la lutte pour la libération nationale. Ceci est confirmé par les conflits armés entre l’ELAS, l’Armée populaire de libération, et les organisations antihitlériennes anglophiles, comme l’EDES, l’Armée grecque démocratique nationale. Egalement par les accrochages continus entre l’ELAS et les Anglais, la lutte politique et idéologique sans relâche des gouvernements grecs bourgeois au Moyen Orient contre le PEEA, le Comité provisoire de la Libération nationale, et l’EAM-ELAS, tout comme la répression sanglante dirigée par les Anglais et le gouvernement grec du Caire contre l’héroïque Organisation militaire antifasciste (AOS), en avril 1944.
Les forces qui ont participé à l’EAM, le Front national de Libération, exprimaient des intérêts différents. À part le KKE, participaient également des forces sociaux-démocrates, libérales, généralement d’orientation politique bourgeoise. Il était certain qu’il était impossible pour la classe ouvrière de marcher avec eux durant toutes les phases de la lutte, davantage au fur et à mesure que la fin de l’occupation approchait.
Il était également nécessaire d’étudier la tactique de résistance de l’adversaire (les Anglais et les forces de la bourgeoisie locale) et d’y adapter en conséquence la stratégie du KKE. Comme la classe concurrente se préparait à chaque nouvelle journée de guerre, tout comme aux évolutions politiques de l’après-guerre, il fallait en faire de même en partant du point de vue des intérêts populaires.
Le KKE a donné au combat des milliers de ses meilleurs enfants. Il a créé des normes de mode de vie à travers l’héroïsme des masses, ce qui a ébranlé le système politique bourgeois et mené les partis bourgeois à la débandade et au discrédit.
Il n’a pourtant pas pu élaborer la stratégie qui aurait guidé vers la solution révolutionnaire de la question du pouvoir politique. Il a subordonné la lutte pour le pouvoir à celle pour la libération nationale, même au moment où les conditions lui imposaient, particulièrement après 1943, à poser la question de la conquête du pouvoir comme l’aboutissement de la lutte de la Résistance et le but du combat populaire. Ainsi il a été conduit vers la subordination de l’ELAS à l’état-major britannique pour le Moyen Orient (5 juillet 1943) et plus tard aux Accords du Liban (20 mai 1944) et de Caserte (26 septembre 1944), afin de soutenir et d’élargir « l’unité nationale ». Il n’a pas réuni les conditions d’un parcours qui aurait eu de grandes chances de mener vers la victoire.
L’évaluation critique de notre mouvement se trouve à l’extrême opposé de l’étude des erreurs et du nihilisme. Elle vise au renforcement du mouvement ouvrier et plus généralement des intérêts populaires d’aujourd’hui. Par contre, l’idéalisation mène objectivement à l’affaiblissement et au désarmement idéologique.
Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les enseignements que l’on en tire sont d’une utilité fondamentale pour l’organisation de la lutte révolutionnaire. Ils sont liés à l’argumentation théorique de la thèse selon laquelle le socialisme et la perspective communiste constituent la seule alternative à la barbarie capitaliste. Les rapports de force négatifs n’enlèvent rien de l’actualité et de la nécessité du socialisme. Elles ont un caractère objectif.
Aucun système social intermédiaire n’existe entre le capitalisme et le socialisme, donc il ne peut exister de pouvoir politique intermédiaire entre le pouvoir de la bourgeoisie et celui de la classe ouvrière révolutionnaire.
La capacité du PC d’affirmer son rôle idéologique, politique et organisationnel indépendant s’exprime par le fondement scientifique de sa stratégie et donc aussi par l’analyse objective du capitalisme, par l’évaluation correcte des rapports de force entre les classes et de la tactique de l’ennemi de classe. Elle est finalement liée au développement de la théorie du communisme scientifique.
L’action indépendante du PC sauvegarde une politique d’alliances sans hypothéquer les intérêts à long terme de la classe ouvrière, au nom de quelques succès précaires. Les alliances font partie intégrante de notre stratégie et elles pré-supposent des compromis qui ne peuvent porter atteinte à la promotion de la stratégie du parti communiste.
Des prisonniers du camp de concentration d’Auschwitz accueillent les libérateurs soviétiques.
Il a été confirmé que la classe ouvrière est la seule force sociale capable de diriger la lutte politique pour sa libération et d’exprimer les droits de toutes les forces opprimées. La classe ouvrière a réuni autour d’elle en ville comme à la campagne les couches des petits et moyens indépendants.
