A propos des développements à Chypre - ''Plan Annan''
Communiqué du BP du CC du KKE
Les développements dans la question chypriote ne sont pas pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Au-delà du statut de division "de facto" provoqué par l'invasion et l'occupation de 38% de Chypre depuis 1974, la division "de jure" officielle de Chypre a été préparée depuis au moins 1999.
Il y eut tout d'abord la décision sur Chypre du "Groupe des 8" plus grands Etats impérialistes (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie et Russie) le 20 juin 1999 à Cologne appelant "les deux parties" à s'asseoir à la table des négociations "sans conditions préalables", alors qu'il était de plus mentionné, qu'en vue d'un règlement, les résolutions relatives de l'ONU "seraient simplement prises en compte", au lieu de constituer la base de la solution.
Le Sommet de l'UE d'Helsinki a suivi cette même année, qui a mis à la poubelle - littéralement - les résolutions de l'ONU sur la question chypriote. Rappelons ici les positions arrêtées par le Parti communiste de Grèce (PCG) (11 décembre 1999): ''En ce qui concerne la question chypriote, il est clair que c'est la grande perdante. Avec ou sans adhésion de Chypre à l'UE, c'est la division de l'île qui est de toute façon promue. Tout ceux qui prétendent, comme le gouvernement du PASOK, que le processus d'adhésion constitue la garantie d'une solution juste de la question chypriote, ''oublient" que le processus d'adhésion de Chypre est utilisé comme levier de pression en vue de sa division définitive". Les autres partis, le PASOK, la ND et la SYN, avaient apprécié alors positivemet les décisions du Sommet d'Helsinki.
Ensuite, vint le "plan Annan" pour infirmer toutes les résolutions prises jusqu'alors par l'ONU pour une solution juste et viable de la question chypriote, un fait qui a été révélé de manière claire et nette lors des concertations de Lucerne (entre Gréco-chypriotes et Turco-chypriotes sous l'égide de l'ONU).
Il venait tout juste avant d'y avoir l'accord de New York (au siège de l'ONU), où sous la pression du gouvernement grec du PASOK, fut entérinée la procédure d'arbitrage du SG de l'ONU, qui devait conduire à Lucerne. L'accord de New York avaient été accueilli comme un "développement historique" par la Commission européenne et "salué chaleureusement" par les Etats-Unis, alors que le ministre grec des Affaires étrangères de l'époque avait à son tour parlé d'une ''occasion historique".
Le PCG considère qu'il est positif que, malgré les pressions insoutenables, le plan Annan n'ait pas été signé à Lucerne, ce qui aurait signifié l'acceptation d'une forme d'eurodivision de Chypre. Le PCG réitère ce qu'il a toujours dit depuis le tout début de la publication du "plan Annan" (13 novembre 2002): "Le dépôt du plan sur la question chypriote par le SG de l'ONU constitue un ultimatum d'acceptation d'un 'nouvel état des choses', d'acceptation de décisions accomplies qui porte la signature du nouvel ordre impérialiste ... Il est mis en place un statut particulier d'un Etat, unique dans l'histoire du droit international, qui constitue une forme camouflée de confédération et de division".
Les développements confirment que le plan Annan, avec les quelconque amendements annexes qui puissent lui être apportés, ne saurait aucunement constituer la base d'une solution juste et viable de la question chypriote.
Les développements dans la question chypriote sont liés aux intérêts stratégiques des Etats-Unis et des puissances dirigeantes de l'UE dans la région de la Méditerranée et plus loin encore, aux plans visant au réaménagement de "tout le Moyen Orient", dans le cadre desquels la Turquie tient une place extrêmement importante pour les visées impérialistes en général contre les peuples et les pays. Les contradictions intra-impérialistes des Etats-Unis et d'autres Etats s'expriment aussi dans cet espace et coincident avec l'ambition de la Turquie d'adhérer à l'UE. Il se confirme une fois de plus que le droit qui est forgé est celui qui répond aux intérêts impérialistes. Les impérialistes violent même le droit qu'ils façonnent eux-mêmes lorsque c'est ce qu'imposent leurs plans. Une preuve manifeste en est le fameux ''acquis communautaire", qui était sensé devenir le levier de pression pour une solution juste de la question chypriote.
Les autres partis grecs, le PASOK, la ND et la SYN portent de grandes responsabilités, parce qu'ils ont caché la vérité au peuple grec, ils ont embelli la situation. Ils ont contribué à la désinternationalisation de la question, à la piéger dans la tourmente des antagonistes impérialistes.
Le gouvernement du PASOK, tout particulièrement, avait joué un rôle de tout premier plan en exerçant des pressions et des chantages sur les dirigeants chypriotes et le peuple de Chypre. Il avait accepté le "plan Annan" comme une occasion de règlement de la question chypriote et s'était empressé à le déclarer publiquement avant même les dirigeants chypriotes, afin de les anticiper.
Tout ce qui a eu lieu jusqu'à Lucerne a bénéficié du consensus du PASOK et de la ND. Le PASOK et la ND ont hypocritement et délibérement refusé de parler de la question chypriote au peuple grec pendant la campagne électorale des élections législatives du 7 mars en Grèce, bien que les élections législatives aient été anticipées tout justement en invoquant la question chypriote!
La SYN a été d'accord avec le plan Annan. La SYN a démontré encore une fois qu'elle désoriente le peuple grec par ses thèses et sa pratique. Ses prises de position aussi à propos de la question chypriote ont offert soutien et aide aux visées impérialistes. La SYN a proclamé et continue à proclamer jusqu'ici l'UE comme un facteur de juste solution de la question chypriote, alors qu'elle a dénoncé sur tous les tons le PCG d'"isolationnisme" et de "nationalisme" pour s'être opposé au plan Annan et à la division de Chypre!
Le PCG exprime son plein soutien au peuple chypriote. Il s'oppose résolument et dénonce les pressions qui sont exercées afin que le peuple chypriote acceptent des solutions qui sont très loin de ses aspirations et justes revendications, des pressions qui nuisent à la fois aux travailleurs gréco-chypriotes et turco-chypriotes.
Le PCG fera tout son possible pour maintenir sa solidarité ferme et immuable à la classe ouvrière et aux autres couches populaires de Chypre. Le PCG invite les travailleurs grecs à s'opposer décisivement aux plans impérialistes. Il n'y a pas d'autre voie. Après la question chypriote, ce sera au tour de l'Egée.
La seule solution acceptable, c'est la mise en oeuvre des résolutions de l'ONU à ce jour et des accords au Sommet de 1977-79 pour une Chypre unifiée, indépendante, sans bases ni troupes étrangères, fédérale, bi-communautaire et bi-zonale, la patrie commune des Chypriotes turcs et grecs, sans "garants" ni "protecteurs" étrangers.
PASOK = Mouvement Panhellénique Socialiste
ND = Nouvelle Démocratie
SYN = Coalition
Athènes, le 1/4/2004
Les développements dans la question chypriote ne sont pas pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Au-delà du statut de division "de facto" provoqué par l'invasion et l'occupation de 38% de Chypre depuis 1974, la division "de jure" officielle de Chypre a été préparée depuis au moins 1999.
Il y eut tout d'abord la décision sur Chypre du "Groupe des 8" plus grands Etats impérialistes (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie et Russie) le 20 juin 1999 à Cologne appelant "les deux parties" à s'asseoir à la table des négociations "sans conditions préalables", alors qu'il était de plus mentionné, qu'en vue d'un règlement, les résolutions relatives de l'ONU "seraient simplement prises en compte", au lieu de constituer la base de la solution.
Le Sommet de l'UE d'Helsinki a suivi cette même année, qui a mis à la poubelle - littéralement - les résolutions de l'ONU sur la question chypriote. Rappelons ici les positions arrêtées par le Parti communiste de Grèce (PCG) (11 décembre 1999): ''En ce qui concerne la question chypriote, il est clair que c'est la grande perdante. Avec ou sans adhésion de Chypre à l'UE, c'est la division de l'île qui est de toute façon promue. Tout ceux qui prétendent, comme le gouvernement du PASOK, que le processus d'adhésion constitue la garantie d'une solution juste de la question chypriote, ''oublient" que le processus d'adhésion de Chypre est utilisé comme levier de pression en vue de sa division définitive". Les autres partis, le PASOK, la ND et la SYN, avaient apprécié alors positivemet les décisions du Sommet d'Helsinki.
Ensuite, vint le "plan Annan" pour infirmer toutes les résolutions prises jusqu'alors par l'ONU pour une solution juste et viable de la question chypriote, un fait qui a été révélé de manière claire et nette lors des concertations de Lucerne (entre Gréco-chypriotes et Turco-chypriotes sous l'égide de l'ONU).
Il venait tout juste avant d'y avoir l'accord de New York (au siège de l'ONU), où sous la pression du gouvernement grec du PASOK, fut entérinée la procédure d'arbitrage du SG de l'ONU, qui devait conduire à Lucerne. L'accord de New York avaient été accueilli comme un "développement historique" par la Commission européenne et "salué chaleureusement" par les Etats-Unis, alors que le ministre grec des Affaires étrangères de l'époque avait à son tour parlé d'une ''occasion historique".