La guerre a créé les conditions d’une grande intensification des contradictions intérieures à l’intérieur de chaque pays. Dans sa stratégie, afin d’affronter la résolution de la question du pouvoir, le mouvement communiste doit tenir compte de la contradiction capital travail, contenue dans le caractère antifasciste de la guerre.
L’évolution historique a prouvé, souvent de manière douloureuse, que sans destruction de l’appareil d’Etat par les forces révolutionnaires, la possibilité de la construction ultérieure du pouvoir est compromise. La bourgeoisie a une large expérience sur ce plan.
L’occupation de tant de pays par l’Axe ne pouvait être de longue durée. Au contraire, elle était prévue brève. Chaque fraction de la bourgeoisie s’était efforcée d’obtenir la victoire (avec l’Allemagne ou avec la Grande Bretagne), mais les idées et les objectifs de tous étaient orientés vers les développements de l’après-guerre. Leur stratégie a été adaptée dès le début dans cette voie, particulièrement à partir de février 1943, après l’écrasement des Allemands à Stalingrad. Dès ce moment, les mouvements de libération nationale ont pris un grand essor, comme d’ailleurs l’action planifiée des forces bourgeoises pour coincer ces mouvements de libération dans la voie qu’ils contrôlent.
Une fois de plus il a été prouvé que les particularités nationales et historiques, qui certes existent et dont on doit tenir sérieusement compte lorsqu’on élabore la stratégie, ne peuvent annihiler les lois du capitalisme, de la lutte des classes et finalement de la révolution socialiste. Au nom des spécificités nationales, les koulaks de Yougoslavie ont été considérés comme des alliés du PC dans la construction du socialisme, « parce qu’ils n’avaient pas collaboré avec les Allemands et parce qu’ils avaient été rééduqués dans la lutte antifasciste ». Au contraire, en Union soviétique, leur expropriation a été qualifiée de « spécificité nationale ».
Divers courants politiques de tendance opportunistes se sont occasionnellement appuyés sur les « particularités nationales», comme le courant d’aprèsguerre dit eurocommunisme. Pourtant il a été démontré qu’en dépit des particularités de chaque pays, la ligne de l’eurocommunisme était identique partout: c’était la ligne du réformisme et du refus de la politique révolutionnaire. Il s’agissait d’une approbation des conceptions sociales- démocrates opportunistes classiques, avec une apparence communiste.
Le nouveau courant opportuniste dans les conditions d’après-guerre ne concernait pas seulement le mouvement de l’Europe capitaliste. Il a également contribué à la formation de nouvelles difficultés et de tensions dans la voie de la construction socialiste.
La lutte de classe continue et s’aiguise aussi après la conquête du pouvoir révolutionnaire. Le parcours de la construction socialiste en Union soviétique l’a démontré. Ultérieurement, la méconnaissance des contradictions de classes a mené au subjectivisme et à l’élaboration de théories que l’on a payées très cher.
Les États-Unis sont devenus le pays capitaliste le plus puissant, mais également la première puissance mondiale avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Dans la pratique, la Grande-Bretagne a dû le reconnaître, même si jusque là elle avait eu la suprématie. A partir de 1940, elle a transmis aux États-Unis tous les éléments dont elle disposait pour fabriquer la bombe atomique.
Pendant toute la durée de la guerre, les États-Unis ont dépensé 2 milliards de dollars à la fabrication de la bombe atomique et en avril 1945 ils en étaient les seuls détenteurs.
Staline et Molotov en discussion lors d’une pause à la conférence de Postdam.
L’emploi de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki constituait la démonstration la plus fracassante de la force des États-Unis et leur moyen d’imposer les conditions impérialistes à l’élaboration de l’ordre mondial d’après-guerre. Il s’agissait d’une provocation ouverte, d’une menace et d’un chantage à l’égard de l’Union soviétique, mais aussi d’un avertissement pour leurs éventuels rivaux capitalistes.
La bombe atomique s’intégrait dans la stratégie de destruction du système socialiste. C’était un outil de la guerre psychologique et de la déstabilisation.
Après la guerre, le système impérialiste international est resté fort, malgré le renforcement indéniable du socialisme grâce à la déconnexion de 9 pays (d’Europe de l’Est et d’Asie) et grâce à l’ascension fulgurante du prestige international, politique et moral, de l’Union soviétique.
Tandis que les États-Unis et leurs alliés concrétisaient leur nouvelle offensive planifiée durant les années de guerre, l’Union soviétique tentait de cicatriser ses blessures, tout en réalisant un nouvel exploit, celui de la reconstruction.
Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’impérialisme sous hégémonie des États-Unis a commencé la « guerre froide », en ayant défini résolument sa stratégie : miner le système socialiste et le renverser.
L’étincelle a été donnée par le discours incendiaire de Churchill à Fulton aux États-Unis (le 5 mars 1946), dans lequel il a lancé les termes de « rideau de fer » et d’ennemi du «monde libre».
La « guerre froide » signifiait l’organisation de la guerre psychologique, le renforcement des équipements militaires pour épuiser économiquement l’URSS, la mise sur pied de gigantesques réseaux d’attaque et de sabotage du système socialiste à l’intérieur, la provocation ouverte et le soutien aux tendances contre-révolutionnaires, une politique économique et diplomatique différenciée envers les nouveaux alliés de l’URSS dans la construction socialiste.
A travers le plan Marshall (9 juin 1947), qui visait la relance économique de l’Europe capitaliste, les Etats-Unis, qui n’ont pas connu la guerre sur leur territoire, ont pu faire sortir leurs capitaux accumulés et, plus généralement, renforcer leur influence sur le marché européen. Ils ont constitué de nouvelles institutions de crédit (le FMI, la Banque mondiale, les accords de libre-échange). Par la doctrine Truman, ils ont renforcé leur influence économique, politique et militaire en Méditerranée orientale, tout en soutenant économiquement, politiquement et militairement la bourgeoisie grecque contre l’Armée démocratique de Grèce. Par la doctrine Truman, ils ont également renforcé la bourgeoisie turque.
Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont utilisé le bélier politique de l’Otan (4 avril 1949) et particulièrement l’Allemagne fédérale capitaliste qu’ils ont rapidement reconstruite, pour exploiter chaque opportunité anticommuniste dans les démocraties populaires.
Ils ont incité des événements contre- révolutionnaires, avec bien entendu l’alliance des forces intérieures bourgeoises et opportunistes, comme par exemple en République Démocratique Allemande en 1953 et en Hongrie en 1956.
Le système impérialiste international a suivi une stratégie raffinée et une tactique souple de relations diplomatiques et économiques avec les nouveaux Etats ouvriers, avec pour objectif l’éclatement de leur alliance avec l’URSS et la création des conditions d’altération opportuniste qui conduirait à la restauration du capitalisme.
Dans ces conditions le mouvement communiste en Europe n'est pas parvenu à élaborer une stratégie unifiée contre la stratégie du système impérialiste international. Au contraire, la ligne de nombreux PC était dominée par celle des « spécificités nationales ». En même temps, les forces du socialisme en Europe ont été surestimées, tout comme les possibilités offertes par la lutte parlementaire. La ligne de la « coexistence pacifique », développée pendant les premières années après la guerre, en partie au 19ème Congrès du PCUS et principalement au 20ème Congrès, a permis le développement d’idées utopiques comme la possibilité que l’impérialisme puisse renoncer à la guerre et aux moyens militaires, qu’il accepte un nouvel ordre mondial basé sur les principes des avantages réciproques et de la collaboration sur un pied d’égalité.
Le front idéologique contre la social-démocratie était particulièrement faible en utilisant le clivage entre son aile gauche et son aile droite.
Formation au maniement de la mitrailleuse.
La réaction internationale et locale a utilisé les sociaux-démocrates et les nouveaux opportunistes comme avant-garde pour saper la construction socialiste et le développement de la lutte révolutionnaire en Europe occidentale capitaliste.
Il est impossible d’éliminer les contradictions entre les pays impérialistes. Bien que leur stratégie contre les peuples puisse être unique, leur rivalité pour la souveraineté mondiale s’accentue. Le conflit pour le butin entre les États-Unis et l’Union européenne s’aiguise, comme l’a démontré la guerre contre l’Irak, en dépit de leur action commune contre les peuples et les pays sous prétexte du terrorisme.
Les contradictions entre les forces dirigeantes de l’Union européenne s’accentuent, mais également entre les forces régionales. Sa militarisation est accélérée via la prétendue «Constitution européenne ». Le plan des États-Unis pour la «démocratisation des pays du Moyen-Orient » tout comme les menaces contre la République populaire démocratique de Corée et contre Cuba, affectés par un embargo commercial chronique et des complots subversifs, constituent des développements dangereux pour les peuples.
La situation dans les Balkans s’est avérée également explosive depuis les dernières modifications de frontières et la décision des impérialistes de permettre l’indépendance du territoire du Kosovo. D’autre part, les contradictions entre la bourgeoisie grecque et turque pour la répartition des marchés et le contrôle de la Méditerranée orientale, les nouvelles pressions pour imposer le plan Annan à Chypre, bien qu’il soit opposé au non du référendum, tout comme la solution injuste à la question palestinienne, constituent les matières premières d’une dégradation accélérée de la situation dans toute la région.