Le PCG considère qu'il est positif que, malgré les pressions insoutenables, le plan Annan n'ait pas été signé à Lucerne, ce qui aurait signifié l'acceptation d'une forme d'eurodivision de Chypre. Le PCG réitère ce qu'il a toujours dit depuis le tout début de la publication du "plan Annan" (13 novembre 2002): "Le dépôt du plan sur la question chypriote par le SG de l'ONU constitue un ultimatum d'acceptation d'un 'nouvel état des choses', d'acceptation de décisions accomplies qui porte la signature du nouvel ordre impérialiste ... Il est mis en place un statut particulier d'un Etat, unique dans l'histoire du droit international, qui constitue une forme camouflée de confédération et de division".
Les développements confirment que le plan Annan, avec les quelconque amendements annexes qui puissent lui être apportés, ne saurait aucunement constituer la base d'une solution juste et viable de la question chypriote.
Les développements dans la question chypriote sont liés aux intérêts stratégiques des Etats-Unis et des puissances dirigeantes de l'UE dans la région de la Méditerranée et plus loin encore, aux plans visant au réaménagement de "tout le Moyen Orient", dans le cadre desquels la Turquie tient une place extrêmement importante pour les visées impérialistes en général contre les peuples et les pays. Les contradictions intra-impérialistes des Etats-Unis et d'autres Etats s'expriment aussi dans cet espace et coincident avec l'ambition de la Turquie d'adhérer à l'UE. Il se confirme une fois de plus que le droit qui est forgé est celui qui répond aux intérêts impérialistes. Les impérialistes violent même le droit qu'ils façonnent eux-mêmes lorsque c'est ce qu'imposent leurs plans. Une preuve manifeste en est le fameux ''acquis communautaire", qui était sensé devenir le levier de pression pour une solution juste de la question chypriote.
Les autres partis grecs, le PASOK, la ND et la SYN portent de grandes responsabilités, parce qu'ils ont caché la vérité au peuple grec, ils ont embelli la situation. Ils ont contribué à la désinternationalisation de la question, à la piéger dans la tourmente des antagonistes impérialistes.
Le gouvernement du PASOK, tout particulièrement, avait joué un rôle de tout premier plan en exerçant des pressions et des chantages sur les dirigeants chypriotes et le peuple de Chypre. Il avait accepté le "plan Annan" comme une occasion de règlement de la question chypriote et s'était empressé à le déclarer publiquement avant même les dirigeants chypriotes, afin de les anticiper.
Tout ce qui a eu lieu jusqu'à Lucerne a bénéficié du consensus du PASOK et de la ND. Le PASOK et la ND ont hypocritement et délibérement refusé de parler de la question chypriote au peuple grec pendant la campagne électorale des élections législatives du 7 mars en Grèce, bien que les élections législatives aient été anticipées tout justement en invoquant la question chypriote!
La SYN a été d'accord avec le plan Annan. La SYN a démontré encore une fois qu'elle désoriente le peuple grec par ses thèses et sa pratique. Ses prises de position aussi à propos de la question chypriote ont offert soutien et aide aux visées impérialistes. La SYN a proclamé et continue à proclamer jusqu'ici l'UE comme un facteur de juste solution de la question chypriote, alors qu'elle a dénoncé sur tous les tons le PCG d'"isolationnisme" et de "nationalisme" pour s'être opposé au plan Annan et à la division de Chypre!
Le PCG exprime son plein soutien au peuple chypriote. Il s'oppose résolument et dénonce les pressions qui sont exercées afin que le peuple chypriote acceptent des solutions qui sont très loin de ses aspirations et justes revendications, des pressions qui nuisent à la fois aux travailleurs gréco-chypriotes et turco-chypriotes.
Le PCG fera tout son possible pour maintenir sa solidarité ferme et immuable à la classe ouvrière et aux autres couches populaires de Chypre. Le PCG invite les travailleurs grecs à s'opposer décisivement aux plans impérialistes. Il n'y a pas d'autre voie. Après la question chypriote, ce sera au tour de l'Egée.
La seule solution acceptable, c'est la mise en oeuvre des résolutions de l'ONU à ce jour et des accords au Sommet de 1977-79 pour une Chypre unifiée, indépendante, sans bases ni troupes étrangères, fédérale, bi-communautaire et bi-zonale, la patrie commune des Chypriotes turcs et grecs, sans "garants" ni "protecteurs" étrangers.
PASOK = Mouvement Panhellénique Socialiste
ND = Nouvelle Démocratie
SYN = Coalition
Athènes, le 1/4/2004
e-mail:cpg@int.kke.gr