Les contradictions aiguës entre les impérialistes soulignent le fait que l’humanité est loin d’être épargnée du danger d’une nouvelle guerre plus généralisée.
La lutte au niveau national reste pour la classe ouvrière et pour les couches populaires le terrain principal d’action et de changement. Toutes les forces politiques qui déclarent qu’elle est dépassée, soit protègent les intérêts du capital, soit ont démissionné ou se sont accommodées du système capitaliste et se contentent de l’améliorer. La lutte de classe conséquente dans chaque pays est la condition préalable pour qu’existe une action internationale constante et efficace.
Dans le développement historique, beaucoup de choses se répètent. La politique de « diviser pour régner» constitue une tactique impérialiste constante. Cela a été démontré actuellement dans la préparation et le déroulement des guerres en Yougoslavie, par la culture et la valorisation d’un nationalisme débridé, du racisme, du fanatisme religieux et des différences raciales.
La seule réponse réside dans la ligne politique qui contribue au développement de l’internationalisme prolétarien, de la solidarité anti-impérialiste et de l’action commune, de l’unité internationale de la classe ouvrière, de l’alliance avec les couches des petits et moyens indépendants de la paysannerie et des villes.
Le KKE a confiance en la classe ouvrière et aux couches populaires. Aujourd’hui, comme hier, pendant les années de guerre, le KKE révèle la force du peuple quand il veut agir et organiser sa lutte.
A l’époque, tout comme aujourd’hui, les forces politiques bourgeoises et leurs organes ont tenté de semer dans la conscience populaire le défaitisme et la « sagesse » pour convaincre le peuple que les armées d’Hitler étaient invincibles et que les affronter aurait été une folie. Imprudence et d’autres qualificatifs, ainsi qualifient-ils aujourd’hui la lutte anti-impérialiste. Ils brandissent comme spectre le « risque d’isolement du pays»!
Il a été démontré que lorsqu ’existe une avant-garde prête et décidée, le peuple répond à l’appel. Les rapports de force ne restent pas figés.
Partisans de l’ELAS au combat.
La nécessité engendre la colère. Nous vivons à l’époque de la transition entre le capitalisme et le socialisme. Le 21ème siècle sera le siècle de la revitalisation du mouvement communiste, le siècle de nouvelles révolutions sociales, qui porteront au pouvoir, avec une plus grande maturité et stabilité, la classe ouvrière et les autres forces populaires, pour que la satisfaction des besoins du peuple soit le moteur de l’organisation économique et sociale.
19 avril 2005 Le Comité Central du KKE
Notes du traducteur
1.Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, un service de contre-espionnage américain, la branche X2 de l’OSS (Office of Strategic Services), fut chargé de localiser les agents nazis restés sur place après le repli de la Wehrmacht : les « stay-behind ». Plutôt que de les arrêter et de les fusiller, James Jesus Angleton, patron du X2, et le général William J. Donovan, directeur de l’OSS, décidèrent d’en retourner le plus grand nombre et de les enrôler en vue de la Guerre mondiale suivante, celle qui oppose- rait le « monde libre » au « péril communiste » [OSS. The Secret History of America’s First Central Intelligence Agency, Tom Brower, University of California Press, 1972.]. Voir article sur le Réseau Voltaire
2.Le 27 octobre 1990, Giulio Andreotti, le premier ministre italien, déclare à propos du réseau Gladio : « Après la Seconde Guerre mondiale, la peur de l’expansionnisme soviétique et l’infériorité des forces de l’OTAN par rapport au Kominform conduisirent les nations d’Europe de l’Ouest à envisager de nouvelles formes de défense non conventionnelles, créant sur leur territoire un réseau occulte de résistance destiné à œuvrer en cas d’occupation ennemie, à travers le recueil d’informations, le sabotage, la propagande, la guérilla… »
3.Branche grecque du réseau stay-behind, fondée par Edwin Walker, officier de l’armée US, ancien commandant du 1st Special Service Force. Animé par un anticommunisme obsessionnel, Walker considérait que, après la rupture du pacte germano-soviétique, les USA auraient dû s'allier avec le Reich pour combattre l'URSS et non l'inverse. À la Libération, Walker organisa l'élimination des résistants communistes grecs avant de fonder la Toison Rouge.
4.Organisation fasciste clandestine.
Many thanks to PTB, Belgium for the translation to French
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